[Live] Andy Shauf, Julia Jacklin et Tasseomancy au Café de la Danse

Andy Shauf, Julia Jacklin et Tasseomancy se sont donnés rendez-vous au Café de la Danse à Paris pour s’illustrer au cours de prestations entre folk, americana et psyché. De l’Australie au Canada, nous vous proposons de revenir sur ces trois concerts emplis de grâce, dans une salle à guichets fermé et au public conquis.

Andy Shauff – crédit : Cédric Oberlin

En toute première partie, c’est Tasseomancy, projet mené par les Torontoises Sari et Romy Lightman, qui prend le contrôle de la scène. Le tandem pop, échappé d’Austra, n’a pas participé au dernier album du groupe canadien sorti cette année pour se consacrer à cette aventure parallèle. Les anciennes choristes de Katie Stelmanis se produisent ainsi en solo, deux jumelles aux douces voix mystiques et qui ont proposé cet automne l’album « Do Easy » chez Bella Union.

Un disque pop sous acide et quelque peu déroutant, où on se laisse entraîner par des envolées psychés et oniriques. Soutenues par une formation live pour rétablir fidèlement cette atmosphère, les deux sorcières de Toronto aux danses lancinantes ont joué de leurs charmes pour surprendre les premiers curieux arrivés dans la salle.

L’Australienne Julia Jacklin est chargée du deuxième set de la soirée. Nous étions déjà présents lors de sa première dans la capitale, au Pop-Up du Label, cet automne. On redécouvre donc la country de la jeune femme de 25 ans dans le contexte particulier du Café de la Danse. Elle y alterne les solo guitare-voix avec son chant de velours ; ou, alors accompagnée de trois musiciens, des titres aux accents très americana.

Songwriter de talent, Julia reprend, avec son timbre plein de délicatesse, les belles ballades folk de son premier album, « Don’t Let The Kid Win », qui raconte le passage difficile à l’âge adulte, à l’image du superbe « Coming Of Age ». Mais on s’est à nouveau surtout arrêté sur l’hymne touchant « Pool Party », dont les arrangements nous évoquent plutôt Nashville que la Nouvelle-Zélande, où ses chansons ont été enregistrées. Pendant une petite demi-heure de concert, la chanteuse et guitariste originaire des Montagnes Bleues australiennes suit ainsi, pour notre plus grand bonheur, les traces de Nadia Reid, par exemple, artiste d’Auckland aux inspirations également très US.

Après cet intermède océanien, on retourne au Canada avec Andy Shauf, la tête d’affiche de la soirée. Le songwriter aux cheveux coulant à la Kurt Vile et son band sont venus présenter les titres de « The Party », dernier long-format figurant parmi les belles perles folk de 2016. Difficile de réintroduire toute la complexe instrumentation et les subtils arrangements du disque, mais deux clarinettistes présents sur scène ont été du plus bel effet.

Le résident de Saskatchewan a ainsi parfaitement mis en scène ses douces partitions à la Elliott Smith – et donc bien loin de ses débuts punk -, tel que le bien nommé « The Magician », qui fait figure de temps fort autant sur le nouveau disque que lors de la prestation. Un virage à 180 degrés qui sied bien à l’artiste à la mine étonnamment timide et mélancolique ce soir-là, à l’image d’une performance toute en sobriété et en nonchalance, portée par sa voix suave et tendre.


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Charles Binick

Journaliste indépendant, chroniqueur passionné par toutes les scènes indés et féru de concerts parisiens