Rencontre avec Florian Mona (suite)

À l’occasion de son concert le 18 octobre prochain au Dandy dans le cadre du MaMA, indiemusic a proposé au musicien rennais, Florian Mona, de poursuivre la discussion démarrée avant la sortie de son second album « Les Héroïnes ».

crédit : Frank Loriou
crédit : Frank Loriou
  • Bonjour Florian, on avait déjà eu l’occasion en janvier dernier de discuter de ton projet avant la sortie des Héroïnes. Depuis sa sortie fin avril, comment as-tu ressenti l’accueil de ton second album de la part du public comme des professionnels ?

J’ai été vraiment ravi de la manière dont a été accueilli ce disque. La presse, les médias en général, lui ont réservé un très, très bon accueil. Les professionnels connaissent, ou en ont entendu parler , je sens que nous sommes au début de quelque chose…

Le public quant à lui nous accueille le plus souvent de manière très chaleureuse, et quand il ne nous connait pas, ou pas beaucoup ,on essaie de faire en sorte qu’il se souvienne du concert, car c’est le plus important. Je dis nous, car nous sommes trois sur scène.

  • Quels sont les titres qui reviennent le plus souvent dans le fil des discussions et pourquoi plaisent-ils selon toi ?

Le Large : je pense qu’il y a une notion de liberté dans ce titre qui fait du bien, aussi bien au travers du texte que de la musique. Il y a une certaine fraicheur, un souffle d’air.

Sentiments érotiques : pour celui-ci, je crois que c’est lié à la puissance de la musique, il y a une impression de rouleau compresseur auquel on ne peut pas échapper et puis le texte est direct, voire « cru ». On est obligé de le prendre tel quel. Les gens qui me parlent de ce titre me disent souvent avoir été pris d’une certaine émotion pendant le concert.

  • Soigner les textes autant que la musique, c’était un des impératifs que tu t’étais fixés pour sortir ton disque ?

Sur mon premier disque sorti en 2009, les textes et la musique étaient, je crois, très appliqués. J’étais soucieux de bien faire. L’effet du premier essai sans doute.
Sur ce deuxième disque, « Les Héroïnes », je me suis moins posé de questions , l’approche était plus directe.
Je cherchais une certaine esthétique, un son, une couleur. Pour les textes , idem. Ça a été assez vite,  j’aime la poésie, j’aime aussi les textes  directs et aiguisés. En tout cas, c’est ce que je recherche dans mes lectures ou autres sources d’inspiration. Peut-être que ça se ressent, mais j’essaie aussi de ne pas trop me poser de questions pour garder une certaine spontanéité.

  • Le passage du studio à la scène, comment l’as-tu préparé avec ce second disque ?

Pour le studio, j’ai  tout composé et presque joué de tous les instruments sans vraiment me donner de limites. Tout en sachant qu’en live on devrait retrouver la même émotion et la faire grandir.
J’ai donc fait appel à deux amis musiciens Mathieu Languille du groupe Montgomery et Samuel Chapelain du groupe Manceau. J’aime le triangle que dessine le trio et la puissance qui peut en ressortir. Défendre ce disque à trois n’est pas si aisé que ça, car il y a beaucoup de choses à jouer, mais cela nous force à aller à l’essentiel et à aborder le live de manière plus directe. On est obligé de tout donner. Il y a du coup une certaine tension, émotion qui en découle et c’est ce que j’aime.

  • Quelle est pour toi la plus grosse difficulté lors du passage d’un titre sur disque à un titre joué en live ?

En concert, tu dois essayer de rejouer les titres de manière à sentir et partager l’émotion et l’esthétique. Pour certains titres, il peut arriver que cela soit compliqué, parfois il vaut mieux ne pas  le jouer.
C’est comme ça, il y a des titres qui ne marchent pas en live et ça, ça peut-être vraiment frustrant.

crédit : Gaëlle Evellin
crédit : Gaëlle Evellin
  • On te compare régulièrement à Daho et Biolay, mais comptent-ils véritablement parmi tes références ?

On me compare à beaucoup d’artistes français, parfois c’est assez drôle. Les gens ont besoin de références, d’exemples pour parler de toi. Selon la culture musicale de chacun.
Ce sont deux artistes que je respecte et dont j’apprécie le travail, selon les albums. Des références ?
J’aime beaucoup Daho, son parcours, son travail et la personne qu’il semble être au travers d’interviews me plait beaucoup. Oui, en fait je pense que Daho est une référence, mais je l’ai découvert sur le tard.

Il y a aussi Bashung, Gaingsbourg, Dominique A ou des artistes que l’on entend moins aussi comme Superflu ou Jérome Minière.

Pour le reste, mes références sont plutôt anglo-saxonnes : Granddady, Pavement, Sparklehorse, Elliott Smith, Nick Drak ou encore Eels.

  • Entre jouer devant un public qui connait tes chansons et ton univers, et un public qui ne connait absolument pas ta musique, quel est le public le plus difficile à satisfaire selon toi en concert ?

Je ne sais pas, il y a ceux que tu dois emmener dès le départ et ceux que tu ne dois pas décevoir ? Je ne me pose pas la question…

  • Chaque concert est-il pour toi et ton groupe l’occasion pour toi de changer l’ordre des titres, de chambouler les habitudes ?

Le premier titre est souvent le même, car il nous permet de bien nous mettre dans le concert dès le début. Je fais souvent la setlist au dernier moment,parfois je n’en fais pas. Parfois, on décide de jouer un titre, car on sent que c’est le moment.

  • Ton projet en live porte ton nom. S’il en avait été autrement, comment aurais-tu appelé ton groupe ?

Tu ne le sauras pas ! Je me le garde pour moi, on ne sait jamais ! (rire)

  • Tu joueras le 18 octobre au Dandy à l’occasion des concerts gratuits « Live in Montmartre » organisés par le MaMA. Qu’espères-tu de ta présence au MaMA auprès du public comme des professionnels ?

J’y vais comme à chaque fois, avec l’intention de faire un excellent concert et de ressentir et partager pleins d’émotions avec le public.

  • En situation de concert, de qui t’entoures-tu ?

Mathieu Languille  à la batterie et Samuel Chapelain aux claviers et à la basse. Comme en studio.

  • Dernière question, tu as eu l’occasion de jouer un peu partout en France, Rennes est-il ton meilleur public ?

Nous sommes revenus jouer à Rennes il y a peu de temps et c’était très très bon ! Oui, le meilleur public (rire) !
Il y a eu plein de très bons moments un peu partout en France… et même au-delà ! Nous  sommes par exemple partis en tournée au Québec et c’était génial.

  • Merci beaucoup Florian et à bientôt à l’occasion du MaMA pour enfin découvrir ta musique en live !

Merci et au 18 alors !

florianmona.com
facebook.com/florian.mona.1

Un grand merci à Virginie Simonnel.

Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques