Chorégraphie d’une virée nocturne durant laquelle les rêves sont prompts à se transformer en cauchemars, « Rabbit Hutch » de Filago use de la sensibilité harmonique et corporelle pour nous offrir un spectacle envoûtant et mystérieux.
Dès le premier plan de « Rabbit Hutch », le spectateur se demande ce qui peut se dissimuler derrière ce rideau rouge bientôt illustré par la musique éthérée et électrisante de Filago ; mais sans jamais se douter de ce qui se déroulera réellement. Une fois le prisme traversé, les images s’entrelacent, se télescopent, se brouillent, issues de la psyché obsessionnelle du protagoniste dont nous suivons les tourments. Des figures abstraites, des mains, des couloirs déserts… En deux actes, le titre, viscéral et ravageur, plonge aussi bien dans l’expérimental que dans les fantasmes cinématographiques du giallo.
L’image se fait matière, malléable et douce, avant de se métamorphoser en instinct primaire, en désir compulsif et empli d’une folle espérance. « Rabbit Hutch » est l’histoire d’une vie tout sauf ordinaire, d’un trouble psychique au cœur duquel désir, sensualité et peur s’affrontent, s’observent, s’embrassent. Entre terreur et fascination, Filago est parvenu à insuffler une existence en quête de réponses et de récompenses charnelles et émotionnelles. Un court-métrage halluciné et puissant.
