[Focus] Crossroads Festival 2021

Jour 3 : jeudi 9 septembre 2021

Niteroy est le projet solo du Rennais Tiago Ribeiro. Niteroy est le nom du village de sa grand mère près de Rio de Janeiro, et il interprète tous ses morceaux en portugais dans un mélange de pop doucereuse matinée de mélancolie. Sans comprendre les paroles, on imagine que les textes de Tiago parlent de soleil, de plage mais aussi de nostalgie et de chagrins d’amour. Tout un champ lexical qui sied tant au Brésil qu’aux Hauts-de-France…

Eesah Yasuke est une jeune Lilloise venue au rap ces dernières années après un parcours de vie chaotique dans lequel l’écriture et les livres lui ont servi de catharsis. C’est donc un cheminement naturel qui l’a amenée à écrire ses premiers titres. Comme elle l’exprime en ouverture de son titre « Cadavre 3xquis » qui est aussi le nom de son premier EP, « Je crois que j’ai trouvé l’inspi, j’vais rimer ce que je vis, exprimer ce que je trime ».

Condore est le nom de scène de Léticia Collet, jeune Liégoise touche à tout à qui on doit un premier EP (« Jaws ») entièrement fait maison à base de piano, de claviers et d’arpèges dans un esprit lo-fi onirique qui ne manquera pas de transporter le public du Crossroads Festival dans l’univers parallèle de Condore.

Annael est originaire du Congo et a grandi entre Brazzaville, Moscou et Paris. Son univers musical est tout aussi varié et fait le grand écart entre chansons à texte, beats endiablés, rythmes tribaux et choeurs polyphoniques.

Pierres, c’est le projet solo de Pierre Leroy, mais c’est aussi Pierres au pluriel, sans doute pour nous laisser un indice sur le fait qu’il n’est pas tout seul dans sa tête, mais aussi pour nous prévenir qu’il va nous offrir toutes les facettes de lui-même en tant qu’artiste. Pierres, c’est une reprise bossanova lo-fi de « Douce Nuit » comme l’abus d’auto-tune façon PNL sur « Un énorme tatoo » ou « Mardi Matin », de la pop légère sur « Nuage Blanc » ou « Année nouvelle ». Un personnage qui viendra de Bruxelles nous présenter ses multiples facettes.

Louisadonna est une des nouvelles figures d’une pop à la fois musicalement légère et avec des textes engagés contre une société patriarcale devenue assez naturellement intolérable. Difficile de ne pas penser à Angèle ou Charli XCX à l’écoute de paroles entêtantes comme « J’vais pas chercher à t’expliquer pour que tu comprennes que c’est pas comme ça / Que les femmes et les hommes y s’aiment, non j’veux pas jouer, jouer avec toi », des paroles simples qui s’insinuent dans les têtes pour enraciner un message salutaire.

Lydsten, ça veut dire « pierre sonore » en danois. Les pierres, une passion pour celui qui officiait précédemment sous le nom de Cailloux. Lydsten, c’est sans doute une version plus radicale et aboutie de son projet. Dans cette idée de pierres sonores, Lydsten a sorti un premier EP de 4 titres où chaque morceau prend le nom d’une pierre et où l’ambiance sonore se marie aux qualités de la roche. Sa musique electro s’y étire sur de longues minutes (5 à 8 minutes par titre) et nous enveloppe d’un sentiment contradictoire à la fois sombre et cristallin qui éveille les sens.

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David Tabary

photographe de concert basé à Lille, rédacteur et blogueur à mes heures