L’éclectique « Communion » renverse la balance en plaçant Capture dans la cour des grands. Belle maturité.
Il suffit parfois de quelques notes pour attirer l’attention. L’action que peut mener un slogan publicitaire peut avoir la même fonction dans l’attraction sonore. L’accroche est universelle. Si bien que la pop transie de Capture est l’exception qui confirme la règle.
Non loin des sentiers battus par la coldwave anglaise, le quatuor nancéien distille bien plus avec l’EP « Communion ». Une fierté qui réside dans sa capacité à mélanger dans un seul titre le climat enivrant de The Boxer Rebellion avec des tendances post-punk, amenées par des refrains de chœurs arty (« The Weight of the Skin », « Looking for Gold »), le tout enrobé d’une délicieuse pop qui démantèle l’identité du groupe. Leur précédent EP, « Where We All Belong », avait déjà marqué cette mécanique au fer rouge. Mais ce nouvel opus en fixe une autre, plus mature.
La différence est faite dans l’évolution vocale de Dinh Alexandre Phan et Amin Raffed ; leurs voix se veulent plus détendues et moins crispées sur l’ensemble des titres. Mais aussi dans leurs arrangements où l’orchestration converge vers quelque chose de plus fluide et plus ambiant, où s’animeraient bien The Big Pink et The Temper Trap. Exemple avec le titre « Communion » qui laisse l’orgue s’occuper des vocalises presque léthargiques des deux êtres, déversements post-rock mélancoliques. Une sérénité contrée par la tribale « Scala », rythmique rock et liaison synthétique connus des Friendly Fires.
Limpides et cassantes, les distorsions de Communion sont délectables. À chaque note, la surprise est balancée dans un ascenseur émotionnel où tout sentiment est passé en revue. Aussi légitime qu’il soit, le « wow! » final est remplacé par un hochement de tête suivi d’un sourire sur le coin des lèvres. Une action contenue qui réveille l’irrésistible envie d’un replay.
« Communion » de Capture, sortie le 21 octobre 2013.