[Interview] Sports Team

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Avant leur concert lundi soir à la Boule Noire, les fougueux Londoniens de Sports Team auront pris le temps de donner suite aux questions que nous leur avions transmises à la fin de l’été. Mais c’est bien connu, les bonnes nouvelles arrivent surtout quand on ne les attend plus. Si l’entrevue grand format nous amène immanquablement à parler de « Gulp! », leur second album paru fin septembre, c’est aussi l’occasion de revenir avec eux sur cette aventure collective née sur les bancs de l’Université de Cambridge en 2016. En compagnie d’Alex Rice, son très charismatique chanteur et d’Al Greenwood, sa remarquable batteuse, le sextet nous raconte l’écriture de ce disque aventureux et explosif, qui incarne manifestement cet inimitable esprit britannique à la fois vif, cynique et contestataire.

crédit : Lauren Maccabee
  • « Gulp! » est pour moi un album très gourmand, glouton-esque presque. Il démarre en trombe, avec son côté très accrocheur, fonceur et évidemment explosif comme le démontre immédiatement l’enchaînement proposé par « The Game », « Dig » et « The Drop ». Comment avez-vous amené de nouvelles idées créatives sur cet album, que vouliez-vous apporter de neuf au sein de Sports Team avec ce second long format ?

Oui, on a voulu un disque explosif, en essayant de faire des sons qui donnent l’impression d’être grands sur la grande scène quand on se produit devant des milliers de personnes, mais aussi d’amener tout cela avec un peu de subtilité, ce que nous n’avons pas nécessairement réussi à faire auparavant. Je pense que l’album et la façon dont il est joué en concert présentent beaucoup de climats différents. Une sorte de va-et-vient. C’était dur de ne pas jouer en live pendant la période de composition (liée au covid), mais je pense que cela a probablement rendu l’expérience encore plus romantique.

  • En deux ans depuis votre précédent album « Deep Down Happy » en 2020, le monde a profondément changé. Quel impact a eu cette situation mondiale sur votre inspiration, sur votre écriture ? Avez-vous pu facilement vous réunir lors des périodes de confinement pour composer ensemble ?

Je pense que nous avons vécu une expérience assez étrange du confinement dans le sens où nous n’avons pas vraiment été séparés, mais étions forcés de rester ensemble. Nous avons tous partagé la même maison à Camberwell, après l’avoir louée en pensant que nous n’y serions que quelques jours pendant la période de tournée. Elle n’était clairement pas faite pour accueillir six personnes, c’était donc assez intense, mais tout ce dont on a besoin pour faire un album.

Je pense qu’en matière d’écriture de chansons, Rob (NDR, Rob Knaggs, guitariste rythmique et second chanteur du projet), qui a mis tout cela en place, vous dirait probablement que le premier album était davantage tiré de ses expériences personnelles de jeunesse. Avec le second, nous ne pouvons pas vraiment prétendre que nous avons vécu une vie normale pendant toutes ces années. Il y a donc cette tentative de trouver une réelle humanité dans le propos, de grands thèmes qui unissent tout le monde plutôt que des expériences spécifiques. Il y a beaucoup de cadavres derrière nous…

crédit : Lauren Maccabee
  • Vous êtes donc six dans cette aventure avec un line-up inchangé depuis votre rencontre à l’université de Cambridge en 2016. Qu’est-ce qui fait que ça fonctionne toujours aussi bien entre vous six ? Qu’est-ce qui vous rassemble, vous fédère ?

Je pense que ça a si bien fonctionné parce que nous sommes ces gens bizarres qui se sentent très bien sur la route, voyageant beaucoup et donnant des concerts ; c’est ce que nous aimons faire par dessus tout. Il y a évidemment des tensions à certains moments, mais je pense que c’est une bonne chose.

  • Il y a quelque chose de l’instinct, de l’immédiateté sur ce disque. Comment, sur les (presque) 34 minutes que dure ce second album, avez-vous travaillé le rythme et l’enchaînement entre les pistes ? Qu’est-ce qui était le plus évident et, au contraire, le plus complexe à voir aboutir sur ce nouvel album ?

En effet, je pense que des morceaux comme « Dig » et « Cool It Kid » dégagent une réelle intensité et se révèle comme les chansons plus effrontées. Mais il y a aussi des moments plus poignants que je ne pense pas que nous aurions pu écrire sur le premier album… par exemple « Light Industry ». « The Drop » nous a pris une éternité, nous avions des sections de cuivres et tout, puis nous avons fini par demander à Ben de jouer sur son Casio avec un effet de trompette. Nous ne nous engageons pas dans un processus de production studio trop poussé parce qu’en fin de compte, je ne pense pas que nous serions capables de le traduire en live.

