Tandis que le trio L.E.J triomphait à La Cigale, un petit Anglais faisait sa première tête d’affiche en France à la Boule Noire, le jeudi 3 mars dernier.
Ce petit Anglais répondant au doux nom de Declan Mckenna, signé chez Because suite à sa victoire au concours Emerging Talent 2015 organisé par Glastonbury, s’est chargé des premières parties de Foals lors de ses derniers passages à l’Olympia. À part ces quelques détails futiles, Declan est âgé de dix-sept ans et vient de signer un bel EP pop (« Stains » ; oui, comme la ville un peu naze en banlieue).
Naya se charge de la première partie. Cette jeune artiste, ancienne finaliste d’un télé-crochet populaire, charme par sa voix lancinante et douce, très sensible et légèrement éraillée. Son premier morceau est un hommage à Jake Bugg, « Jake Bugg’s Songs ». À dire vrai, ce titre est plutôt intrigant et capte l’attention. Il est lumineux ; une vraie chanson pop ! Les morceaux qui suivent sont malheureusement moins saisissants. Les mélodies se ressemblent et sentent le déjà entendu, à l’instar des Birdy et autres James Bay. Néanmoins, on retrouve par-ci, par-là des références à Bob Dylan. Et même s’il manque une bonne basse pour réveiller le tout, nous présageons un avenir radieux pour cette « French songwriter » !
Pendant l’entracte, Declan Mckenna se fait attendre de pied ferme. La salle n’est certes pas comble, mais le public paraît résigné à vivre un concert survolté.
C’est avec une trentaine minutes de retard que le concert débute, mais les modulations vocales du jeune homme le pardonnent. Il passe tout naturellement d’une voix aiguë et cassée à une voix chaude, grave, plus… adulte. À travers ses grands yeux faussement enfantins, Declan souligne des réalités sombres, grises : la corruption au sein de la FIFA ou une jeunesse incomprise. Cette même jeunesse qui grandit dans une ville de banlieue un peu naze aux horizons moroses. Declan Mckenna vient d’une de ces villes, Cheshunt, qui est jumelée avec Stains : d’où le titre exotique de son EP. Son air nonchalant séduit, mais l’ambiance ne décolle pas vraiment. Ce public, qui paraissait si festif, reste gentil, peut-être par peur de froisser de si belles paroles. Vous rendez-vous compte que personne n’a osé crier lorsque l’artiste est venu se joindre aux spectateurs pour un mini solo de guitare ???
Le show est très court, mais riche. Declan présente d’ailleurs, pour la première fois en live, une nouvelle composition. Les presque-tubes »Paracetamol » et « Brazil » réjouissent la fosse ainsi que le titre « Isombard », électrique et sautillant, qui clôt cette soirée bon enfant.
Ce concert express nous laisse tout de même sur notre faim, comme s’il manquait quelque chose ; un dernier morceau, peut-être, en guise de rappel ?… Et, étrangement, une soudaine et puissante envie de réécouter la discographie de Jake Bugg nous a pris en sortant de la salle ; allez savoir pourquoi…
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