[Live] La Femme, Papooz et Juniore au Temps Machine

Le vendredi 7 octobre 2016, la salle du Temps Machine de Tours a eu la brillante idée de rassembler trois groupes qui, à leur façon, proposent une vision différente de la pop et du rock à la française. Une soirée sans temps mort où chacun a pu trouver son compte.

La Femme - crédit : Arnaud Roy
La Femme – crédit : Arnaud Roy pour 37 degrés

Juniore, le nouveau projet de la Parisienne Anna Jean est une introduction parfaite au concert de la Femme prévu en fin de soirée. Pop yéyé, voix rétro qui rappelle Françoise Hardy et nonchalance élégante se distinguent dans l’enchaînement des morceaux. Les tubes « Marabout » et « Christine » avec leur mélodie entêtante, l’aventurière « Cavalier solitaire » ou encore la ballade « Je fais le mort » sont de beaux bijoux de subtilité. Malgré la voix si particulière d’Anna (qui nous fait beaucoup penser à la chanteuse de Granville dans l’expression scénique) qui gagnerait à être davantage soulignée, le jeu de la batteuse est plein de style et de justesse et les chœurs apportés par la claviériste sont beaux d’harmonie. Le tout est sublimé par la présence mystérieuse du guitariste au déguisement squelettique et d’habits noirs agrémentés d’un col Claudine, définissant une esthétique visuelle déjà bien définie pour Juniore, qu’on attend avec impatience de voir grandir. Guest de dernière minute : Sacha Got de la Femme venu jouer du thérémine pour conclure ce set prometteur.

Dans le genre catchy, il est très difficile de faire mieux que Papooz. Succédant sur scène des morceaux pensés pour faire danser, le public est immédiatement emballé. Nous assistons à une véritable euphorie ponctuée de moments de liesse et de sourires communicatifs entre le public et les membres du groupe. Dans une ambiance positive et juvénile, les morceaux très californiens font se remuer une foule chauffée à bloc. Le folk et ensoleillé « Ann Wants to Dance » ou encore « Simply Are » et « Trampoline » défendent admirablement le premier album de Papooz « Green Juice ». La configuration guitares, batterie, basse et violoncelle est pertinente et sonne souvent so british. Papooz est le groupe idéal pour prolonger l’été.

« Bonsoir Joué-lès-Tours, ce soir La Femme vous donne du plaisir ! ». Entrée en scène fracassante pour ceux que l’on voit partout en ce moment suite à la sortie de leur second album « Mystère » et qui reviennent juste d’une date en Suisse en première partie des Red Hot Chili Peppers. « Packshot » lance un départ en trombe suivi de « Où va le monde ? » dont les paroles sont reprises en cœur par le public. Les tubes et les morceaux s’enchaînent sans temps mort dans un rythme effréné. Jamais le temps de s’ennuyer ou de regarder dans le vide. Tout est fait pour retenir l’attention du public, même dans des chansons à la base plus posées et évasives (« Vagues »). Marlon et Clémence se partagent le chant et passent d’un spoken word (« Nous étions deux ») à un rap vindicatif (« Exorciseur »). La foule est excitée et n’en finit plus de remuer, surtout du côté des aficionados du groupe. « Tatiana » ou encore « Sur La Planche » créent les moments de folie et de désordre tant attendus.

crédit : Arnaud Roy
crédit : Arnaud Roy pour 37 degrés

Pour ceux qui viennent découvrir La Femme, ce doit être en revanche un choc « Qui sont-ils ? Pour qui se prennent-ils ? ». Nunez en profite pour haranguer la foule avec un blind test « Écoutez, devinez quel est le morceau qui va suivre ! ». Invitée en plein milieu du set, Gracie Hartzel vient interpréter un rare morceau en anglais à la mélodie accrocheuse et californienne, « Always in The Sun ». Pour le rappel, c’est Sacha qui prend le relais sur le disco et théâtral « S.S.D. » joué avec la complicité de Clémence pour raconter une déambulation nocturne dans Paris. Nous sommes à des années-lumière du concert mou et trop planant vu au festival Levitation France un mois auparavant. C’est donc une véritable réconciliation et une confirmation du talent de cette Femme protéiforme. Un bémol qui nous aura quelque peu chagrinés durant le concert : le son qui était bien trop fort et qui a dû causer des acouphènes à plus d’un membre du public. Nous pensons surtout à ce moment sur le final tonitruant et explosif de « Antitaxi ». RIP nos tympans. Mais en tout cas, nos jambes sont ravies.


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Yann Puron

Découvreur musical avide d'émotions fortes aussi bien sur disques qu'en concerts