[EP] [Exclusivité] dismaze – Animals / People

Dans une cohérence musicale et lyrique parfaite et intelligente, dismaze signe un doublé phonographique d’une émouvante intensité,  faisant de l’évolution animale et humaine le terrain de multiples recherches et découvertes électroniques et vocales. Deux purs joyaux nous plongeant autant dans la quête du sens que dans celle, plus complexe, de la sensibilité.

crédit : Baptiste Vandaele

La multiplicité artistique de dismaze est une expérience unique en son genre ; en effet, le duo, composé de Léa Moreau et Akemi Fujimori, ne nous offre pas une, mais deux visions d’une progression entre l’état de conscience en devenir et l’appropriation de cette dernière. De ce fait, les six titres qui constituent « Animals » et « People » ne cessent de communiquer entre eux, dans les fibres optiques et synthétiques d’un langage conviant machines et âme sous le même microscope. Un univers que l’on sent et voit battre, détaillé et parsemé de constellations luminescentes, ou l’expérimentation rejoint à tout instant la beauté de créatures hybrides, de leur naissance à leur révélation d’une identité à jamais métamorphosée.

Le premier chapitre, « Animals », nage dans les eaux vibrantes et éclatantes de la conception de ces êtres tantôt amusés, tantôt concentrés ; ceux-là mêmes dont dépendra la seconde étape. « plastic snakes » synchronise l’extase d’une vue enfin acquise, de paysages enfin découverts et ouverts, alors que « octopus » nous immerge dans des profondeurs où résonnent le chant unique et subversif d’un animal se méfiant de la surface et des conséquences d’une possible transformation à son contact. De la plus petite cellule à l’insecte naissant, du liquide à l’organique, « Animals » pose un décor dont l’innocence se fait merveilleuse et sensitive, directe et hypnotique ; des possibilités infinies que « zebra » met en scène en conjuguant minimaliste et extase dans une danse troublante, sensuelle et extatique.

« People », lui, paraît plus réaliste dans son approche onirique et symbolique, se démarquant de son prédécesseur en invoquant des figures bien connues, tout en leur donnant un nouvel aspect, une importance capitale : « moby dick » est un isolement, une solitude qui pourrait être celle de l’homme apprivoisant sa condition, ce que « human sense » va dévoiler au sein d’un dialogue entre l’individu et sa psyché, entre l’imaginaire et le concret ; langoureux chant de sirènes mécaniques, il est un appel, une épreuve, une quête pour s’affirmer en tant qu’atome central du vivant. « glasshead » est un androïde sonore n’oubliant à aucun moment qu’il demeure, surtout, le fruit de l’intelligence mère, immortalisant sa présence dans les méandres de câbles et de réseaux qu’il explore sans fin, jusqu’à se faire chair. En conclusion, les électrisantes impulsions ethniques de « lucy » sculptent l’origine de la vie : la peur, l’envie, l’attirance de l’inconnu. Dans ces écrins instrumentaux dont les mouvements à la fois souples et impulsifs incarnent magnifiquement l’essence de l’être, dismaze écoute, caresse, ressent. Et fait de la performance un spectacle sensoriel hors du commun et passionnant.

crédit : Stephanie Carranza et Baptiste Vandaele

dismaze sera en concert le 26 février prochain au Pop-Up du Label. Toutes les infos ici.
« Animals » de dismaze est disponible depuis le 21 février 2018. « People » sortira le 26 février 2018.


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Raphaël Duprez

En quête constante de découvertes, de surprises et d'artistes passionnés et passionnants.