Cela faisait 22 ans que l’on attendait de pied ferme les papes du shoegaze My Bloody Valentine. L’arlésienne aura pris son temps et mis un peu plus de deux décennies avant de se montrer malgré plusieurs annonces erronées. On est heureux de pouvoir écouter enfin ces 9 titres qui feront suite au légendaire Loveless paru en 1991.
Qu’en est-il de Kevin Shields et sa bande ? Est-ce que cela fait mal de se prendre une vingtaine d’années dans les dents ? Eh bien non. Les Irlandais nous proposent un album qui aurait pu sortir 2/3 ans après Loveless tant il en est la suite logique et que l’identité du groupe est respectée. Alors on pourrait se dire que ces types-là sont de grosses feignasses qui ont repris leurs vieux travaux arrêtés des années plus tôt ? Le fait est que l’on s’en fiche totalement tant aucun groupe de shoegaze n’a su égaler My Bloody Valentine.
Personnellement, j’irais jusqu’à dire que MBV est au dessus de Loveless. Le sujet est peut-être encore plus maîtrisé, en même temps ils ont eu le temps d’y travailler. Le groupe n’hésite pas à allonger ses parties instrumentales pour laisser place à l’hypnose à renfort de multiples effets maîtrisés par un Kevin Shields très en forme pour faire vivre ses textures sonores. Malgré un album ne contenant que 9 titres, le groupe a le temps de s’exprimer sans frustrer l’auditeur. Cet album rappelle avec bonheur la période des années 90, âge d’or de la culture alternative et de la prise de risque musicale.
Il n’est pas aisé de parler de ce disque tant l’attente aura été longue et tant celle-ci a été récompensée. My Bloody Valentine ne chute pas de son trône et nous rappelle qu’il possède ce statut de légende au sein de la scène musicale indépendante internationale.
