[LP] Duck Duck Grey Duck – Here Come…

Pas moyen de rester dans la dénégation à l’écoute d’ « Here Come… », premier album du trio genevois Duck Duck Grey Duck. On aime et puis c’est tout.

Duck Duck Grey Duck - Here Come

Avec une nonchalance pleinement assumée, le groupe suisse rend hommage au rock, au blues, au psyché et à la surf music en swinguant d’un genre à l’autre avec autant d’aisance et de confiance qu’un champion du bluff au poker. Tirant de sa manche les meilleures cartes ou sur son manche les notes les plus chaudes de son répertoire, Duck Duck Grey Duck fait parfois écho aux stations radio où s’enchaînent des singles variés, s’inscrivant pourtant avec cohérence dans une hypothétique programmation musicale.

On passe ainsi des bourdonnements bluesy de « Mama Don’t Mind » au surf rock détendu de « Mexico », traversée de la frontière au chant éperdument relaxé. Sans violence, tout en confiance.

De la confiance, il y en a chez nos trois rockeurs helvètes : Robin Girod – leader de Mama Rosin, connu entre autres pour sa collaboration avec Moriarty – au chant et à la guitare, Pierre-Henri Beyrière à la basse et Nelson Schaer à la batterie. Et c’est forcément à l’image du casse-cou dévalant debout l’immense toboggan de la pochette du disque.
Aventuré sur les sentiers très peu débroussaillés (trop peu pour eux) d’un rock brut qui ne fait aucun doute sur sa déclinaison scénique, DDGD ne se laisse jamais marcher dessus, ni par les anciens ni par la concurrence. D’ailleurs, pourquoi vouloir leur chercher des noises, à moins d’être profondément jaloux d’un répertoire aussi audacieux ?

Fonctionnant au plaisir, il se dégage de chaque composition un groove indéniable, qui remue et gagne chacun de nos membres comme la plus efficace des contagions. Ils nous offrent ainsi la meilleure B.O d’un western moderne (Transworld, Odysseum), aux riffs psychés aussi suintants que les doigts acérés des pistoleros, des leçons enflammées de swing à se fracturer le bassin (Swimming Pool, Like a Bee) et une romance sous les étoiles d’un drive-in (Double Monk Strap).

Mais impossible d’en rester là. On a toujours faim, et la basse grondante, les riffs emportés et le chant bouillant de Robin sur « Shadow Of A Man » viennent alors combler temporairement cet appétit de toujours plus, avant d’engloutir gloutonnement le très Black Keyesque « Ice Cream », dessert appétissant et fondant, jusqu’à laisser une énorme tache sur notre tee-shirt déjà saturé de transpiration.

Duck Duck Grey Duck

Après la ballade pop ensoleillée « Walkin' », douzième et dernière piste, la conclusion est sans appel ; Duck Duck Grey Duck a capturé dans son premier effort l’essence même du rock. Entraînant, sauvage et libérateur. Here Come… a brand new great band !

« Here Come… » de Duck Duck Grey Duck est disponible depuis le 2 février 2015 chez Casbah Records.


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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques