Douce soirée au son de Papooz

Les Trois Baudets organisent de chouettes soirées. Durant un soir, leur scène reçoit trois artistes. L’ambiance est tamisée et le public généralement assis. Entre le velours rouge des sièges et le très agréable travail des lumières, il est possible de se perdre dans ce que la nouvelle scène française nous réserve. Lundi, le plateau se terminait sur un très beau concert de Papooz. indiemusic vous en parle.

crédit : Solène Patron
crédit : Solène Patron

On les aimait déjà et pour preuve, on leur avait réservé une place dans l’édition XV de notre compil « we are indie ». On les aimait et donc on les écoutait. Il y avait cette perception des musiques, des ambiances qui n’étaient que le résultat d’une écoute prolongée dans notre baladeur mp3. Alors quand cette mélodie, tant de fois entendue, s’installe sur scène, il peut y avoir malgré tout une déception. Ce soir-là, ce n’était pas le cas, Papooz nous a donné une gentille gifle. Cette sorte de caresse qui réveille.
Ils sont cinq. Cinq amis qui semblent avoir commencé la musique un soir de grand froid, quand autour d’une cheminée l’un d’entre eux avait joué de la guitare et quand les autres à coup de chœurs et d’envie de taper dans leurs mains avaient créé Papooz. Cette genèse n’est que le fantasme que j’ai pu me faire en les entendant et en les voyant sur ce plateau des Trois Baudets. Car il y a dans la prestation, ce quelque chose de très simple et de très humble. Comme s’ils n’étaient là que pour donner, pour que nous recevions une mélodie qui fait du bien là où elle passe.

crédit : Solène Patron

Sur le papier, on aurait pu les qualifier de folk exotique et même parler de cette touche vintage. Sur le papier seulement, parce que lorsqu’on arrive à palper ce qui se passe en live, il est alors très difficile de les ranger dans les cases rigides de la critique musicale. Tellement leur set parait naturel et terriblement viscéral. Pourtant, c’est vrai qu’ils semblent sortir d’une autre époque et résonnent un peu comme les bands qui réveillent les pubs, les dimanches après-midi.
Ils sont donc cinq. Une basse, une batterie, un violoncelle. Devant, deux guitaristes qui sont aussi tour à tour, et parfois à l’unisson, chanteurs. Les voix sont assez hautes, mais toujours agréablement posées sur une ligne qui ne cherche pas la performance, simplement nous amener à toucher une certaine émotion. Parmi les cinq types, il y en a un qui semble tenir la barque, tandis qu’un autre, sous ses airs de grand maladroit, paraît déjà être parti bien loin dans les méandres de la musique. Ensemble. Je pourrais passer plusieurs fois de ma plume les traits de ce mot, ensemble, tant ils nous servent une musique qui se nourrit organiquement de cette notion de groupe. Le concept de l’instrument n’existe pas, la musique est un échange et un assemblage de sons. Ces touches qui ornent l’épurement de leur jeu. Ces touches qui sonnent comme un souvenir enfantin. Dans cela, dans leurs mélodies, Papooz arrive à faire la différence, à coup de notes estivales et parfois assez hawaïennes. De la sorte, le concert ne peut être qu’une douce gourmandise. Ni trop sucrée, ni trop acide. Plutôt terriblement mielleuse.
Les morceaux s’enchaînent paisiblement. Une chaleur s’empare de la salle. Et à contre-pied de la nostalgie dans laquelle parfois la musique folk nous amène, Papooz nous offre quelque chose de très heureux, de très serein. À mille lieues des ambiances coconnées, mais pleureuses. Ce soir-là, les garçons nous ont donné de quoi bonifier nos cœurs et nos souvenirs. De quoi se laisser aller, un peu plus souvent à notre musique, à celle qui tourne en permanence dans nos têtes. Pour le bien que ça a fait, indiemusic vous recommande d’être attentifs à l’annonce de leurs prochaines dates.

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papooz.net

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Juliette Durand

étudiante en cinéma, arpenteuse des scènes parisiennes et passionnée des musiques qui prennent aux tripes