« Été 2021, avant de monter sur scène lors d’un festival où il n’y avait aucune autre musicienne, je décide d’écrire « More Women On Stage » au dos de ma basse à l’aide de gaffer et de la retourner à la fin de mon set. » : Lola Frichet, initiatrice de More Women On Stage et bassiste de Pogo Car Crash Control et Cosse
Trois ans après ce geste significatif, à l’aube de l’été se déroule la troisième édition du festival More Women On Stage avec une nouvelle fois un programme qui promet un week-end animé. L’évènement commence le samedi après-midi par une masterclass suivie d’une table ronde. En parallèle, le public peut profiter du soleil autour d’un verre sur les quais face à Petit Bain ou en parcourant le marché des créateur·ice·s. Les concerts débutent en soirée. La scène intimiste et l’agencement de la salle du 13e arrondissement, bercée par les mouvements de la Seine, font que chaque spectateur·ice peut profiter pleinement des concerts.
En ce premier jour, c’est le groupe parisien Pythies qui ouvre le bal. Et quelle ouverture ! Le trio féminin propose un grunge explosif, criant son dégout pour le patriarcat qui nous plonge directement dans l’ambiance du festival. Les maîtres mots sont « sororité », « fête » et « repenser la société ». Vient ensuite Les Shirley, power trio venu tout droit de Montréal, suivi du trio Dream Wife, de Brighton, qui met le feu à la salle avec des riffs punk rock empruntant des airs pop. Fallen Lilies continue la soirée. La salle est ébahie par le show dominé par une chanteuse très charismatique et une guitariste débordante d’énergie jouant un pop-rock percutant. Avant de passer aux DJ sets, Louisadonna assure la transition entre les concerts et la partie club du festival. C’est avec intelligence et humour que l’artiste et militante féministe dénonce le sexisme ambiant du quotidien. les plus déterminé·e·s resteront jusqu’au bout de la nuit, accroché·e·s aux mixes de Minuit Machine et FAAST. C’est au lever du soleil que se conclue cette première journée. Nous avons déjà eu le droit à de beaux concerts avec parfois des transitions surprenantes entre les styles des artistes.
Tout juste le temps de se reposer que la soirée du dimanche s’approche et s’annonce tout aussi prometteuse. Après les activités de l’après-midi, les concerts reprennent en compagnie du duo Ytso & Wayne qui propose un post-rock sombre et intense. Pour continuer la soirée, le duo Venin Carmin joue des sons oscillants entre post-punk et new wave. Le public est ravi, les corps dansent, la péniche tremble, et le spectacle n’est pas fini. Avant de conclure la soirée, c’est TTRRUUCES qui enchaîne avec un rock psychédélique agréable. Malgré des interactions un peu étranges avec le public, le groupe assure une prestation de qualité. Cette troisième édition se conclut en présence de sa tête d’affiche, Jeanne Added. Son rock extrêmement classe, mâtiné de groove et d’électro, ponctué sobrement d’une basse et de sa voix intense, est fort en émotion. Le public a le souffle coupé. Nous ne pouvions espérer mieux pour clôturer ces deux jours.
Si nous devions résumer cette nouvelle édition du festival parisien, c’est qu’il est toujours nécessaire et important de rendre la fête politique, dans les milieux musicaux comme dans les autres espaces artistiques, que les femmes et minorités de genre restent encore sous-représenté·e·s dans les artistes programmé·e·s dans les festivals, que la sensibilisation contre les violences sexistes et sexuelles doit devenir un automatisme dans les lieux festifs. Une simple idée se transforme en un festival, en une association et en un mouvement qui gagne toujours en ampleur et qui, aujourd’hui, fait du bien.
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