[Interview] Gloria Reiko du label Tsunami Addiction

Dans le cadre des cartes blanches proposées aux labels les mercredis soir au Supersonic, nous avons interrogé Gloria Reiko de Tsunami Addiction. L’une des actrices du label de Claude Violante nous a parlé des origines japonaises de son nom, des relations avec les artistes,  de l’exclusivité féminine et de l’incontournable et absurde question sur le modèle économique. Nous avons donc trouvé des réponses sur une quête éternelle : essayer de comprendre ce qu’est être un label indépendant.

 Tsunami Addiction

  • Qu’est ce qui vous a motivés à monter un label en 2001 ? Où ? Avec qui ? Dans quel contexte ?

J’ai monté le label avec le groupe dDamage en 2001, car je les aidais dans leur administration et communication. Puis, nous avons décidé ensemble de monter un label. Enfin, plus qu’un label, plutôt une plate-forme artistique liée à la musique électronique : nous faisions des magazines, des compilations, des événements…

  • Quelle(s) ligne(s) artistique(s) défendez-vous ? Quels groupes auriez-vous rêvé de produire si l’espace-temps était friable ?

Tout d’abord, je défends la musique faite – écrite et composée – par les femmes ; mais je ne suis pas fermée aux hommes, c’est évident. Ensuite, je n’ai pas de ligne directrice. Je veux dire que je ne suis fermée à aucun style musical, si ce n’est la variété. Je n’ai pas de groupe en tête, mais j’aurais certainement aimé produire une artiste R’n’B ou une rappeuse telle que La Chat.

  • Quelle relation entretenez-vous avec les artistes ? À quel niveau intervenez-vous (promotion / production / graphisme / préparation du live…) ?

Je suis très proche de mes artistes, peut-être parfois un peu trop. Je les materne trop et je cède souvent à leurs caprices sans penser à la partie business. Ce qui m’a apporté beaucoup de problèmes financiers. Je fais de la production pure. La promo, le tour, le graphisme, en général ; ou ils le trouvent seuls, ou alors je peux les aiguiller, mais je ne m’en occupe pas.

  • Est ce que, comme tous autres labels indés, il est préférable de parler « d’économie poétique » plutôt que de « modèle économique » ? Quel est-il ?

Oui complètement ! Enfin, poétique, je ne sais pas. En tout cas, ce n’est pas un modèle économique, car il n’est pas viable. En tout cas pour moi. On perd vraiment beaucoup d’argent pour ne pas en gagner du tout !

  • Pourquoi le nom Tsunami Addiction ? Y en avait-il d’autres en lisse ?

C’est avec Fred de dDamage que nous avons trouvé ce nom. Fred a proposé « Tsunami », car il pensait très justement à mes origines japonaises, ce qui m’a tout de suite faire penser au côté de la vague qui détruit tout pour reconstruire, ne jamais rester sur ses acquis. J’ai ajouté « Addiction ». Non, il n’y en avait pas d’autre.

  • Betty The Shark, Kid North et Hellvice : pour chacun des artistes, quelle scène de film illustrerait le mieux l’univers de chacun ?

Je vais parler de films plus que de scènes.

Betty The Shark : Point Break vs Wonder Woman
Kid North : Inception
Hellvice : The King of New York de Ferrara

  • Tsunami Addiction en trois mots qui embrasseraient le mieux le label ?

Construire, détruire, reconstruire.


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Adrien Pollin

Rédacteur musical et explorateur de la constellation des labels indépendants.