[LP] The Mystery Lights – The Mystery Lights

Première signature rock du désormais célèbre label indépendant américain soul et funk Daptone (Charles Bradley, Sharon Jones & The Dap-Kings), et venant à cette occasion inaugurer l’étiquette Wick Records, le quintet new-yorkais The Mystery Lights envoie tout valser sur un premier album à l’empreinte garage 60’s aussi psychédélique que bordélique.

The Mystery Lights - The Mystery Lights

Comment ne pas associer le premier album de The Mystery Lights à une partie de plaisir ? Jouissif et fortement instinctif, l’enregistrement délivré par le quintet américain, emmené par le fougueux Mike Brandon et sa voix débridée, nous inspire une certaine idée de l’âge d’or du rock US.
Au service d’un enregistrement fiévreux au possible, le groupe dépense sans compter son énergie à travers un jeu partagé entre la convulsion et l’extase. Ralentissant par moments la course effrénée à laquelle il se livre, c’est pour mieux piquer une tête dans un bouillon psychédélique avec vue sur les astres. The Mystery Lights est de ces projets qui célèbrent la musique avec une intention totale, venant nous remuer le corps et l’âme, tandis que nous croyions jusqu’alors la soul seule capable d’une telle prouesse.

Nos agités de Brooklyn déclinent, sur ce premier disque capté en live (l’enregistrement sonne tout comme, avec ses enchaînements discontinus sur la plupart des pistes) dans les studios de Daptone, « The House of Soul », un rock à haute teneur en blues et en soul et dans lequel s’enchevêtrent des passions immuables pour un garage rock d’antan. L’intro, instrumentale et sensationnelle, nous met en condition avant le spectacle, comme pour préparer l’entrée du groupe sur scène. De l’énergique « Follow Me Home » à l’incarné « What Happens When You Turn The Devil Down », The Mystery Lights porte trente minutes d’un précieux bonheur, où chaque titre devient une célébration nouvelle. Quand le karmique « Flowers In My Hair, Demons In My Head » se laisse envahir par une tension ombreuse, « Too Many Girls » joue des coudes et porte un rock transpirant d’une fièvre soul et d’une âme surf.

La ballade alanguie de « Without Me », la hargne punk expéditive de « Melt », le blues passionné de « Too Tough To Bear » et la célébration organisée de « Before My Own » (jugez par vous-même la présence possédée de l’orgue joué par Kevin Harris tout au long de l’album) sont les autres composantes de ce disque formidable, qui réconciliera librement les fans des Doors et ceux de la nouvelle scène psychédélique nord-américaine.

crédit : Emily Quirk
crédit : Emily Quirk

« The Mystery Lights » de The Mystery Lights, sortie le 24 juin 2016 chez Wick Records.


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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques