[Sorties] 5 soirées immanquables en mars 2020

Vous avez demandé du rock, ne quittez pas : on vous passe immédiatement le service sorties d’indiemusic ! Au programme en mars, un pur concentré de rock multifruit : du corsé, du doux, du tonique, du vitaminé, mais surtout de l’explosif. Tour d’horizon de nos meilleurs plans concerts à ne pas manquer cet hiver si vous êtes prêts à faire chauffer la voix et accueillir les décibels avec amour et dévotion.

Warmduscher, LIFE et Prettiest Eyes

Jeudi 5 mars 2020 à l’Aéronef (Lille)

À chaque saison, le shaker de l’Aéronef déborde de saveurs affriolantes, et la salle lilloise n’oublie jamais de concocter son meilleur cocktail rock’n’roll. Ainsi, en cet hiver qui s’étale à n’en plus finir sous la pluie froide, on vous conseille de tremper vos lèvres dans un « punks on the beach » à base de trois groupes pétillants, Warmduscher, LIFE et Prettiest Eyes, prêts à faire exploser la fameuse salle lilloise ce jeudi 5 mars. Alliance précieuse entre des familles du rock/punk actuel (Insecure Men, Chilhood, Fat White Family et Paranoid London), les musiciens de Warmduscher balancent un son brut et atténuent leur atterrissage avec leurs racines blues et garage. Trois albums plus tard, la fine équipe fait fondre sa casserole de rock’n’roll dans des mélodies nouvelles et audacieuses, sans perdre l’essence qui fait tourner le moteur. On imagine déjà le délire sur scène ! Que dire de LIFE si ce n’est que ces Anglais infernaux sont carrément devenus nos chouchous (ça, c’est punk !). On les a découverts par hasard aux 30 ans de l’Aéronef en octobre dernier, pilotant leur show dans une sauvagerie entièrement assumée. Ces nouveaux prodiges du post-punk ont brandi leur second opus, « A Picture of Good Health », à la face du monde pour mieux dégueuler leur mal-être de la société et tout panser à grands coups de riffs hyperactifs. À ne surtout pas manquer ! Enfin, cerise sur le cocktail, le trio tant attendu Prettiest Eyes ramène ses synthés et sa machinerie moderne parfumés de sa basse distordue pour nous faire déguster son univers lugubre, largement inspiré de la fin du mouvement fugace que fût le punk. D’une noirceur inéluctable, ces trois-là feront de votre nuit une danse indus tremblante.


Fuzeta, Arhios et Les Gordon

Samedi 21 mars 2020 à l’Echonova (Saint-Avé)

Fin mars, cela fera 10 ans tout pile que l’Echonova a ouvert ses portes en périphérie de Vannes. La salle de concert bretonne, forte et fière de sa programmation éclectique mêlant nouvelles pousses rock, espoirs de l’électro et rappeurs de demain réunit ses plus beaux poulains le temps d’une soirée forcément exceptionnelle. Ainsi, samedi 21 mars, on répondra forcément à l’appel des frangins de Fuzeta, un trio qu’on affectionne tout particulièrement avec son rock fougueux et passionné, ici accompagné de 22 musiciens classiques de l’orchestre symphonique du conservatoire de Vannes. Pour compléter ce copieux menu rock, on retrouvera aussi à l’affiche des Rennais d’Arhios et leur post rock dansant et poétique, vivant et vigoureux, ainsi que le producteur électro Les Gordon, orfèvre d’une electronica riche d’influence et passionnément élaborée. À dix euros l’entrée, vous n’avez même plus à hésiter, venez !


