Still Corners – Strange Pleasures

Leur premier album avait été pour moi un des meilleurs albums de 2011 avec son style particulier de dream-pop sombre parfois à la limite du shoegaze. Ils nous avaient peint une toile atmosphérique forte en émotion. Les échos des guitares, la voix éthérée de Tessa Murray et les effets de Greg Hughes nous avaient dépeint un monde en perdition. Cet album était comme un rêve : flou, éparse, intemporel, parfois beau, parfois triste, jamais vraiment joyeux, mais certainement envoutant.

Still Corners – Strange Pleasures

Le couple Still Corners nous revient en ce début de mai ensoleillé avec un « Strange Pleasures » aux envies de conquête. Cet album est beaucoup plus clair, comme si le brouillard était passé. On a toujours cette tristesse ambiante, mais c’est comme si on allait de l’avant, tout va aller mieux maintenant.

On commence avec « The Trip » qui porte bien son nom et annonce la texture de ce nouvel album : un son cristallin beaucoup moins flou que le premier.

« Beginning to Blue » et « Future Age » sont similaires à des explosions pétillantes de vitalité. Dans la première, on y retrouve un synthé aigu nous faire traverser ce mur de son qu’est l’intro pour arriver sur des cœurs enchantés. L’écho de la voix de Tessa se répercute un peu partout, nous faisant tomber amoureux une fois encore. Le deuxième à l’intro dans le même style est tout aussi jouissif.

Le single « Berlin Lovers » nous entraine sur la piste de danse rétro-futuriste avec un synthé décidé à nous faire bouger nos corps. « Beat City » est du même acabit et nous montre bien les influences 80’s de Greg Hugues.

La guitare acoustique de « Going Back To Strange » nous fait voyager dans le monde de Still Corners dépourvu de boite à rythmes, mais dont le paysage synthétique est magnifique. On a l’impression de voler lentement vers un endroit familier.

« Midnight Drive » nous fait penser à un début d’orage que l’on regarderait de la fenêtre d’une voiture. Les gouttes d’eau glissent sur les vitres et on voit les éclairs au loin se rapprocher de plus en plus. C’est une musique très anxieuse.

« Strange Pleasures » résume vraiment bien cet album : juste épique. Des nappes de synthés démarrent la chanson un peu à la manière d’une bande originale de films. Là encore notre corps ne peut que décoller en l’air aspiré par une entité supérieure. C’est étrange, mais chaleureux.

Still Corners

Cet album présente une musique très visuelle et riche en émotion. Aux influences assez diverses, on y retrouve un petit côté Slowdive et Cocteau Twins ainsi que The Cure et Depeche Mode.

Cet album sera assurément dans mon top 10 de l’année.

« Strange Pleasures » de Still Corners est sorti le 6 mai chez Sub Pop, courez l’acheter.

stillcorners.com
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stillcorners.bandcamp.com
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Quentin Lejas

chroniqueur enthousiaste, épris de The Smashing Pumpkins et des Pixies