[Live] Soirée Hexagone au Festival Days Off 2016

Le 8 juillet dernier, la programmation du festival Days Off avait prévu une journée consacrée aux nouveautés de la scène nationale, entre chanson française, pop et électro. Retour sur les différents sets de l’événement répartis sur deux scènes au cœur de la Cité de la Musique à Paris.

Isaac Delusion © Maxime Guthfreund
Isaac Delusion – crédit : Maxime Guthfreund / Philharmonie de Paris

Dans la très riche programmation du Days Off, on s’est arrêté cette année sur la soirée la plus dense, un vrai festival dans le festival consacré à la nouvelle scène française, entre découvertes et confirmations. Pour l’événement, c’est la Cité de la Musique qui a été mise à disposition avec sa grande salle et une petite scène improvisée, près du hall d’accueil pour des concerts gratuits tout public, baptisée « Rue Musicale ».

Après un DJ set introductif signé Karl Planck (également amené à se produire entre les sets), une première découverte est venue ouvrir le bal des concerts sur la petite scène avec Pépite, quatuor à la pop poétique et mélancolique. Un contrepied total avant le concert plus énervé de Bagarre à l’électro agressive et sa flopée de chanteurs et danseurs en jogging Adidas. Les choses sérieuses n’ont en réalité commencé qu’avec L’Impératrice, suggérant également une ambiance qui lui est propre : c’est un véritable bon en arrière dans le temps que proposent les Parisiens à la pop rétro et funky, venus transformer la Cité de la Musique en dancefloor des années 80. Le public joue très vite le jeu, emporté par ces boucles instrumentales disco ou le chant délicat de la chanteuse, Flore. Pour ceux qui ne parviennent pas à rentrer pleinement dans cet univers, L’Impératrice force la main en nous jouant du Michel Legrand à la sauce disco. Un show un brin kitsch mais à la fraîcheur bienfaitrice dans ces chaudes nuits d’été, et notamment réussi grâce à un live band imposant entre synthés, guitares et cuivres.

De retour devant la scène Rue Musicale, c’est au tour de Fishbach, Ardenaise d’adoption, de prendre place sur la scène publique du festival. Seule avec une boîte à rythmes et une guitare électrique, l’essentiel de l’instru passe en bande-son, mais il reste encore à poser sa voix et occuper l’espace, ce qui n’est pas chose facile. Mais Flora, de son vrai prénom, prend la mesure du challenge et fascine. La jeune artiste a étalé tout son charisme et sa prestance, jouant du regard et d’expressions fortes en interprétant ses chansons dont seulement quatre sont connues du public grâce à son premier EP sorti fin 2015. Entre new wave et chanson française, elle électrise l’auditoire sur la pop glaçante de « Béton Mouillé » et « Mortel », avant de s’autoriser une reprise avec « Night Bird » de Lavilliers. Un show convaincant et galvanisant pour la passionnante Fishbach qui figure parmi les grands espoirs de la scène nationale, à l’image de sa récente récompense lors de la dernière édition des iNOUïS du Printemps de Bourges. En attendant un album prévu pour 2017.

On attendait avec impatience le retour du groupe qui nous avait enchantés en 2014. Un peu disparu des radars depuis, Isaac Delusion est revenu présenter ses nouveaux titres à la sortie du studio, et ce fut une belle surprise. Fidèle à son univers mêlant dream pop et folktronica, la formation a renoué avec ses compositions oniriques et la voix de tête de son chanteur, Loïc Fleury. Sa pop lyrique et rêveuse a bercé cette dernière heure avant minuit, grâce aux mélodies catchy de « She Pretends » et autres incontournables tel que « Midnight Sun », présent sur toutes leurs setlist depuis 2012, le tout entrecoupé de nouveaux titres assez excitants dont on attend impatiemment la date de sortie. Un retour qui fait beaucoup de bien, à l’image de la belle conclusion du set sur « Children Of The Night » aux douze coups de minuit.


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Charles Binick

Journaliste indépendant, chroniqueur passionné par toutes les scènes indés et féru de concerts parisiens