[Focus] Crossroads Festival 2020

Rock 1/2 : Annabel Lee, Bill The Dog, Fleuves Noirs, Johnnie Carwash et This Will Destroy Your Ears

L’album « Let The Kid Go » des Bruxellois d’Annabel Lee est sorti au tout début de la crise de la Covid et du confinement. De ce fait, vous êtes peut-être passés à côté et on vous recommande d’y jeter une oreille. Le groupe s’inscrit dans le retour en grâce du son garage et d’une forme de nostalgie pour les guitares power pop des années 90, sans perdre de vue pour autant un univers plus pop. En les écoutant, on pense à un vieux groupe comme Wheatus en plus grunge, voire à The Cranberries en moins propret. Ces Belges marchent dans les pas de Courtney Barnett et on leur souhaite la même réussite.

Bill The Dog nous vient d’Amiens et est complètement maboul, comme le cabot de son album « Schizophrenic Cerberus, L’histoire d’un cabot maboul », un album en 22 titres qui dépassent rarement 2 minutes 30 et qui débute par « La meilleure intro d’album de tous les albums de tous les temps ». Bref, du bon vieux punk comme on n’en entend plus que trop rarement, qui ne se prend pas au sérieux sans pour autant oublier de passer des messages. À ne pas manquer !

Cette année, la scène lilloise représentée au Crossroads Festival est très portée sur le psychédélisme, le krautrock voire le chamanisme (jetez un œil à Orange Dream dans la prog). La basse poisseuse et répétitive de Fleuves Noirs vous emportera jusqu’à une transe durant laquelle vous aurez l’impression de croiser le sorcier David Eugene Edwards (aka Wovenhand, ex-16 Horsepower). La folie du groupe et de leur projet se chargera de votre (in)conscience.

Avec un nom pareil, on sent d’avance qu’on ne s’ennuiera pas avec Johnnie Carwash. L’intuition se confirme à l’écoute des morceaux délivrés par ce trio lyonnais qui font le grand écart entre punk à tendance festive façon Green Day et pop survitaminée sous influence (revendiquée) de Frankie Cosmos. Leurs titre sont courts (le plus souvent), incisifs, percutants et font mouche à chaque fois. À découvrir absolument !

Auteur d’un premier album sorti en 2019, ce trio venu de Hossegor est déjà précédé d’une solide réputation qui a fait le tour de l’Hexagone. This Will Destroy Your Ears jouent fort, très fort (d’où leur judicieux choix de nom), pour le plus grand plaisir de nos oreilles actuellement en manque cruel d’acouphènes librement choisis et consentis. Gravitant dans l’orbite de leurs copains de J.C. Satàn, This Will Destroy Your Ears sera sans aucun doute une des sensations fortes de ce Crossroads Festival.

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David Tabary

photographe de concert basé à Lille, rédacteur et blogueur à mes heures