  • Sur ce nouvel album, tous les morceaux sont-ils venus assez facilement ou, a contrario, cela a été un véritable casse-tête par moments ? Racontez-nous un peu les coulisses de l’écriture de « Gulp! » si vous le voulez bien !

Oh, il y a beaucoup de bagarres, de petites disputes quand les gens n’obtiennent pas ce qu’ils veulent. Pour nous en tout cas, on n’a jamais partagé ce moment à la Queen où quelqu’un commence à taper sur « We Will Rock You » et où tout le monde se réunit autour du feu de camp. C’est assez épuisant comme exercice. Il a été écrit un peu partout, un peu dans le Devon, un peu à la maison, d’autres morceaux à Margate avec le gars avec qui nous avons travaillé sur « Winter Nets » (Dave McCracken).

  • J’ai particulièrement adoré l’épatant clip de « The Drop » tourné par la vidéaste et architecte Asaf T Mann dans un manoir. Comment avez-vous réagi quand il vous a présenté le scénario de ce court-métrage totalement barré et à l’atmosphère très lynchienne par moments ? Et quels souvenirs gardez-vous de ce tournage ?

Ah, Asaf est incroyable, c’est la première vidéo où je pense qu’on nous a présenté un ensemble de références artistiques vraiment réfléchies. Il y a beaucoup de clin d’œil à René Magritte, entre autres. Je pense que nous étions vraiment excités par ce projet, l’ambition sur le tournage était incroyable. Je me souviens qu’il a débarqué avec un entourage particulièrement glamour et qu’il a apporté à la réalisation de l’œuvre une allure que nous nous devions d’égaler.

  • Pour moi, en tant que français, j’ai beau avoir traduit consciencieusement les paroles, l’histoire de « The Drop » m’apparait totalement décalée. J’ai pu lire qu’il s’agit ici d’une invitation à profiter du moment présent plutôt que de vouloir réussir à tout prix. C’est bien ce dont il est question ici ?

Je crois que tu as tout compris. La phrase « Katie died just waiting for the right time to retire / Katie est morte en attendant le bon moment pour prendre sa retraite » résume bien la situation. C’est un ressenti que beaucoup de personnes expérimentent, je pense, surtout quand ils sont dans leur vingtaine. Ils se demandent ce pour quoi ils travaillent vraiment, car on leur a vendu un rêve qui ne semble plus être une réalité réalisable. Il ne faut pas trop s’attarder sur l’économie, mais on a l’impression que le contrat social est rompu pour les jeunes en ce moment.

  • « The Game », je le comprends comme une critique acerbe du monde moderne qui empêche certaines personnes de s’accomplir vraiment hors du travail avec ce passage « Ah yeah / That’s the game / Life’s hard but I can’t complain ». Avant de vivre de votre activité de musiciens, avez-vous exercé des « bullshit jobs » sinon des métiers alimentaires qui ne vous apportent rien personnellement ? Quel message donneriez-vous à la jeunesse d’aujourd’hui à ce propos ?

Nous avons tous occupé de nombreux jobs par le passé, nous avons eu beaucoup de chance de les avoir et, comme nous venions d’être diplômés de Cambridge, nous étions probablement mieux placés que la plupart des gens pour trouver des choses intéressantes à faire. Pour moi, en tout cas, il y avait juste une perte de sens dans le fait d’être dans un bureau la journée, la nature sans fin de celui-ci et le sentiment que ta vie n’était pas vraiment entre tes mains. Si j’avais un conseil à donner, ce serait probablement que les gens peuvent changer les choses et qu’ils peuvent le faire par la politique. Il y a beaucoup de gens (je suis un grand fan de David Graeber) qui ont aidé à imaginer une manière différente de travailler, de vivre et de faire partie d’une communauté. Le désenchantement à l’égard de la politique est tel qu’il est difficile de concrétiser quoi que ce soit. Je suis impliqué dans le parti travailliste au Royaume-Uni et je pense que ce n’est probablement pas un mauvais point de départ si tu veux que les choses s’améliorent….

  • Pour terminer sur les paroles, il y a la fin de « Dig! » qui m’a beaucoup amusé : « Ah ha he’s hotter than a car bonnet / You could cook an egg on him / Ah ha he’s hotter than a car bonnet / Oh you could cook a whole omelette ». Ce concept de l’homme cuiseur, c’est un concept à creuser ?

Oh, tu peux avoir accès à toute la culture à travers la cuisine, je pense.

  • Depuis quelques mois maintenant, les concerts sont repartis de plus belle pour vous. Qu’est-ce qui fait pour vous que le live est une expérience à part ? