[Live] Solidays 2016

Dimanche 26 juin 2016

Le dimanche est placé sous le signe du dilemme : Bagarre ou Biga*Ranx, Talisco ou Ibrahim Maalouf, Jain ou Soom T, Naive New Beaters ou Petit Biscuit ou Tiken Jah Fakoly ? À choisir entre Louane et General Elektriks, la question ne s’est même pas posée.

Nous prenons la (sage) décision de commencer cette dernière journée ensoleillée par de la musique de club. Bagarre nous salue d’un « Bonsoir ». Oui, il n’est que quinze heures, mais la politesse n’a pas d’horaire. Le clavier endiablé de « Le Gouffre » enflamme la foule. Certains connaissent le groupe d’autres le découvrent, mais tous se déchaînent. « Claque-le » et « Ris pas » jouent habilement sur la musicalité des mots, sur les assonances. Le concert est mouvementé, les musiciens paraissent surpris par l’accueil démentiel des festivaliers, eux-mêmes surpris par la performance du groupe. La Bête descend se joindre à la foule sur le dernier morceau, l’envoûtant « La Bête voit rouge ». Il déclare son amour à chacun, même aux vigiles hilares, puis dénonce l’homophobie et brandit un rainbow flag en déclamant « Si je pouvais niquer ta mère, j’irais niquer ta mère, mais je n’sais pas où elle habite. Je sais où est la bête. » Phrase qui nous restera en tête toute la journée… Bagarre est définitivement l’une des bêtes de scène les plus fascinantes, passionnées et cinglées.

Tandis que la France éjecte l’Irlande, nous allons nous reposer sous le soleil qui inonde la scène Bagatelle où General Elektriks distille tranquillement sa pop électronique.

En sortant de la Color Party, nous nous retrouvons couverts de poudre jaune, mais n’avons pas le temps de nous épousseter ; la chaleureuse Jain prend possession de la scène Bagatelle devant laquelle la foule s’amasse. Ce petit bout de femme est incroyable : seule sur scène, elle entraîne les spectateurs dans une folle danse. Le public saute tranquillement sur « Mr Johnson» et « Heads Up », sans pression, sans colère. Nous apprendrons par la suite que Jain s’est promenée sur la foule dans une bulle à la grande surprise de tous.

L’impatience monte face à la scène Paris tant Cypress Hill est attendu. Bill Gates vient dire deux mots pour soutenir la lutte contre le sida, mais personne ne l’écoute, chacun guettant l’arrivée de B-Real et Sen Dog. Après un faux départ, la folie est enclenchée et le public se retrouve propulsé au septième ciel en un quart de tour. Pour célébrer les vingt-cinq ans de sa formation, Cypress Hill a décidé de reprendre la route et ses succès mythiques touchent un public très diversifié. Les refrains de « When The Shit Goes Down » ou « How Could Just Kill A Man » sont clamés avec ferveur. B-Real fume son joint posément sur « I Wanna Get Hight » avant de déclencher une battle entre les spectateurs. Battle qui se terminera d’ailleurs sur « Smells Like Teen Spirit » ! Le mythique « Insane In The Brain » en réjouit plus d’un et est suivi du superbe « Tequilla Sunrise » tant attendu par la fan d’à côté de nous. Nous applaudissons l’homme à la meilleure marijuana du monde et ses comparses avant de courir au Dôme où Naive New Beaters a déjà retourné la fosse.

crédit : Tessa Lizana
crédit : Tessa Lizana

David Boring et Izia transforment la salle en un immense dancefloor. Les nouvelles compositions telles que « Montecristo » sont plus électro-pop que les précédentes, mais tout aussi entraînantes. « Maintenant on va s’énerver baby. Tout le monde les mains en l’air, pas grave si tu transpires baby » prévient David Boring avant d’entonner « La Onda ». Les mecs sont ensuite incités à porter leur copine sur leurs épaules pour « Get Love ». Le set est génial, on transpire, on ne prend pas conscience de ce qui nous arrive. « Run Away » et « Jersey » devaient conclure ce show survolté, mais à la demande du public, et suite à l’approbation des techniciens, le groupe vient jouer un titre en rab. Sauf qu’ils n’ont pas de rab et du coup rejouent « Heal Tomorrow » plus dingues que jamais !

Nous titubons un peu en rejoignant la scène Paris où résonne « Léa ». Le public entonne et communie avec Louise Attaque « Les soirées parisiennes » et « J’t’emmène au vent ». Les visages sont exténués, mais heureux.

Depuis une dizaine d’années, certains s’interrogent sur l’existence du rock ; est-il toujours en vie ? Qu’est-ce qu’être rock aujourd’hui ? Le rock n’a peut-être plus exactement le même faste qu’à Woodstock, mais il est bel et bien vivant ! Sa fougue, sa rage de vivre, son insouciance étaient à Solidays. Nous repartons plus vivants que jamais, comblés par ces trois jours festifs et riches en découvertes musicales.


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Alice Tabernat

Alice Tabernat

Étudiante passionnée par la création musicale et les beaux textes.