[LP] Nicolas Michaux – À la vie, à la mort

Le coup de foudre avait eu lieu un an plus tôt sur scène. Nicolas Michaux, dissocié de son aventure en band(e), se dévoile intimement dans un premier album à la nonchalance atypique. « À la vie, à la mort » est le testament originel de son nouveau départ.

Nicolas Michaux - A la vie a la mort

Nous l’avions connu un temps chanteur d’Été 67 ; c’était presque dix ans plus tôt. « Si vous voulez de moi », « Dis-moi encore » ou « Tu n’es pas là » nous familiarisaient alors avec la voix indolente du jeune chanteur liégeois. Toujours leader, mais désormais chanteur en son nom propre, Nicolas Michaux est de ces interprètes attachants qui manient le français comme l’anglais avec une évidence charmante et charmeuse. Certes, le français domine dans les textes, mais l’aisance du grand garçon de 31 ans épate quand il jongle, du couplet au refrain, d’un dialecte à l’autre, sans même qu’on s’en étonne. Elles sont là, la belle providence, la belle éloquence de ce personnage lunaire, dans son art de raconter des histoires simples et belles, touchantes et sincères, que nous nous délectons à chanter et à adopter.

Si le charme opère toujours sur les déjà connus « Nouveau départ », promenade légère drivée sur fond d’intimité, et l’éponyme « À la vie, à la mort », petit tube synth pop sans violence que nous nous plairions à écouter en boucle, peut-être même à l’infini, nous apprécions autant les nouveautés.
Lancé dans une chasse à courtisanes, Nicolas Michaux se révèle épique séducteur sur « Un imposteur », ce qui donne lieu à un véritable éloge charnel à la passion galopante, et évoque par bien des aspects le charisme fou d’un Arthur Teboul.

Des presque rien, des rien du tout : tout concourt au charme sans prétention du chanteur belge et à ses histoires d’un ordinaire pas si banal que ça. Au dandy qui s’ignore, reconnaissons à Nicolas Michaux sa voix délectable et désirable, peuplant ses textes de « choses délirantes », d’un imaginaire surréaliste le décrochant des tableaux classiques et des formats connus de la chanson française sur le délicieux « Les îles désertes », les douceurs exotiques et parfumées de « Part of No Part » ou bien le contemplatif « Le ciel ».

Observateur admiratif ou séducteur irrévérencieux, au cœur des débats ou causeur d’ébats, Nicolas Michaux (im)patiente pour mieux passer à l’action du blues brumeux d’ « Avec vous » à la pop sensuelle d’ « Être deux », conversation franglaise avec sa muse des bois. Nous aurions décidément tort de ne pas croire en la chance qu’a cet autre maestro belge de nous séduire.

Nicolas Michaux

« À la vie, à la mort » de Nicolas Michaux est disponible depuis le 8 avril 2016 chez tôt Ou tard.


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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques