[EP] Panache – Olympic

Empreint d’une mélancolie devenant rapidement le moteur de chansons dont la progression verbale et mélodique alterne entre poésie et intensité, « Olympic » de Panache est un disque d’une rare intimité, transformant les échos de ses mots et de ses lignes musicales en testament d’une existence vouée à la compréhension des ténèbres de l’âme.

« We all have a dark side, a partner in crime… » ; « Olympic » commence sur ces mots puissants et à travers lesquels tout le sujet de l’EP va trouver ses racines. Les créations de Panache, ornées de décors orchestraux et d’arpèges de guitares éthérées, cachent pourtant bien leur jeu : celui de l’amour, du hasard, de la solitude et de ses conséquences. Mais là où d’autres se complairaient dans des évocations larmoyantes, le compositeur va beaucoup plus loin, narrant les histoires de ceux qui manquent, de leurs effets sur l’inspiration et de leurs délivrances. Écouter l’opus revient à observer le ciel à travers les barreaux de nos prisons psychiques et, sous l’effet cathartique de chansons émouvantes et lumineuses, abattre les murs qui nous séparent.

Les arrangements et effets utilisés par Panache tout au long de ces cinq histoires sont d’une inégalable sincérité. Que ce soit sur « Cold War », fureur sous-jacente de la perdition ou, immédiatement après, sur « Mary Ann », explosion sonore dramatique et mélancolique où tous les instruments se confondent pour ne former qu’une créature belle et fascinante, tout ici expose le vide et les pierres friables auxquelles nous tentons désespérément de nous raccrocher. Les chœurs de « Out Of Time » mettent un terme à l’attente, aux interrogations pour mieux se comprendre et faire reposer la liaison sur de nouvelles terres fertiles, alors que les violons de « Far Rockaway » prennent un envol nous élevant toujours plus vers l’astre solaire et l’espoir que la conclusion inhérente à « Hard But True » dessine sur la page blanche d’une seconde chance (et où l’accord de piano final laisse entrevoir une imprévisible renaissance).

Il est évident que « Olympic » est un roman du désir et de l’envie, de la dévotion et du don de soi. Un être de chair que l’on laisse nous prendre dans ses bras, lorsque le spleen se fait de plus en plus présent. Mais c’est surtout la preuve que Panache est un maître incontestable de l’art qu’il enlace, intimement et avec une remarquable volonté. Il faut être fort pour réaliser un tableau si révélateur de tout ce qui nous égare, nous brise et nous reconstruit ; et Panache s’immerge, sans aucune peur, pour mieux nous aimer et nous aider.

« Olympic » de Panache est disponible depuis le 18 mai 2018 chez Wild Valley Records.


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Raphaël Duprez

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