[Interview] Catfish and the Bottlemen

PREMIÈRE PARTIE / PART I

Note for our readers: for the ENGLISH LANGUAGE VERSION of the interview, CLICK HERE.

S’étant fait un nom notamment grâce à son énergie sur scène, ainsi que son incroyable capacité à communiquer avec le public, Catfish and the Bottlemen est l’un des groupes actuels les plus excitants au Royaume-Uni, affichant complet partout dans son pays d’origine avant même la sortie de son premier album, The Balcony, publié en septembre 2014. Avant sa montée sur les planches de The Echo à Los Angeles, pour la première tournée américaine du groupe, et en attendant son prochain concert à Paris le 28 novembre 2014 à la Flèche d’Or, le chanteur Van McCann a accepté de discuter avec indiemusic.fr. Quelques jours plus tard, la photographe Katie M. Simmons a rattrapé le groupe à Seattle pour mettre en images sa prestation au Columbia City Theater.

Photos (sauf la première) de Katie M. Simmons et adaptation française de Raphaël Duprez.

Catfish and the Bottlemen
crédit : Jon Stone

Il y a un délicieux côté Peter Pan chez Van McCann, âgé de tout juste 22 ans. Il arrive vers nous dans un tourbillon d’enthousiasme et avec un sens inné pour raconter des histoires, à commencer par le récit coloré de sa propre naissance et les origines insolites du nom du groupe. En effet, la mère de l’artiste a eu un accident de voiture quand elle était jeune, à la suite de quoi on lui a dit qu’elle n’aurait jamais d’enfant. Contre toute attente médicale, Van est venu au monde, heureuse conclusion d’une troisième tentative, finalement couronnée de succès, de ses parents à la FIV. De son enfance faite de nombreux voyages en Australie, il garde un souvenir inoubliable : celui d’un musicien de rue à Sydney qui jouait des mélodies sur des bouteilles de bière suspendues à un fil. Le nom de l’interprète était Catfish the Bottleman, ce qui lui a fourni l’inspiration pour le nom de son groupe. Voilà comment l’histoire a commencé…

Columbia City Theater
Columbia City Theater, Seattle
  • Bienvenue en Amérique ! C’est votre première tournée aux États-Unis, comment ça se passe jusqu’à présent ?

Merci de m’accueillir, Amérique ! C’est incroyable ! C’est l’une des meilleures tournées que j’ai faites. Les gens ici sont étonnants. Tout le monde est tellement excité. J’étais en train de marcher vers le lieu du concert, et il m’est arrivé une chose que je n’avais jamais vécue auparavant : un groupe de personnes à l’extérieur de la salle disait des choses comme « Oh mon Dieu ! » ou « Puis-je faire une photo avec vous ? », ce genre de trucs. Et moi je répondais : « Whoa, mec ! Du calme. Je suis juste une personne comme les autres. » C’était de la folie. C’est le meilleur accueil possible pour un jeune homme comme moi. Ouais. J’en tremble. Je suis vraiment très excité.

Van signe un autographe sur le dos de son technicien de scène, Larry
Van signe un autographe sur le dos de son technicien de scène, Larry
  • Est-ce étrange pour vous de jouer dans de petites salles, maintenant que vous avez fait des concerts dans des salles plus grandes au Royaume-Uni ?

C’est vraiment terriblement excitant. On ne s’est pas autant éclatés sur scène depuis longtemps. On a l’impression d’avoir à nouveau 16 ans. Et vous savez quoi ? Ça m’a manqué. Le fait de bousculer les autres musiciens et de leur dire « Tiens, t’es là toi ? » C’est tout simplement une chose hallucinante pour nous, parce qu’on vient tous d’un trou perdu. Nous ne sommes pas de Londres ou Manchester ou Sheffield ou d’une autre grande ville. Nous sommes originaires de Llandudno à l’extrême nord du Pays de Galles, un lieu minuscule. Et là-bas, personne ne songe à partir en vacances à Los Angeles, encore moins à venir faire un concert ici afin de gagner sa vie, vous voyez ce que je veux dire ? En tout cas, les gens comme moi n’y penseraient pas, donc pour moi, avoir la chance de le faire… Quand j’appelle mon père, il me demande : « Tu es où aujourd’hui ? » Et je lui réponds : « Je suis à Los Angeles. » Et il me dit : « Mais qu’est-ce que tu fais à Los Angeles ? » Ce que je veux dire, c’est que c’est de la folie. Ça me dépasse. Je suis incroyablement fier, tu sais. Incroyablement fier.

