[Live] La Tournée des iNOUïS du Printemps de Bourges 2015 au Chabada

De passage par six villes de province, la Tournée des iNOUïS faisait étape mercredi 7 octobre au Chabada d’Angers pour sa seconde date. Récit d’une soirée partagée habilement entre électro, hip-hop, rock et chanson.

Last Train
Last Train

Emmené par ses trois vedettes, Last Train, La Fine Équipe et Radio Elvis, ayant tous les trois signé pour assurer le spectacle six soirs d’affilée et sans jour off, les iNOUïS conviaient également chaque soir sur scène un groupe soutenu localement, ici Babel, pour compléter un line-up des plus éclectiques.

C’est d’ailleurs par le talent local que la soirée commence. Emmené par son chanteur Sébastien Rousselet, habité par sa prose et monté sur ressors, accompagné énergiquement au violoncelle par Solène Comsa, aux claviers par Nino Vella et aux machines par DJ Slade, Babel va convaincre très rapidement les plus sceptiques. À travers une présence scénique dynamique, empruntant souvent au cirque et au mime, les quatre artistes virevoltent sur scène, chargés à bloc et en volts, pour porter des textes critiques et cyniques sur un monde qui va mal. Un concert convaincant et convaincu, récompensé à la hauteur du challenge en applaudissements chaleureux.

Babel © Fred Lombard

S’en suit le rock à la prose française nourrie de littérature américaine de Radio Elvis. À son arrivée sur scène, Pierre Guénard, au chant et à la guitare, ne cache pas son émotion de fouler cette même scène qui accueillait vingt années plus tôt les « Confessions Publiques » de Bashung ; un modèle, une référence pour le musicien parisien. Côté spectateur, les textes du jeune homme aux cheveux ébouriffés ne trahissent pas le goût intarissable du trio pour les grandes échappées de Jack Kerouac. Démarrant leur concert sur les chapeaux de roues, en sortant sans nul doute leurs meilleures cartes ; « Au loin les pyramides » puis « La traversée », Pierre Guénard, Manu Ralambo et Colin Russeil feront avant tout preuve de constance, portant l’étendard d’une pop française exploratrice, chaleureuse et bien lettrée jusqu’au « Goliath » final.

Radio Elvis © Fred Lombard

Les blousons noirs et têtes blondes de Last Train prennent le relais pour dégainer tels des desperados leur rock cinglant et abrasif. Prenant place sur une bande-son de western, les quatre musiciens alsaciens, et potes d’enfances, vont défendre avec frénésie leur bastion rock, assailli de guitares sales, d’une batterie puissante et du chant furieux de son leader, Jean-Noël. Le garçon de vingt ans, dont on donnerait sans peine le double en assurance scénique, poursuivra même le concert dans le public avant de rejoindre sa « sainte » famille pour mettre le feu et le bordel sur scène, avec une passion et une énergie toujours intactes, concert après concert. Jeu déchaîné et rock incarné font de Last Train l’un des meilleurs groupes rock de France, et vu l’âge des garçons, c’est bien parti pour (per)durer !

Last Train © Fred Lombard

Pour clôturer la soirée, les trois beatmakers parisiens et marseillais de La Fine Équipe ; Mr Gib, oOgo et Chomsky opteront pour la transformation de la grande scène en club. Assistés par des projections visuelles synchronisées sur les beats, la diffusion de clips ou des jeux de barres lumineuses, le collectif va pétrir avec une passion et un savoir-faire indéniables ses meilleures productions issues de « La Boulangerie ». De quoi faire danser joyeusement la jeunesse étudiante venue en quantité assister à la soirée (et accessoirement choper ses invitations gratuites). Entre électronique et hip-hop, de « Make You Greedy » à « Cheese Naan », La Fine Équipe va la jouer fine en ne livrant à nos oreilles que ses compositions les plus accrocheuses. And the beat goes on…

La Fine Equipe © Fred Lombard


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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques