Il y a des groupes qu’on aime particulièrement, ceux qui dégagent de la tendresse, des émotions et beaucoup de questions, Mansfield.TYA fait partie de ces groupes qui me touchent. Souvenez-vous, en octobre je vous avais parlé de ces deux filles un peu déjantées nommées Julia Lanoë (célèbre chanteuse du groupe Sexy Sushi) et Carla Pallone. A l’époque, elles sortaient leur troisième album studio intitulé NYX. Un album noir portant le nom d’une déesse, personnification de la nuit. Un album qui m’avait fort chamboulé par l’émotion qui s’en dégageait, comme toujours avec le travail des deux filles.
Le 19 novembre dernier, j’avais eu l’occasion d’assister à un concert des deux jeunes musiciennes à la salle de l’Antipode de Rennes. Le concept était fort intéressant ; « Carte noire à Mansfield.TYA« . Les deux filles étaient les chef d’orchestre de leur soirée et choisissaient les groupes, le menu pour les artistes et le décor.
J’en avais retenu un décor tout aussi noir que l’album : la nuit, les animaux empaillés, l’image de la religion omniprésente, une vidéo où l’on voyait le groupe dans différentes péripéties, des papiers noirs partout pour remplacer les habituelles flys, bref une soirée à leur image, et une soirée magique en tout point de vue.
J’y avais vu découvert deux jeunes filles radieuses, complices et douces sur scène. Aptes à nous transmettre du bonheur et beaucoup d’émotion. J’en étais sorti chamboulé, comme à l’écoute de l’opus qu’elles présentaient. Pour la petite info, les jeunes filles avaient invité les groupes Unison, Mensch et Sieur et Dame ce soir-là, un choix fort judicieux.
Je reviens vous parler du groupe, car le 2 mai sortira RENYX. Cet album, c’est 21 artistes français et étrangers qui revisitent NYX ; l’album dont je vous parlais plus haut et dont j’avais fait la chronique. Tous ces artistes viennent d’horizons différents, mais tous rendent hommage à leur nuit. À travers cet opus, il y en a vraiment pour tous les goûts, vingt-et-une pistes donc pour un très joli double vinyle. Je viens tout juste de recevoir le sésame et je tenais donc à vous faire part de mon avis.
À travers ces 21 morceaux, il y en a vraiment pour tous les goûts.
De l’électronique déjà, avec Scratch Massive ou les très bons Unisson dont l’univers musical se rapproche de Salem. Leur reprise singulière de « Logic Coco » métamorphosée se montre tout aussi efficace et percutante.
« Cerbère » goûte quant à lui à l’expérimental en compagnie de Planningtorock, et propose des sonorités bien différentes de celles des Mansfield… tout en conservant le même esprit. Le titre devient gracieux par ses rythmes répétés, et ses voix cathédrales entremêlées ; un pur régal.
Elmyr tente aussi l’expérience sur ce titre avec un sérieux travail sur les voix, accompagné de percussions qui sonnent fort. Vraiment bien avec de pures envolées, une réussite !
Pour m’attarder encore un peu sur ces morceaux expérimentaux, j’ai beaucoup aimé le morceau tout en douceur « Animal » repris par Étienne Bonhomme.
On retrouve également beaucoup de sensualité dans ces morceaux revisités. Notamment sur le titre planant « Au Loin » repris ici par Laetitia Shériff.
Quant à « Night Drive/Apocalypse« , Piano Chat & Mesparrow le cuisinent à leur manière grâce à leurs deux voix entremêlées en toute cohérence sur de jolies mélodies.
Dans ces 21 titres, des morceaux qui « envoient du bouzin » comme on dit, il y en a également. Pour preuve, La Chatte et sa reprise de « Cavaliers« , avec un chant complètement barré et une bonne grosse ligne électronique qui se mélange à ce joyeux bordel. A écouter le bouton poussé au maximum !
Dernier exemple, « Xoxo » repris par Fräulein Warrior (Sexy Sushi), pour au final un titre complètement fou-dingue, avec des voix rappelant Salem.
C’est un album de la diversité, habité « vulgaire, mais beau comme notre amour ».
Sortie le 2 mai 2012 chez Vicious Circle.
mansfieldtya.com / viciouscircle.fr
