L’hiver se fait de plus en plus menaçant et la brume ne tarde pas à nous habiller de son manteau blanc, quelle soirée ! Rendez-vous à Angers où Le Chabada accueillait hier soir deux groupes dont le nom se fait de plus en plus présent sur les lèvres des mélomanes, Griefjoy et Von Pariahs.
C’est dans une salle au public parsemé que débute Griefjoy. Les Niçois, d’apparence introvertie, entrent tranquillement sur scène, leur premier album éponyme sorti en septembre dernier n’est pas sans rappeler les Anglais d’Alt-J ou les Belges de Ghinzu par le mélange de sonorités électroniques, pop et lyriques.
Justement, le groupe fait la part belle à cet album et fête également sa première année de vie durant ce premier concert angevin sous ce nom, précise le chanteur.
Ainsi, nous aurons logiquement le droit d’entendre le quatuor interpréter des morceaux tels « Taste Me », « Feel » ou « Crimson Rose », figures de proue de ce premier album.
Cependant, malgré un premier effort discographique réussi et plutôt convaincant, Griefjoy sur scène déçoit. Certes, le chanteur a une voix sublime, les musiciens sont polyvalents et plutôt en place, cependant le live laisse entrevoir comme les compositions sont bancales.
Il est devenu commun durant ce concert de passer d’une douceur intense et magnifique à la techno la plus gonflante possible. Là où sur album les choses se font en finesse, en concert tout prend une allure lourde et gloutonne. La section basse batterie se voit toute boursoufflée tandis que le piano et la guitare jouent le mélodrame le plus larmoyant possible.
Pourtant, malgré son manque de charisme, le groupe est absolument sympathique et avenant, l’ambiance était très bonne et le public n’a pas hésité à taper des mains et à sauter sur place.
Finalement, le souci avec ce concert est que Griefjoy n’a pas encore trouvé son équilibre entre mélodie et dynamisme. Il y a une réelle volonté de séduire les plus mélancoliques d’entre nous en proposant de très belles chansons, malheureusement gâché par le souhait de faire remuer tout ce qui traîne dans le public.
Après un bref entracte qui aura permis aux plus téméraires d’entre nous de se cailler allègrement les miches, Von Pariahs déploie son armada pour le plus grand bonheur de l’assemblée.
Il fallait s’y attendre, Von Pariahs a livré un concert exceptionnel. Fort d’ « Hidden Tensions », premier album réussi en tout point, les six Nantais jouent du rock comme Tyson se battait sur un ring. Parfaitement maîtrisé, Von Pariahs impressionne et donne clairement la leçon à son public qui lui mange littéralement dans la main.
Mené par son chanteur anglais, Sam, au charisme et à la voix hallucinante, le public dodeline de tous ses membres dans des mouvements maîtrisés puis de plus en plus aléatoires.
Qu’il est bon en 2013 d’avoir le droit à une telle prestation et à une telle qualité musicale.
crédit : Fred Lombard
Loin de s’arrêter sur des influences évidentes (The Cure, Suede ou les Buzzcocks pour ne citer qu’eux), la troupe livre clairement son interprétation du rock alternatif des trente dernières années. Entre paroles illuminées, sincères et furia électrique, Von Pariahs occupe tout l’espace disponible dans un naturel hors du commun jusqu’à chanter a capella l’hymne de clubs de football tels Liverpool ou Glasgow « You’ll Never Walk Alone », un moment de pure magie, absolument magistral.
Ce matin, résonnent encore dans ma tête « Carolina », « Still Human » ou « At The Fairground », cependant, le sommet de ce concert était clairement « Skywalking », véritable manifeste punk à lui seul.
En clair, c’était une très bonne soirée au Chabada où nous avons eu l’occasion de découvrir deux groupes en devenir qu’il me tarde déjà de revoir un jour où l’autre. Griefjoy est une promesse pour l’avenir, quant à Von Pariahs, j’attends de pied ferme un nouvel album.
griefjoy.com
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vonpariahs.com
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