Sorti il y a presque un an en autoproduction, le premier album de July Talk, quintet indie rock canadien basé à Toronto s’exporte enfin en France. Mieux vaut tard que jamais !
On pourrait croire aux premiers abords à un groupe réunissant Brian Fallon (The Gaslight Anthem) et Emily Haines (Metric), et on n’aurait pas complètement tort.
July Talk, c’est en premier lieu deux voix qui s’unissent, chacune superbe dans leur expression, autour un contraste séduisant ; celle rauque et animale du sévère Peter Dreimanis et celle vagabonde et sensuelle de la troublante Leah Fay.
Le long d’un brillant album, accompagné du trio instrumental Ian Docherty à la guitare, Josh Warburton à la basse et Danny Miles, leur réunion improbable devient vite évidente et addictive.
Basse nerveuse, riffs accrocheurs, batterie insistante, July Talk nous tient dès les premières notes pour ne plus nous lâcher jusqu’à la fin du disque. On se met à taper du pied de manière incontrôlée, on se calle en rythme avec la musique du quintet canadien, pour nous rendre totalement sous son emprise.
À l’unisson ou à tour de rôle, le couple Dreimanis-Fay nous déboulonne alors un peu plus le cerveau, il faut dire l’intensité de ces deux voix réunies provoque de sacrés chocs électriques en nous, et fait l’effet d’un défibrillateur sur nos cellules endormies.
Notre rock party déjantée est inaugurée par le réveillant « The Garden » qui entre rodéo rock et blues punk nous bouscule jusque dans les tripes, c’est dire le remue-ménage que ça fait !
L’enchaînement se fait sur le très prenant « Guns + Ammunition » dont les voix ne nous lâchent plus d’une semelle, rudes et charnelles, entrainées par des riffs toujours plus soutenus.
Alors que la démonstration semble toute faite, July Talk ne cesse d’en remettre quelques couches supplémentaires, comme pour montrer qu’il en a encore beaucoup sous le capot.
Impossible alors de refuser un « Headsick » monstrueux, mariage réussi en tout point entre la douceur de Leah Fay et la certaine gravité de Peter Dreimanis, qui célèbre à sa façon un tube rock spontané et libérateur.
Plus proche de Tom Waits, la voix de Peter sur « Summer Dress » réveille le heavy qui somnolait jusqu’alors pour laisser éclater la couche la plus vive du projet. Riffs sévères, chant éreinté et brûlant, les grosses frappes de ce titre laisseront quelques impacts.
Véritable défouloir rock, on se plaira alors à écouter très fort le fougueux « Uninvited », nouveau témoignage prouvant à ceux qui l’ignoraient que July Talk n’est pas fait pour la captivité.
En conciliant deux voix, deux esprits bien distincts, mais réunis autour d’un même rock, July Talk donne naissance à l’un des couples musicaux les plus affriolants de ces dernières années, dans la veine des White Stripes et des Kills, qui fera à coup sûr l’effet d’une bombe chez nous !
« July Talk » de July Talk, sortie le 22 septembre 2014 chez Maison Barclay.
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