[LP] Empires – Orphan

Après l’excellent album « Garage Hymns » en 2012, Empires, quatuor rock de Chicago, revient avec un 3e album, « Orphan », emmené par son charismatique chanteur Sean Van Vleet.

Empires - Orphan

En avril déjà, le premier single de ce nouvel album, « How Good Does It Feel », dessinait une route chargée de hits en moins de trois minutes pour le nouvel Empires. Mélodie instantanée, embrasement des guitares, chant emporté… On ne pouvait qu’accrocher à ce prélude sans temps mort. Il restait pourtant à convaincre sur la longueur.

C’était sans compter sur la présence significative du célèbre ingénieur du son et leader de The Paper Chase, John Congleton, producteur d’un nombre hallucinant de groupes et d’artistes allant de David Byrne à St. Vincent, de The Walkmen aux Polyphonic Spree, d’Explosions In The Sky à Rogue Wave; la liste est longue.

Confiés aux mains et à l’oreille expertes de Congleton après avoir enregistré et autoproduit chaque piste, Van Vleet et sa bande dressent l’étendard de leur nouvel indie-rock, faisant le pari d’unir leurs hymnes fraternels à de grandes épopées alt-rock instrumentales.

Sans forcer, « Silverfire » met en place les machineries bien huilées et encore neuves d’un album endurant, fait pour marquer lentement mais sûrement.

Sur une bâtisse rock, Empires vient greffer des parties pop à certaines pistes telles que l’éponyme « Orphan » en s’approchant des constructions rythmiques et harmoniques de The Chain Gang Of 1974, l’indie-pop dépaysante aux tentations rock de « Shadowfaux » ou le très atmosphérique et relaxé « Lifers » au chant éperdu.

On leur préférera pourtant les parties rock authentiques, celles qui donnent une dimension vibrante et fraternelle au projet, celles qui nous prennent en un instant sur le bord de la route pour nous faire traverser avec eux tout un pays (Hostage), qui nous galvanisent et qui résonnent en nous avec amour et force (Honeyblood), qui nous prouvent à quel point un bon morceau rock peut filer comme une comète (How Good Does It Feel).

Mention spéciale à l’autre single d’Orphan, « Please Don’t Tell My Lover », aux riffs et à la narration bondissants se rapprochant autant de l’orient que de sonorités et d’une expressivité très David Byrnesque ainsi qu’à « Journey Kid », conclusion sévère soulignant le timbre vocal parfois grave et austère façon Springsteen de Sean Van Vleet, adouci par une transition en chœur sur le refrain.

Manifestement plus éclectique que son précédent album, « Orphan » montre une facette moins musclée et peut-être moins sombre du projet chicagoan, et peut-être un peu trop calculée par moments. Reste que les titres fédérateurs sont toujours au rendez-vous et rien que pour certains d’entre eux, Empires est bien parti pour enfin obtenir la reconnaissance qu’il mérite et attend depuis si longtemps.

Empires

« Orphan » d’Empires, sortie le 23 septembre 2014 chez Island Records.


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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques