[LP] [Exclusivité] Élise Mélinand – Apophyllite

Véritable curiosité dans le monde de la pop organique, Élise Mélinand nous engouffre dans son antre poético-fantasmagorique avec son second album « Apophyllite », deux ans après la créature « Gray Hoodie » qui nous familiarisait avec la beauté fatale de ses mots mystiques et ses mélodies éperdument luminescentes.

Elise Melinand - Apophyllite

Comme pour son précédent album, la Parisienne nous réserve dix pistes astrales et évanescentes. Mystiques également comme l’objet minéral qui donne son nom au disque. Élise Mélinand offre à l’atypisme son reflet le plus ensorcelant. Le plus magnétique aussi.
Ses contes chantés subliment l’anglais d’un exotisme fascinant quand elle ne célèbre pas avec autant d’émoi sa langue maternelle. Ses compositions lunaires portent une fantaisie installée entre CocoRosie, Ladylike Lily et Émilie Simon, à en croire que la France est le territoire d’expression et d’expansion de ces magiciennes des songes.

 « Apophyllite » est un album minéral. Fascinant, précieux et singulier. Une œuvre naturelle, fragile et humble. Quand les premiers cristaux d’« All I Want » portent la magie d’un disque polaire, « O, Ma » nous transcende de tout son émoi catalysé, « Vénus » nous plonge dans des rêveries divinatoires alors que « Pandore » vient illustrer ce pont sensible et magique entre le français et l’anglais.
Le lent et tendre exode d’« Amnésie » et le folk somptueusement orchestral de « Maddalena » viendront ensuite libérer toute la majesté d’un disque à la beauté troublante, à apprécier comme des mouvements joués au ralenti, comme pour mieux sublimer la beauté de chaque geste et de chaque note. Élise nous offrira, entre autres interludes, « Amarioarei », une conclusion magistrale aux trente minutes de ce chef-d’œuvre spectral au lyrisme à fleur de peau et à la poésie sibylline. Bouleversant et majestueux.

Accompagnée par ses musiciens de live, Cédric Des Aulnois à la batterie et Bastien Nouri à la flûte, Élise Mélinand a su donner une touche plus organique à ses nouveaux titres, se libérant des contraintes de la composition électronique en solitaire, pour s’offrir plus généreusement encore dans une formule scénique partagée. Un exercice brillant et suspendu à nos lèvres pincées d’amour et de fascination.

Elise Melinand

« Apophyllite » d’Élise Mélinand, sortie le 1er juillet 2016.


Retrouvez Élise Mélinand sur :
FacebookTwitterBandcampSoundcloudTumblr

Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques