The Kooks, la fin d’une époque

Dès les premiers mots, dès les premières notes, on se met désespérément à la chercher. Qui ? La vraie musique des Kooks, avec ses titres pop accrocheurs, enjoués, survoltés par moments, et ses refrains efficaces.

L’album commence par son titre éponyme, « Junk Of The Heart« , où Luke Pritchard se la joue Roméo : « Let me make you happy, I wanna make you feel alive at night, I wanna make you happy, If you’re a good girl tonight ». Les paroles sont belles, mais ce n’est que du vent ! Dès le premier titre, on est quasi sûr que l’album ne tiendra pas ses promesses. Ça manque d’envie, et l’envie me prend presque d’arrêter là mon écoute tant ma déception est grande.

Je décide quand même de réaliser un passage en revue des morceaux qui suivent. Je commence avec « How You’d Like That » où le seul moment intéressant est dans le refrain. Ça respire enfin un peu la joie. Le reste du temps, on sent que la pop de The Kooks frôle la date de péremption, pour résumer en un mot ; terne.

Sur « Rosie », c’est pire que tout, on s’ennuie profondément. Ce titre semble tellement long, tellement lent à démarrer.

Avec « Taking Picture Of You« , on se dit alors que le groupe va se reprendre, le titre démarre bien avec un guitare-voix de Luke qui semble annoncer qu’un beau titre va enfin s’accomplir. Que nenni, le titre n’évolue pas, c’est plat, tout raplapla, et tout du long.

On commence décidément à aller de désillusion en désillusion, « Fuck The World Off » pourrait se raccourcir en « Fuck Off » en direction du band anglais ! Débarrassez-moi de ce gâchis !

Avec « Time Above Heart« , Luke et sa bande se foutent carrément de leurs fans en plaçant du classique au beau milieu de l’album ! Une question subsiste, pourquoi ?

« Runaway » creuse encore un peu plus la tombe du band anglais ! Luke et ses musiciens semblent errer sans destinations dans les méandres de leur musique, que plus personne ne veut entendre.

C’est alors que retentit la huitième piste de l’album, le « Is It Me » salvateur.
On retrouve les Kooks qu’on aime avec une touche pop un peu changée grâce à quelques incursions électroniques plutôt réussies. Le résultat est bon, c’est efficace, c’est dansant et les trois trente de la piste filent dans ma tête comme une fusée dans l’espace !

Le titre suivant « Killing Me » ne s’en tire pas trop mal. Sans être franchement mémorable, l’ensemble est plutôt cohérent avec un beau refrain qui sent encore bon les romances estivales « But you can help me out, I want to love you again, ‘Cause i feel so cold without sun ».

« Petulia » est un joli titre, à écouter posé dans l’herbe, la tête en direction des nuages. Un titre que les plus folkeux d’entre nous apprécieront à coup sûr, même si on doit bien reconnaitre que ça sonne plus Simon & Garfunkel que The Kooks.

Ils sortent alors « Eskimo Kiss » de leur chapeau. Et bizarrement pour moi, la magie opère ; malgré des paroles qui ne volent pas franchement haut : « She’s like a rose that I have found, She’s like the sun flower that, Never looks back at the sun, She sees me run ». Une sorte de brit pop pour teenagers hippies !

« Mr. Nice Guy » termine difficilement un album déjà dur à digérer. A la fois plat et fouillis, il est vraiment difficile de s’y retrouver et d’en apprécier quoi que ce soit.

Quel bilan tirer d’un album qui sans être une catastrophe démontre bien la fin de l’ère The Kooks, après avoir signé deux très bons albums entre 2006 et 2008 à coup de « Love It All » et d' »Ooh La » mémorables.
Il faut savoir s’arrêter au bord de la falaise, Luke comme dans Star Wars a choisi la chute, et c’est bien dommage.

Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques