[Interview] ALEXANDR

Depuis la sortie de « Surrender » le 25 octobre dernier, on ne cesse de se délecter de la musique à la fois directe et élaborée d’ALEXANDR. Réconciliant une pop emplie de détails précis et audacieux avec un grain de rock sous-jacent et une touche d’électro éclatante, le trio nous a embarqués dans un voyage que l’on n’avait plus éprouvé depuis bien longtemps, quelque part entre la mouvance anglaise des années 80 et une modernité qui leur est totalement personnelle. Il faut l’admettre sans détour : ALEXANDR nous passionne et a, en quatre titre, remué les méninges trop assagies de mélodies hexagonales fermées sur elles-mêmes. Il nous fallait évidemment interroger ses membres afin d’en savoir davantage et poursuivre, en leur compagnie, cette étonnante évolution. 

crédit : Astrid Karoual
  • Bonjour et merci de bien vouloir répondre à nos questions ! Tout d’abord, pourquoi avoir choisi ALEXANDR comme nom pour votre groupe ?

On voulait un nom qui sonne grand et qui soit un brin mystérieux, un mot qui soit esthétique et qu’on puisse prononcer facilement en anglais, en français, en allemand, en russe… On a tout testé, et il n’y avait que celui-là !

  • Vous vous définissez comme un « triangle de genres et de gènes » ; pouvez-vous nous parler de cette union de la musique et de la génétique artistique dans vos veines ?

Ça a plus ou moins toujours été nous trois au cœur de nos différents projets musicaux, car il y en a eu d’autres avant d’aboutir à ALEXANDR. On est passés ensemble par pas mal de phases, de modes, mais avec cet amour inconditionnel de la pop en guise de phare. Côté gènes, c’est du côté de Manchester et de Liverpool que ça se situe pour les deux tiers du groupe, dont les parents sont des expatriés anglais débarqués en France dans les années 80. De plus, on a constamment été attirés par ce qui se faisait outre-Manche depuis qu’on a l’âge d’apprécier la bonne musique. Mais on adore aussi plein de choses en pop française, et c’est bel et bien ici qu’on a grandi !

  • Il ne semble y avoir aucun rôle prédéfini au sein d’ALEXANDR, la complémentarité est parfaite entre vous. Comment avez-vous appréhendé et anticipé une telle cohésion, et comment s’est-elle imposée ? A-t-elle été le fruit d’un long travail ou, au contraire, un phénomène totalement spontané ?

C’est le fruit d’un long processus, mais pas forcément d’un travail acharné. On a naturellement trouvé nos places respectives et notre alchimie, que ce soit en studio ou sur scène. On est tous les trois musiciens, songwriters, arrangeurs ; chacun de nous est le premier fan de ce que font les deux autres.

  • « Surrender » plonge l’auditeur dans un univers difficilement définissable, entre pop rock anglais, explosions sonores et impulsions beaucoup plus dansantes. Combien de temps avez-vous passé sur sa conception, sa composition, et que vouliez-vous transmettre grâce à ce disque ?

C’est un titre qui représente bien qui on est et ce qu’on aime, c’est pour ça que c’est le premier single. C’est d’ailleurs la fusion de trois morceaux différents qu’on avait pondu chacun de notre côté. La magie a opéré quand on a décidé de les fusionner ! On a travaillé et retravaillé encore avec notre producteur, Antoine Poyeton, pour aboutir à cette texture sonore qui emprunte autant à la brit pop et dance des 90’s qu’au hip-hop d’aujourd’hui.

  • La production est réellement puissante, mais permet en même temps de distinguer chaque élément, au niveau des voix, des chœurs, des arrangements. Comment s’est déroulé le travail en studio ? Vous semblez n’avoir rien laissé au hasard, et le résultat est une réussite totale…

Sur cet EP, on a mis plus de feeling et on a pris plus de temps sur le travail sonore, 100% analogique, pour obtenir un son plus large, une palette plus riche. Notre producteur, Antoine, nous a aussi fait bosser différemment, en utilisant notamment de vieilles machines et modules d’effets. Mais on n’a jamais perdu de vue le fait que ça devait sonner pop. Il y a eu beaucoup d’étapes entre les premières maquettes et le produit fini.

  • La voix prédomine au cœur de « Surrender » ; est-elle justement l’élément central d’ALEXANDR, sa façon d’inviter l’auditeur à s’impliquer encore plus dans vos compositions et dans l’énergie qu’elles transmettent ?

Chez nous, la voix est un élément au service du morceau et de l’attitude en général. C’est extrêmement important, mais on ne tergiverse pas trop dessus. Ca sonne cool. Point.

  • De même, les guitares et sons plus synthétiques se marient à la perfection, sans jamais s’étouffer les uns les autres, portés par des rythmiques de plus en plus dansantes. Auriez-vous un mot ou une expression pour définir votre style, si particulier ? Ou, du moins, ce qu’il se doit de donner à entendre et, sur scène, à voir ?

« Future Brit Pop » !

  • Nos confrères de My Head Is A Jukebox ont ainsi défini votre musique : « Pop/rock à guitare égarée sur le dancefloor. Le groupe a choisi de ne pas choisir. » C’est très bien vu, je trouve. Comment avez-vous réagi en lisant cette définition ?

On a direct déclaré que c’était la meilleure chose qu’on avait lue sur nous. Sincèrement !

  • Parlons des concerts : n’est-il pas difficile de retranscrire la complexité du travail d’enregistrement lorsque vous êtes en situation de live ?

Non, c’est une autre expérience, tout simplement. On ne cherche pas à reproduire sur scène tout ce qu’on fait en studio. On joue parce qu’on aime profondément ça et on le transmet généralement assez bien à notre public. Un concert d’ALEXANDR, c’est un moment où tout le monde peut s’éclater, danser au premier rang ou se dandiner la pinte à la main à l’arrière.

  • Les critiques de « Surrender » sont toutes plus positives les unes que les autres – ce qui, au passage, est amplement mérité – ; qu’apprenez-vous sur vous-mêmes en les lisant, en voyant l’impact que le disque a sur celles et ceux qui ont pu le découvrir ?

Qu’il n’y a pas de mal à mûrir et réaliser qu’on n’a jamais produit de la musique aussi bonne et fédératrice qu’aujourd’hui.

  • Comment ont été reçus les nouveaux titres lorsque vous les avez présentés en concert ?

C’était super positif ! On a bouclé le show avec « Surrender » et « Neon », qui sera le prochain single, et les gens étaient à donf ! (rires)

  • Quels sont vos projets, à court et à long terme ?

À court terme : la promo de l’EP, des concerts, le prochain clip, etc… À plus long terme : des nouveaux morceaux et un premier album d’ici l’été prochain !


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Raphaël Duprez

En quête constante de découvertes, de surprises et d'artistes passionnés et passionnants.