Ce qui devrait, selon son titre, sonner comme un aveu d’impuissance et d’inutilité, s’avère être une source émotionnelle au fil d’un clip envoûtant et poétique ; car « Je n’écrirai plus » de Mister Wallas, sous ses apparences de résignation, laisse résonner l’immense espoir de la passion amoureuse et de la dévotion à l’autre.
Certains écrivent par besoin. D’autres, par envie. D’autres encore, pour séduire, poètes maudits d’un jour sur une feuille de cahier arrachée et pliée que l’on glisse, timidement, dans le sac ou le casier de l’être désiré. L’écriture est source de tant de mystères dévoilés ; une liberté que l’on acquiert afin d’exprimer ce que la parole n’ose laisser résonner, par timidité ou pudeur. Mister Wallas, avec son nouveau clip, se penche justement sur la motivation rédactionnelle – du moins, celle de son héroïne -, ainsi que sur les motifs et conséquences de son absence. Les images, fortes et mélancoliques, se transforment rapidement en une confession de la découverte ultime, de la muse et de l’appel auquel elle a répondu.
Car il s’agit bien ici d’évoquer sa propre histoire, comédie dramatique et onirique devant un auditoire qui se fait attendre. Acte charnière de l’action, le court-métrage, réalisé par Gilles Pensart en collaboration avec la chanteuse du groupe, Anouck (qui s’est également occupée du montage, parfait en tous points), oscille entre l’absence d’une oreille attentive ou de spectateurs à ce moment charnière de l’existence, et les raisons de la résignation. Finalement, ne plus écrire n’est pas, comme le titre pourrait le laisser penser, une fatalité ; c’est, avant toute chose, une conséquence. Dans une douceur musicale enivrante et tamisée, Mister Wallas convie la démesure de crayons trop épais pour retranscrire l’histoire telle qu’elle existe, de même qu’un homme à tête de chouette évoque le deuil et la perte mais, surtout, la sagesse acquise. Une déambulation poétique et attirante, personnelle et magique.
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