Le premier album de Su Shaw, alias SHHE sous son nom de scène, est très impressionnant. D’origine écossaise et portugaise, SHHE sort « Saint Cyrus », qui a retenu toute notre attention à donner des vers d’oreilles très agréables pour le coup ! Parmi les sept morceaux, on trouve toute une gamme de sons et ambiances trip pop, dream pop, ambient et électro qui en font un disque indispensable à écouter avant l’hiver.
Dans l’univers de SHHE, l’organique est soumis à une électronique portant le tout avec boîte à rythme etdes synthés qui enivrent jusqu’à en redemander. Les textes alimentent mélancolie et lueur d’espoir jouant sur les teintes de voix, les redites et les silences. Sur les vidéoclips déjà disponibles, on est saisi par l’importance de la mise en lumière comme pour mieux contraster avec l’occulté, et vice-versa. Le titre éponyme, « Saint Cyrus », semble baigné de lumière éclatante, mais la mélancolie paraît rivée sur la voie donnée par l’émotion vocale.
La chanson « Eyes Shut » est matière à introspection en guise d’introduction ; ou, plutôt, à redonner tout son sens à la musique et à la voix en occultant le visuel réel pour le sensuel sonore. Et le charme de la mélancolie sombre apparaît les yeux fermés.
Avec les morceaux ‘ »Emma’’ et « Beds », l’expérience se poursuit en mouvement ascendant-descendant, montée spirituelle et horizontalité transcendante. On l’a comparée à St Vincent ou Alison Goldfrapp de l’autre côté de la Manche, une autre paire d’artistes alliant des performances vocales à la créativité verbale tout en produisant le tout : texte, instrumentation, rythme, etc.
Au final, « Maps » confirme une certaine dualité prégnante, une coexistence entre l’interprétation aérienne et une instrumentation magistrale arrangée de telle sorte qu’elle ambiance exactement là où l’artiste nous emmène, dans une alchimie remarquable.
« SHHE » de SHHE, disponible depuis le 11 octobre 2019 chez One Little Indian Records.
