[Clip] Julien Belliard – L’Autre Hémisphère

Deux reflets d’une existence, l’une réelle, l’autre en apparence fantasmée ; pourtant, la limite séparant le diptyque au cœur de « L’Autre Hémisphère » de Julien Belliard est beaucoup plus ténue qu’elle n’en a l’air. Des effets hallucinogènes d’une substance indéfinie à la concrétisation des rêves et du destin artistique, le clip file tambour battant jusqu’aux confins neuronaux de nos émotions brutes, de l’inspiration telle qu’elle se doit d’être pour tous les créateurs que nous sommes.

La lumière, tout d’abord ; qu’elle soit tamisée et dans des tonalités bleutées, hypnotique, à l’instar de cette diode clignotante qui semble attirer le regard et véhiculer l’âme loin, bien loin, ou frontale, comme la source émanant d’un projecteur réconfortant l’actrice principale de « L’Autre Hémisphère », elle se fait certes discrète, mais primordiale dans les multiples visions que le court-métrage porte en lui. Amplifiant les éléments nocturnes, l’imaginaire et les lieux visités par les deux acteurs Maika Louakairim et Augustin Passard, elle interagit avec la chanson de Julien Belliard, caractérise ses mots, ses vers. Dès lors, la dualité de l’interprétation s’impose : le voyage sera-t-il mental, incitant l’être aimé à connaître sa moitié en comprenant son fonctionnement cérébral, ou concret, en traversant l’équateur pour un ailleurs indéfini ? Ici, Julien Belliard se focalise sur la première possibilité, sans pour autant occulter la seconde. Et porte tous ces possibles grâce à un choix visuel et musical qui, en plus d’être magnifiquement illustré, transmet neurologiquement ses objectifs et ses passions.

Le montage conçu avec méticulosité par le réalisateur Adrien Heinz est une source constante de découvertes, de visions étranges et quasiment subliminales. Car tout « L’Autre Hémisphère », dans sa conception globale, dépend de celles et ceux qui y pénétreront ; fantasmagorique et festif, silencieux dans ses actes et communicatif dans ses facettes en mouvement constant, il nous fait dériver avec lui, en lui. L’étrangeté dans ce qu’elle a de plus obsessionnel, de plus attractif. Le remède idéal à nos refoulements, à nos hésitations, quand la vie nous ouvre ses portes et que nous refusons l’invitation à la danse. L’accueil du virtuel pour mieux savourer le réel.

« Le Mirage de Zo » de Julien Belliard, sortie le 27 mars 2020 chez SATELLITE label / Microcultures / Kuroneko.


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Raphaël Duprez

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