  • Beaucoup de gens parlent de Catfish and the Bottlemen actuellement : Steve Lamacq (BBC 6), Zane Lowe (BBC 1), Ewan McGregor… Mais ce n’est pas comme si vous sortiez de nulle part. Ça fait maintenant sept ans que vous existez. Comment c’était, à vos débuts ?

Froid. Et… une grande période de vaches maigres. Vraiment froid et on n’avait pas grand-chose à se mettre sous la dent. Ça fait un moment que nous existons, en effet. On a acheté notre premier van quand on avait 15, 16 ans, et on l’a gardé pendant trois ans. Puis, heureusement, on a rencontré les gens de Communion, notre label, et ceux de Radio 1, et Steve Lamacq. Steve Lamacq a diffusé nos chansons alors qu’on avait juste 14 ans. Il m’a qualifié de « champion poétique », ou quelque chose comme ça, quand il a passé nos chansons à la radio, et le lendemain, je suis allé à l’école. Et là, toutes les filles qui n’en avaient rien à faire de moi voulaient me rencontrer. Et voilà ! Steve Lamacq tire les ficelles !

Le visage d'Ewan McGregor à l'honneur sur le kit - il est fan du groupe
Le visage d’Ewan McGregor à l’honneur sur le kit – il est fan du groupe
  • Vous venez de Llandudno, une ville de 20.710 habitants. C’était comment là-bas ? Comment le fait de venir d’une petite ville du nord du Pays de Galles a-t-il influencé votre façon de faire de la musique?

Je vois toujours ça autant comme une bénédiction qu’une malédiction. C’était une malédiction parce qu’on ne pouvait pas trouver d’endroit pour faire des concerts à moins d’une heure de route du village. Il n’y avait pas des salles de concert ou de groupes là-bas. Les seules personnes susceptibles de faire partie d’un groupe sont les potes qui m’entourent aujourd’hui. Ce sont les trois seuls types que je connaissais qui savaient jouer d’un instrument. Je n’ai pas eu le choix. Ce n’était pas, genre « Eh bien, j’aime sa manière de jouer de la guitare et je le voudrais bien, ou lui, donc il va falloir que je fasse un choix… » C’était plutôt : « Bon, c’est le seul que j’ai. Alors, faisons un groupe ! » On n’était pas copains avant. On a appris à se connaître à travers la musique, parce que j’étais le seul qu’ils connaissaient qui écrivait des chansons, et vice-versa. Dans un sens, c’était quand même bien et nous le voyons aussi comme une bénédiction parce qu’on devait rouler au moins une heure pour aller n’importe où, deux heures pour enfin arriver quelque part, et on devait remonter dans un van, puis sortir dans le froid et enfin retourner à l’école le lendemain matin. Mais aujourd’hui, on a l’habitude, on a acquis une certaine discipline pour mener ce genre de vie. On roule pendant environ 10 ou 15 heures tous les soirs. Je suis levé à 8h du matin pour passer à la radio, faire des sessions d’enregistrement, rencontrer des gens, puis direction le concert, le soundcheck, et le show lui-même. Oui, ça nous a disciplinés. Nous sommes devenus vraiment unis et nous avons réalisé très tôt que si nous voulions faire cela, ça allait être très dur, tu vois ce que je veux dire ? Ce n’est pas comme se lever le matin, aller travailler, rentrer à la maison et voir sa petite amie. On n’a plus la chance de voir qui que ce soit, jamais. C’est difficile, mais, hé, on est à Los Angeles !

Catfish and the Bottlemen at Seattle © Katie M. Simmons

  • Quand tu repenses à ça, à ta ville d’origine, est-ce que vous étiez considérés comme les gars les plus cools ?

Non, c’était plutôt le contraire. Moi et les membres du groupe, on était les types bizarres. Il y en a même qui nous agressaient.

  • Et maintenant ? Est-ce que les habitants du village sont fiers de vous ?

Pas toujours. Un jour, j’étais à la boutique du coin, celle où on achète des clopes, des choses comme ça, et j’étais au distributeur pour retirer de l’argent. J’étais tout seul, tu vois, et des types sont arrivés derrière moi en disant « Oh le voilà ! Hé, la célébrité ! » Tout ça pour essayer de commencer à se battre avec moi. Et je me disais « Mec, je ne fais rien de mal, je veux juste acheter des cigarettes ! » Il y a des gens qui me disent « Salut mon pote ! J’adore ton album ! Merci pour l’album. » Et il y en a qui veulent juste nous taper dessus. Mais nous, nous sommes restés les mêmes. Nous avons toujours eu les cheveux longs, nous portions un jean moulant et nous étions les petits gars maigrichons et pâles, mais tous les gens de Llandudno et des environs, ils préfèrent plutôt la dance music, ce genre de trucs. Par contre, ceux avec lesquels je suis allé à l’école, les enseignants, mes professeurs qui à l’époque m’ont mis à la porte de l’école viennent maintenant à nos concerts et ils sont carrément fiers de nous. Donc, c’est un peu un mélange des deux. Mais je suppose que c’est partout pareil, non ? D’un côté, il y a ceux qui sont vachement fiers de vous et de l’autre, ceux qui vous en veulent à mort de vouloir vous tirer d’ici. Ceux qui pensent « Quoi ? Llandudno n’est pas assez bien pour vous ? » C’est un mélange. Mais c’est pas si mal. J’aime ça.

  • C’est votre premier concert à Los Angeles. Parlons donc d’autres premières fois. La première chanson que tu as aimée ?

La première chanson dont je me souviens, c’est « Beautiful Boy » de John Lennon. Mon père avait l’habitude de me la chanter quand il me lavait dans le lavabo.

  • Le premier album que tu as acheté avec ton propre argent ?

Je n’avais pas vraiment d’argent, donc je me souviens avoir piqué celui de The Streets. « Original Pirate Material » est le premier disque que j’ai volé à mon cousin. Je l’ai toujours – et ça reste un de mes albums préférés de tous les temps.

  • Le premier instrument sur lequel tu as appris à jouer, et comment ?

Est-ce qu’écrire des paroles de chanson, ça compte ? Je me souviens avoir écrit un poème pour une fille qui s’appelait Rebecca, et qui est toujours une amie aujourd’hui, elle sort d’ailleurs avec un de mes amis en ce moment qui est plus costaud que moi, donc je ne devrais peut-être pas en parler ! Je lui ai écrit un poème quand j’avais environ 8 ou 9 ans, si je me souviens bien, pour qu’elle tombe amoureuse de moi. On était en primaire à cette époque. Donc je l’ai fait et elle est sortie avec moi, c’était ma petite copine. Puis je suis parti en vacances et pendant ce temps, elle en a profité pour embrasser mon meilleur ami… mais bon, juste sur la joue.

  • Est-ce que tu as eu une révélation, un moment où tu t’es dit que la musique ferait partie intégrante de ta vie, que ce serait ton boulot et ce à quoi tu te destinais ?

Il n’y a pas vraiment eu de moment précis, non. Je ne me souviens pas m’être dit un jour « C’est ce que je veux faire dans la vie. » Mais je ne me rappelle pas non plus avoir connu autre chose au cours de mon existence. Depuis que je suis tout bébé, littéralement, j’ai toujours chanté. Mon grand-père joue dans un groupe folk Irlandais, il est violoniste, et mon père me jouait de l’harmonica. Partout dans la maison, même quand j’étais petit, je me baladais avec des écouteurs énormes, et mon père me faisait écouter John Lennon, The Beatles, Van Morrison, ce genre d’artistes. Toute ma vie, mon père m’a mis de la musique quand il m’emmenait à l’école, sa musique, des choses comme Glen Campbell, des vrais songwriters en fait. Depuis le premier jour, même quand j’étais à l’école, j’ai écrit des poèmes, avant même de faire mes devoirs. Donc je ne me suis jamais dit : « C’est ce que je veux faire dans la vie. » Parce que ça a toujours été ma vie. À Noël et au Nouvel An, toute ma famille venait et restait chez moi, et on se mettait en rond dans le salon pour chanter des chansons et boire un coup. Non, vraiment, j’ai ça dans le sang.

  • Revenons au présent. Le groupe affiche complet dans des grandes salles plusieurs mois à l’avance au Royaume-Uni. L’album s’est classé 10e des meilleures ventes quand il est sorti là-bas. Y a-t-il eu un moment dans les derniers mois où vous vous êtes dit, ça y est, on est sur la bonne voie, c’est vraiment en train de se passer ?

Catfish and the Bottlemen © Katie M. Simmons

Je suis tellement fier et reconnaissant d’être ici, maintenant, en ce moment même. Pour le fait que, comme tu le dis, nous vendions tous les billets pour une salle avec une capacité de 3000 personnes le jour de la mise en vente en Angleterre, et que nous jouions à Los Angeles ce soir… Pour quelqu’un comme moi, qui viens d’avoir 22 ans il y a tout juste quelques semaines, et quand on sait d’où je viens, ce genre de choses n’arrive jamais. Je me couche le soir avec un grand sourire aux lèvres et je me réveille avec le même sourire le matin. Quand j’appelle mon père, il me dit « Bon, tu es à Los Angeles. Mais qu’est-ce que tu fais à Los Angeles? » Je veux dire qu’il n’arrive pas à croire que son propre fils y est. C’est un autre monde donc et on ne s’y fait pas. Je pense que je ne m’y ferai jamais. Je ne prends rien pour acquis. Je sais juste que j’adore ça. Je suis vraiment passionné par tout ce qui se passe. Au moins jusqu’à ce que nous jouions dans des stades et je puisse obtenir un hélicoptère pour transporter ma copine et mes enfants… Nous sommes allés voir Beyoncé et Jay-Z en concert, et maintenant je suis obsédé par l’idée d’avoir un hélicoptère. Nous les avons regardés faire leur concert, et quand ils ont quitté la scène, deux hélicoptères ont décollé avec eux à bord et je me disais, je vous parie que Jay-Z et Beyoncé ont juste embrassé leur bébé avant, puis ils sont partis en disant « Pas de souci, on sera de retour dans une heure », ils sont venus ici en hélico, ont fait le concert et puis sont retournés de la même manière chez eux et ont pu lui souhaiter une bonne nuit. Tu sais, je veux vraiment fonder une famille. C’est mon but dans la vie, avoir une bonne épouse et de beaux enfants. Mais tant que je n’aurais pas un hélicoptère qui me prenne à côté du lit de mon fils ou de ma fille, m’emmène sur le lieu du concert, et me ramène immédiatement tout de suite après… Tant que je n’aurai pas ça, je ne pourrai pas dire que j’y suis arrivé.


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En concert le 28 novembre 2014 à la Flèche d’Or.


PART I – ENGLISH

Renowned for their fiery stagecraft and uncanny ability to connect with audiences, Catfish and the Bottlemen are one of the UK’s hottest tickets, selling out venues throughout their homeland even before their debut album, The Balcony, released in September 2014. Just before taking the stage at The Echo in Los Angeles on the band’s first ever US tour, and in anticipation of their upcoming show in Paris on November 28, 2014 at La Flèche d’Or, frontman Van McCann agreed to a chat with indiemusic.fr. A few days later, photographer Katie M. Simmons caught up with the band in Seattle to document their show at Columbia City Theater.

Interview by Julie Blore-Bizot.
Photos by Katie M. Simmons and French adaptation by Raphaël Duprez.

There is something delightfully Peter Pan-esque about 22 year-old Van McCann. He arrives in a whirl of enthusiasm and a swirl of storytelling, beginning with the colorful tale of his own birth and the quirky origins of the band name. In fact, the artist’s mother suffered a car injury as a young girl and was told she would never have children. Against medical odds, Van entered this world as the joyful outcome of his parents’ third and ultimately successful attempt at IVF. Childhood travels in Australia yielded an indelible musical memory: that of a street busker in Sydney who played melodies on beer bottles strung to a wire. The performer’s name was Catfish the Bottleman and provided the inspiration for the band’s name. And so the story begins…

  • Welcome to America! This is your first US tour, how is it going so far?

Thank you for having me, America! Amazing! One of the best tours I’ve ever been on. The people here are amazing. Everyone is so excited. I was walking to the venue, and I’ve never had this before, but there was a group of people outside who were, like “Oh my God!” and they were breaking down like, “Can I have a photo with you?” and all that stuff. And I’m like, “Whoa, man! Chill. I’m just a normal person.” It was just mental. It’s the most excited I’ve ever been as a young boy. Yeah. I’m buzzing. I’m very excited.

Van signant un autographe sur le dos de Larry
Van signs an autograph with the help of Larry, his guitar technician
  • Is it strange for you to be playing smaller venues now that you’ve been playing bigger places in the UK?

It’s actually dead exciting. We’ve not bumped into each other on stage in ages. It feels like we’re 16 again. You know, I’ve missed that. I’ve missed kind of crashing into ‘em, and like, “What are you doing here?” It’s just such a mind-blowing thing for us, ‘cause we’re from the middle of nowhere. We’re not from London or Manchester or Sheffield or anything. We’re from Llandudno right at the top of North Wales, a tiny little pocket. And this, people don’t even go on holiday to LA, never mind come play a gig here, you know what I mean, as work? Well, people like me don’t, so for me to do this… I ring me dad and he’s like, “Where are you today?” And I’m like, “I’m in LA.” And he says, “What are you doing in LA?” I mean that’s crazy. I’m made up. I’m dead proud, you know. Dead proud.

  • A lot of people have been talking about Catfish and the Bottlemen lately: Steve Lamacq [BBC 6], Zane Lowe [BBC 1], Ewan McGregor… You haven’t just come out of nowhere. You’ve been around for seven years now. What were the early days like?

Cold. And… skinny. Like cold and not much food. We’ve been around for ages. We bought our first van when we were like 15, 16, just lifting it for three years. Then luckily we met Communion, our label, and people like Radio 1 and Steve Lamacq. Steve Lamacq played us when we were 14. He called me a “poetic champion” or something on air, and I went into school the next day. All the girls who didn’t want to know me wanted to know me. There you go! Steve Lamacq pullin’ the strings!

  • You came from Llandudno, population 20,710. What was that like? How did coming from a small town in North Wales influence how you made music?

I always see it as a blessing as well as a curse. It was a curse in the fact that you couldn’t play a gig unless you were an hour out of town. There were no venues or bands. The only people who could play instruments are the lads in my band. They’re the only three people I knew who could play instruments. I didn’t have an option. I didn’t go, “Well, I like him on guitar. And I like him so I’ll have to choose one of them…” It was literally, “He’s the only one I’ve got. So let’s get in a band!” We weren’t mates before it. We just met through music, ‘cause I was the only one who they knew who wrote songs and vice-versa. So it was good but we see it as a blessing because we had to drive at least an hour to get anywhere, two hours to get somewhere, and we had to get in a van and we had to go out in the cold and then get back for school and get up in the mornings. We see that as disciplining us for this kind of lifestyle now. We’re doing like 10 or15 hour drives every night. I’m up at 8:00 in the morning on the radio, doing sessions, meeting people, and then straight to the gigs, sound check, play. It disciplined us. We became a unit and we realized early on that if we’re going to go for this, it’s gonna be hard, you know what I mean? It’s not like getting up in the morning, going to work, coming home and seeing your girlfriend. You don’t get to see anyone, ever. It’s tough but, hey, we’re in LA!

Catfish and the Bottlemen © Katie M. Simmons

  • Back home were you the cool kids?

No, the opposite. No, we were the weirdos. We used to get jumped.

  • What about now? Are people back home proud?

