Slash, Thom Yorke, Bon Iver, Julien Baker et Scarlxrd au Montreux Jazz Festival 2019

Thom Yorke, jeudi 4 juillet 2019

Même scène, autre ambiance. Trois jours après Slash, l’auditorium Stravinski reçoit le grand Thom Yorke, venu présenter en partie « Anima », son dernier album solo publié quelques jours plus tôt. C’est donc l’artiste electro introspectif et avant-gardiste que l’on est venu voir ce soir, pas le messie-rock leader du groupe vénéré Radiohead. La salle n’est d’ailleurs qu’à deux tiers pleine, preuve que la carrière solo du Britannique ne suscite pas partout le même engouement que celle de son groupe.

Sur scène, le chanteur est accompagné par son producteur de longue date, l’emblématique Nigel Godrich, et d’un artiste audiovisuel, Tarik Barri, qui assure les projections minimalistes, abstraites et colorées qui soutiennent les morceaux sur l’écran posé en fond de scène. Malgré la simplicité du dispositif, l’effet scénographique est saisissant et colle parfaitement à la musique proposée.

Thom Yorke démarre le concert au clavier, avec le titre « Interference ». Un frisson parcourt l’assistance lorsque sa voix, si reconnaissable, se fait entendre pour la première fois. Suivront « Impossible Knots » durant lequel Thom York se tiendra principalement en front de scène, micro à la main, sautillant et dansant comme un pantin désarticulé. Puis c’est au tour de « Black Swan », pour lequel Thom Yorke empoigne une basse, invitant d’emblée l’outil analogique dans l’instrumentation électronique dominante.

Le concert se poursuit sur cette même lancée. Rythmiques syncopées et lignes mélodiques alternent et se confondent. Pop, rock, krautrock, ambient, techno, tout se mélange dans les compositions de Thom Yorke. La cadence est elle aussi habilement modulée tout au long du concert : ralentie par moments, comme sur la balade « Dawn Chorus » jouée au clavier, puis s’accélérant plus tard sur l’emblématique « Amok » (issu de son autre projet parallèle Atoms for Peace, créé avec Flea des RHCP) ou « Traffic », jouées à un rythme intense.

Au final, la prestation de Thom York s’est révélée plus chaleureuse que l’on aurait pu envisager a priori. Pour certains, dont nous faisons partie, ce concert aura été une révélation, un tourbillon sonore dont il nous faudra du temps pour nous extirper.

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Luis / amdophoto

Architecte de formation. Photographe par passion. Intéressé principalement par la scène rock - punk - indie.