[Clip] [Exclusivité] KØS – Light & Shadow

En attendant un premier EP, « People Are Strange », prévu pour février 2018, le duo lyonnais KØS annonce la couleur de la plus belle des manières, avec le sublime « Light & Shadow » ; un univers dans lequel les deux couleurs primaires se complètent aussi bien visuellement que musicalement, utilisant les mélodies et rythmes avec une densité harmonique à la fois bouleversante et magique, le tout dans un décor alliant l’ampleur des paysages à l’intimité des échanges humains.

Une guitare, tandis que la caméra survole une montagne et quelques arbres, annonçant ce qui aurait pu être une représentation naturelle du son. Pourtant, au fur et à mesure que « Light & Shadow » avance, l’universel se replie sur lui-même, se referme autour de nos deux protagonistes, êtres semblant abandonnés et seuls au monde. Une vision aussi mélancolique que rassurante, car prouvant que la vie est toujours là, quelque part, même où on ne l’attend pas. Puis, la chanson s’envole, les nappes de claviers et percussions électroniques enlacent les échanges vocaux, dans des couplets et refrains aussi chaleureux qu’une couverture de laine en plein hiver. Le décor est ainsi planté, sans fioriture et avec une sagesse surréaliste et vibrante. Il ne nous reste plus qu’à observer, à nous laisser pénétrer par les regards, les expressions, le temps se figeant autour de nous pour ne laisser résonner que les notes profondes de l’ode de KØS.

La solitude, symbolisée par le dos-à-dos de Juliette et Johan, n’a pourtant pas lieu d’être. Le contour de leurs yeux, cerclés de blanc ou de noir, pourrait les rendre aveugles ; mais, dans l’obscurité de l’intimité, les expressions se confondent, pures et nettes, ne formant plus qu’une seule et même créature. Tourné dans un noir et blanc sublime par Maxime Rebe, « Light & Shadow » rassure, réconforte et devient, petit-à-petit, un mantra que l’on se répète alors que l’abandon et le repli sur soi nous guettent. Les espaces sans frontières sont aussi bien extérieurs qu’intérieurs ; à nous de les ouvrir, de les chanter de façon aussi belle et suave que KØS. À nous d’entrer dans la danse, de séduire par nos mouvements, nos appels, nos corps. « Little by little I grew up and I learned to be two in my head. » ; certainement, le plus beau message d’union que l’on ait pu lire depuis bien longtemps… L’isolement n’existe pas ; seule, l’idée persiste, et KØS s’en fait l’antithèse la plus précieuse. L’âme sœur n’est plus une illusion, même si on ne la partage pas.


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Raphaël Duprez

En quête constante de découvertes, de surprises et d'artistes passionnés et passionnants.