Sidéral Bordeaux Psych Fest #3

Du Jeudi 19 au samedi 21 mars 2020 à la Salle des Fêtes Grand-Parc (Bordeaux)

Décidément, le Psych Fest girondin n’a rien à envier à sa grande sœur angevine cette année. Pour leur troisième grande fête, l’Astrodøme et Musique d’Apéritif convient le meilleur du rock (quasi) européen au Sidéral Bordeaux Psych Fest. À l’exception donc de l’OVNI punk-psych-jazz-pop sud-coréen DTSQ, on pourra ainsi y croiser les Danois brutaux et imprévisibles d’Iceage, le rock psychédélique toujours plus classe des Brightoniens de Toy, les nappes hypnotiques des Italiens de Giöbia, le heavy bien groovy des Portugais de The Black Wizards ou encore le rock progressif féroce des Athéniens de Chickn, sans oublier le stoner surpuissant des Ukrainiens de Stoned Jesus et le krautrock délirant des Berlinois de Camera. On aura surtout, également, l’immense plaisir d’y retrouver certaines fiertés made in France avec l’acid rock des Parisiens de Vox Low, le heavy rock interdimensionnel des Bordelais de Mars Red Sky comme jamais à la maison, rejoints par leurs héritiers Libido Fuzz pour un heavy stoner dans la veine des incroyables Datcha Mandala, le punk (très) relevé des Rennais de Guadal Tejaz, la dark wave de La Mverte, sans oublier le revival 60’s des Grys-Grys. Un sans-faute pour nous.


Saïkaly

Mardi 24 mars 2020 à la Boule Noire (Paris)

À n’en pas douter, « Quatre murs blancs » de Saïkaly est certainement l’un des meilleurs albums hexagonaux de ces derniers mois. Le musicien, porté par ses influences anglo-saxonnes et maître d’une écriture conviant aussi bien la délicatesse que l’orage grondant au loin, a su trouver le parfait équilibre entre ces deux matières brutes : à tel point que, visuellement et mélodiquement, l’étape franchie grâce à cet opus ressemble à s’y méprendre à un pas de géant. Mais laisse également apparaître un désir inassouvi et complémentaire de ce songwriting constamment en alerte face aux forces et aux faiblesses de l’être humain : celui de voir l’auteur-compositeur-interprète sur scène et éprouvant, dans la confidence et le don de soi, l’union tendre et électrique de ses inspirations. Un concert de Saïkaly ne ressemble à aucun autre, c’est une certitude ; ce que le public parisien pourra constater par lui-même dans le cadre si particulier de la Boule Noire, écrin idéal pour les histoires douces et amères de celui que l’on considère d’ores et déjà ici comme l’une des plus pures icônes de la sensibilité artistique, de ses désespoirs et de ses folies douces.


KO KO MO, Équipe de Foot et Blackbird Hill

Vendredi 27 mars à Des Lendemains Qui Chantent (Tulle)

Mois de mars très chargé pour Les Lendemains qui Chantent avec des concerts très attendus (et gratuits) de la surprenante Miët et des non moins épatants Slift ouvrant avec dévotion leur rock planant et électrisant à toujours plus d’espaces. Enfin, pour finir en beauté le mois de mars, un plateau relevé au sens propre comme au figuré avec trois figures emblématiques de la nouvelle scène rock française. En premier lieu, les Nantais KO KO MO, qu’on ne présente plus sur indiemusic, duo intrépide et survolté, rencontre au sommet entre la guitare et la batterie, dont la déflagration scénique est devenue une rumeur rock’n’roll planétaire parfaitement fondée. Autre duo agité présent sur l’affiche, qui alimente les critiques les plus dithyrambiques, Équipe de Foot. Leur savoureux sandwich foutraque rempli de grunge lo-fi, de stoner musclé, de math rock décomplexé recouvert de sauce post punk, est la promesse d’une savoureuse dégustation dégoulinante de riffs et de liberté musicale grisante et jubilatoire. En provenance de Bordeaux, et on l’imagine prêt à relever le défi, Maxime et Théo, alias Blackbird Hill pourraient bien être la révélation de la soirée. Dans le sillage des Black Keys, les deux complices démontreront l’étonnante maturité des compositions de leur premier album, tout juste sorti du four, « Razzle Dazzle », dont la puissance électrique rivalise avec l’élégance des mélodies. En somme, une raison de plus, pour découvrir ou redécouvrir, l’une des salles les plus accueillantes et dynamiques de l’Hexagone.

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Juliette Poulain

Photographe élevée au son des guitares électriques, en quête d'aventures musicales en (quasi) tous genres (surtout rock'n'roll !)