Still, I was at the corner shop, where you go to buy fags, cigarettes and things, and I was at the cash machine getting money out. I was just with me mate and some guys came up behind me: “Oh here he is! Celebrity!” tryin’ to start a fight with me. And I was like, “Man, I’m not doing anything, just trying to buy cigarettes!” You get people who are like, “Oh, mate! I love your album! Thanks for the album.” And you get some people who just want to beat you up. But we’re the same people. We’ve always had long hair and wore skinny jeans and been scruffy little pale kids, but all them people around Llandudno they kind of like dance music and stuff like that. But the people I went to school with and the teachers, my teachers who kicked me out of school now come to our gigs and they’re dead proud of us. So it’s a bit of a mix. I guess you get that with anywhere though, don’t you? You get a lot of people who are dead proud of you or dead angry that you’re trying to escape. Like, “What? Llandudno’s not good enough for you?” It’s a mix. It’s good though. I like it.

  • This is your first gig in Los Angeles. Let’s talk about some other firsts. First memory of a song you liked?

First memory of a song: “Beautiful Boy” by John Lennon. My dad used to play it to me when he used to wash me in the sink.

  • First record purchased with your own money?

I didn’t have any money really, so I remember stealing The Streets. I stole Original Pirate Material, the first album I ever stole off my cousin. I’ve still got it – still one of my favorite albums of all time.

  • First instrument and how you learned to play?

Does songwriting count? I remember I wrote a poem for this girl named Rebecca who’s one of me friends now, she’s going out with one of my friends, actually. He’s a lot harder than me so maybe I shouldn’t speak about this. I wrote her a poem when I was about 8 or 9, I think, to win her love when I was in elementary school. I did and then she went out with me, she was my girlfriend. Then I went on holiday and she kissed my best friend… only on the cheek.

  • Was there an epiphany moment? A moment when you said that music is going to be my life, my job, my existence…?

There wasn’t a moment. I don’t ever remember saying to myself, “This is my life.” But I don’t ever remember it not being my life. Since I was a baby, literally, I used to sing. My granddad’s in an Irish folk band, he plays the fiddle, and my dad used to play the mouth organ to me. And all around the house, even when I was a baby, I used to have these massive earphones, and my dad used to play me John Lennon and the Beatles, and Van Morrison, and people like that. All my life, my dad used to drive me to school playing music, his music, Glen Campbell and stuff like that, listening to songwriters. From day one, even when I was in school, I was writing poems even before I was doing my homework. So there was never a moment when I said, “This is gonna be my life.” It just always was my life. Every Christmas and New Year’s Eve, all my family would come round and stay at my house and we’d all be round in the living room singing songs and having a drink. It was always kind of in my blood really.

Catfish and the Bottlemen © Katie M. Simmons

  • Let’s come back to present day. You are selling out large venues months in advance in the UK. Your album went to #10 when it released in the UK. Has there been a moment in recent months that made you say, that’s it, we’re on our way, this is really happening?

I’m just so proud and grateful we’re here, now, in this moment. The fact that, like you say, we’re selling out 3000 caps the day it goes on sale in England, and that we’re playing in LA tonight. For me, I just turned 22 a few weeks ago, and for a 22 year-old from where I’m from, that stuff doesn’t happen. I go to bed with a smile on my face and I wake up with a smile on my face. I speak to my dad and he’s like, “You’re in LA. What are you doing in LA?” I mean he can’t believe where his son is. It’s another world so there’s not been a moment. I don’t ever think there will be a moment. I don’t take it for granted. I just kind of love it so much. I’m dead passionate about it. Until we’re playing stadiums and I can get a helicopter for my girlfriend and my babies… We went to watch Beyonce and Jay-Z, and now I’m fixated on getting a helicopter. We watched them play the gig, and after they came off stage, two helicopters flew off and I was like, “I bet you Jay-Z and Beyonce have just kissed their baby goodnight and they’ve gone ‘All right, we’ll be back in a hour,’ flown, done the gig and flown all the way back to his bed and said goodnight to him.” See, I really want a family. That’s my goal in life, good wife and good kids. Until I can get a helicopter from the side of my son’s bed or my daughter’s bed, go to a gig, and fly all the way back straight after it, there won’t be one of those moments.


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Catfish and the Bottlemen will be performing at La Flèche d’Or in Paris on November 28, 2014.

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Julie Blore-Bizot

Américaine francophone, biculturelle et mélomane en quête de sensations sur scène au cœur de Los Angeles. Twitter : @juliequips