[EP] Helluvah – Echo Valley

Grâce à « Echo Valley », Helluvah offre à son songwriting si particulier une étude approfondie et intense de la mélodie et de l’arrangement, créant ainsi une sensation précieuse et inédite d’immédiateté et d’intensité profonde et intelligente. Un pur plaisir sonore développé à l’envi et d’une étonnante précision émotionnelle.

On l’avait déjà deviné avec « La Fête », premier extrait du nouvel EP de Helluvah, « Echo Valley » : il y allait y avoir du changement chez la compositrice, et pas des moindres. Car, en plus d’avoir offert un titre en français aussi sensible que chargé de vapeurs d’alcool et de regrets, elle s’orientait vers de plus grandes ambitions, tout en gardant cette marque de fabrique dont elle seule a le secret. Et « Echo Valley » de s’envoler dans des univers variés, concis et savamment agencés. Helluvah est, pour nous, la déesse de nuits pouvant aussi bien finir en extase qu’en défaite. Mais ce nouvel opus affirme sa personnalité sans jamais essayer de dissimuler des intentions humaines que l’on a peu souvent l’occasion d’admirer aussi intensément.

Alors que « La Fête » orientait l’écriture instinctive et urgente de Helluvah vers des ambiances de gueule de bois et de solitude, « California Sun » établit un dialogue entre la voix et la guitare qui se révèle être joyeux et chargé d’espoir ; un carnet de route vers l’astre solaire et l’état américain, hommage à de glorieux aînés ayant, sous les doigts et dans le timbre de la chanteuse, égaré l’exagération d’arrangements trop encombrants. Une démarche que l’on retrouve dans les volutes électroniques de « Let It Go », piste extraterrestre permettant de distinguer, le plus clairement possible, les formes mélodiques d’une interprète enfin libre et maîtresse de ses inépuisables capacités. Les chœurs s’enfoncent dans les cliquetis mécaniques, la peine se confrontant à la nécessité d’aller de l’avant et achevant son périple dans le rock franc et rugueux de « Early Days ».

« Echo Valley » est une métamorphose. Une assimilation totale et sans accroc du talent rare et précieux de Helluvah, l’artiste apparaissant alors comme on ne l’avait encore jamais vue ni entendue. Après avoir cherché à être, elle est. Et nous éblouit par son implication sensitive, celle-là même qui transpire de quatre chansons où mélancolie et espérance s’entrelacent sans fin.

crédit : IOROPE

« Echo Valley » de Helluvah est disponible depuis le 16 mars 2018 chez Dead Bees Records.


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Raphaël Duprez

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