On m’aurait parlé d’I Kill Giants quelques années plus tôt, je me serais retourné vers mon interlocuteur afin de le questionner sur l’origine de ce groupe de pucelles énervées. Nous sommes si bêtes parfois étant jeunes. Boston nous livre ici un excellent quartet qui mêle avec subtilité emocore, mathrock et jazz, le tout avec une énergie débordante, sans compromis possible.
Ce premier album éponyme arrive quelques mois après un second EP « Finestkinds » qui comprenait l’excellentissime et entêtante « Veins » et la planante cuivrée « Pigskin » justement présente sur ce disque. Toujours au taquet, les Ricains assènent et enchaînent riffs décomplexés et breaks de batteries défoncés.
Que ce soit de l’introductif « Larry Jr » à la finale « Boys Of Bummer », I Kill Giant n’offre que très peu de temps mort, le temps de chœurs aux harmonies riches. Il y a vraiment un très gros travail effectué de ce côté là du côté des voix comme des guitares dont les accords jazz et complexes planent sans jamais se poser au-dessus de ces musiciens.
Certes, il existe quelques défauts à ce premier album. On se perd en effet parfois dans ce trop plein de technique et ce côté branleur un peu m’as-tu vu. Parfois ça braille un peu trop et parfois les chansons se ressemblent un peu toutes. La fougue de l’âge et peut-être un léger manque de maturité encore me direz vous ?
Au final que reste-t-il d’I Kill Giants ? À mon humble avis, nous avons là un putain de premier album qui n’attend que confirmation. Ces types-là sont bruyants, insolents et un poil bourrins, mais tellement jouissifs au fond qu’on reviendra de temps à autre à ce disque, les après-midi d’ennui ou les lendemains difficiles.
« I Kill Giants » d’I Kill Giants est disponible depuis le 19 avril 2013 chez Broken World.
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