Après un remarquable « New Apocalypse » aux harmonies troubles et fumeuses, Boys Age nous laisse à nouveau perplexes, mais ébahis avec le labyrinthique « Avians ».
Nous avons eu beau chercher, pas moyen de trouver la moindre information sur le soi-disant film dont « Avians » serait la bande originale comme il est sobrement indiqué sur le visuel. Peu importe que celui-ci existe ou pas, nous nous laissons encore ensorceler par les murmures étranges et cette basse borderline toujours en avant dans le mix.
Après un premier titre aux arpèges doucereux, c’est justement cette ligne de basse qui annonce l’atmosphère hybride et voilée de l’album sur « Freedom ». S’il s’agit de liberté, ce n’est pas celle des grands espaces, mais plutôt celle d’un cortex ayant aboli toutes les limites à ses délires. Tel un poison, ce morceau se répand et nous paralyse malgré le groove absurde. Les breaks de batterie les plus audacieux de l’histoire de la musique moderne couronnent le tout. En 2’34’’, nous voilà un peu plus dingues, un peu plus… libres.
Les titres se succèdent et la folie malsaine et mièvre continue de se propager à travers nos cellules. Boys Age ferme grand la porte derrière nous et nous voici coincés dans une œuvre bancale et mystérieuse.
Ode au psychédélisme et aux gifs kaléidoscopiques, « Avians » nous embarque dans un voyage immobile où échos, arpèges tortueux et douces nappes synthétiques ornent un décor cheap où l’on se perd à jamais. Clin d’œil évident au « Love Buzz » de Shocking Blue déjà honoré par Nirvana, « I A M » nous fourre du coton dans les oreilles et sans aucune transition, le punk-funk nyctalope de « Overrun » et l’horrifique « Logicorn » laissent place avec classe à la bien nommée « Good Night », berceuse douce et âpre à l’instar de « You & Me » qui semble ne jamais prendre fin.
L’univers parallèle de Boys Age est enchanteur et flippant. Attraction et répulsion s’entremêlent et l’on se délecte de ce cocktail coloré aux ingrédients probablement nocifs.
« Avians » de Boys Age est disponible depuis le 1er janvier 2016 chez Grabbing Clouds Records and Tapes.
