Julie Blore-Bizot
Julie Blore-Bizot
J’ai l’énorme chance de vivre à Los Angeles où en 2014 j’ai vu environ 150 projets, surtout des talents émergents. Au milieu de toute cette richesse, un artiste a réussi à me faire vibrer plus qu’aucun autre. Je désigne Reignwolf, son leader, l’inimitable Jordan Cook, Stitcx (guitare) et Joseph Braley (batterie). Assister à un spectacle de Reignwolf est un sport de contact, non pas parce que la salle se transforme en « mosh pit » ; bien au contraire, les spectateurs écoutent attentivement, cloués sur place, bouche bée. C’est tout simplement parce que Jordan établit une telle connexion avec les spectateurs et démontre une si grande physicalité en occupant férocement la salle de concert toute entière (scène, piste de danse, haut-parleurs, balcon), que l’on ne peut qu’être remué, bouleversé, pris aux tripes.
Ce n’est plus la raison qui commande, c’est l’adrénaline. Qui plus est, Jordan fait preuve d’une virtuosité étonnante à la guitare, à tel point qu’il arrive à jouer tout en s’accompagnant lui-même à la batterie. Je dirais « qu’il faut le voir pour le croire » mais même lorsqu’on voit ce phénomène se dérouler sous nos propres yeux, on n’y croit pas. Si l’occasion se présente, il faut aller voir Reignwolf, mais attention au loup : on devient vite accroc.
Coups de cœur :
« The Balcony » de Catfish and the Bottlemen
« Islands » de Bear’s Den
« Liberation » de Peter Matthew Bauer
« Sylvan Esso » de Sylvan Esso
« They Want My Soul » de Spoon