Deux mondes se percutent au cœur de l’illustration visuelle de cette « Oya Solitude » : celui de l’isolement créatif, d’abord contraint puis rapidement désiré et apprivoisé, et un second, plus introspectif, en recherche du reflet du créateur via le miroir du monde clos qui l’entoure. En quatre minutes, VEXLAR écrit une page authentique et réaliste de l’exil et de ses influences sur l’art et la confection des sons et des mots.
L’image est usée, fatiguée. Elle s’imbibe de souvenirs, d’une nostalgie finalement proche, temporellement et humainement. Dans les décors venteux et magnifiques de l’île d’Yeu, Gautier explore les causes et conséquences de la quête existentialiste que la vie lui impose. D’abord emplie d’habitudes et de routines rassurantes, elle finit peu à peu par s’intéresser aux chemins de traverse, aux longues bandes de terre dont la végétation est à jamais métamorphosée par les éléments. Au-dessus, la Silhouette observe, tâtonne, essaie de percer le rideau du ciel et de l’écran. Une chorégraphie de la vérité embrassée à bras-le-corps, du dépassement, du bien-être dans la surprenante extase de journées imprévisibles et prolifiques.
Cette chance de pouvoir toucher d’aussi près le processus de composition, le quotidien de l’inspiration et de la concrétisation, devient pour le spectateur une hantise, une obsession. Les scènes répondent à des exigences de plus en plus grandes, au fur et à mesure de notre identification à VEXLAR, à son confinement précédant l’échappatoire. « Oya Solitude » dessine un moment unique de naissance et d’émancipation, de travail et de libération. Se connaître pour mieux offrir à l’autre, sincèrement.
