[Clip] [Exclusivité] La Houle – Sans appel

Un épais brouillard, empli de mystères, de poésie et de mélancolie englobe la musique intrigante du groupe La Houle, à se demander ce qui passe par la tête de son leader, Simon Sockeel lorsqu’il compose et entre en phase de création. L’album « La chute », sorti en début d’année, n’en finit plus de révéler de nouveaux recoins et nuances, au fur et à mesure des écoutes, mais aussi de la mise en images de ses singles, comme aujourd’hui avec « Sans appel ». Voici donc le nouveau clip de La Houle, à découvrir en exclusivité sur indiemusic pour vos yeux ébahis comme vos oreilles apaisées par cette troublante chanson brumeuse et surréaliste.

Beaucoup d’observateurs de la musique rock indé voient en Simon Sockeel une sorte de diamant à l’état brut, âme singulière à la sensibilité vibrante, qui transpire dans chacun des pores de sa musique aussi élégante qu’abrasive. Au jeu des références (toujours subjectif et réducteur), nous pourrions oser les évocations d’Étienne Daho pour un certain dandysme pop, de Daniel Darc pour ce jeu de contraste entre ombre et lumière dans l’écriture, mais au cœur d’un univers musical alternatif marqué par les vagues esthétiques indie ayant déferlé depuis les années 90, à commencer par les impressionnants et cultissimes My Bloody Valentine. Ainsi la musique de La Houle a toujours quelque chose d’étrange. Elle ne suit jamais vraiment le droit chemin, et préfère ceux de traverse… Pendant les concerts en compagnie de ses fidèles compagnons de route (issus de Fontanarosa, Veik, Requin Chagrin…), Simon Sockeel n’apparaît pas telle une silhouette prostrée dans le mur du son et la pénombre, fixant obsessionnellement ses chaussures (une définition qui pourrait convenir à certains musiciens shoegaze, courant musical auquel la Houle est fort logiquement associé). Au contraire, il s’affirme comme un artiste généreux, volontaire et avenant, s’amusant par moments comme un enfant avec plein d’étoiles dans les yeux, et s’abandonnant littéralement dans sa propre création. La masse sonore que déploie son groupe, reste certainement une manière subtile pour lui de faire se lever un léger voile de pudeur, derrière lequel ses mots peuvent totalement s’exprimer.

Dans le morceau « Sans appel », cette aspiration bruitiste devient par essence la voie d’un ascenseur émotionnel, propice au lâcher-prise et à l’exutoire. C’est certainement l’une des pistes de lecture du clip, qui met en scène les actrices Mathilde-Edith Mennetrier et Claire Toubin naviguant entre pérégrinations solitaires, complices, jouissives et plongeon contrasté, nocturne et festif au sein du collectif. Filmées par l’œil très créatif de l’artiste Lilou Verdier, elles deviennent les ambassadrices des interrogations philosophiques de Simon Sockeel. Au fur et à mesure, elles basculent dans une forme de réalité parallèle et fantasmagorique propice à de nombreuses interprétations symboliques, sur l’amour, sur le rapport aux autres et au monde… En somme, pour ceux et celles qui pensaient trouver une explication de texte par l’image de la tendre poésie du capitaine du navire La Houle, c’est plutôt râpé. À l’inverse, pour ceux et celles qui aiment se perdre dans l’océan électrique et poétique du groupe boulonnais, voilà une nouvelle occasion rêvée de surfer la vague.

« La chute » de La Houle est disponible depuis le 3 décembre 2021 chez October Tone et Music from the Masses.


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Laurent Thore

Laurent Thore

La musique comme le moteur de son imaginaire, qu'elle soit maladroite ou parfaite mais surtout libre et indépendante.