Tempérer sa colère, voilà le drôle de pari que s’est mis en tête le quatuor parisien Alaska Square.
Après un premier EP « Cosmodrive » en janvier 2011, au graphisme discutable, et fortement influencé par l’indie rock britannique comme par le rock progressif, Alaska Square revient de sa longue pause musicale les bras chargés de six nouveaux titres sur l’EP « Anger Management ».
De l’indie rock angoissant de « Sugar Fist » à la longue descente mélancolique et post-rock de « Napoli », Alaska Square affirme manifestement sa face sombre sur ce second disque.
Pour contrecarrer ses propres plans, le quatuor mise notamment sur le doux « Northern Lights », récit d’un voyage animé par les rencontres et l’émerveillement des paysages croisés et sur l’efficace « Civil Wars » où les musiciens manifestent une énergie pour le coup positive à travers le chant assuré de Sébastien, les chœurs éveillés de ses comparses et des riffs structurés et vifs.
Il faudra définitivement explorer chaque piste de ce « Anger Management » pour tenter de reconstruire ce puzzle rock mélangé par nos Parisiens.
Parlons d’ailleurs du titre éponyme de l’EP, qui nous reconduit à cette frontière entre le mélodique et le nostalgique. Mention spéciale aux derniers refrains où Sébastien adopte une posture vocale plus aiguë avec un charme certain et autant de réussite, avant quelques solos de guitare très engageants pour conclure l’affaire.
Fin d’une énième écoute au milieu de l’EP sur « Love At 1000th Sight » où le chant désillusionné se fait de plus en plus hâtif et attaqué, avant de trouver une constance apaisée sur les refrains et de redescendre peu à peu aidé par les chœurs de plus en plus présents.
Derrière sa carapace dure, Alaska Square cache de bons sentiments qui ne demandent qu’à être révélés sur ce second EP prometteur. À eux maintenant de les valoriser sur scène.
« Anger Management » d’Alaska Square est disponible depuis le 6 janvier 2014.
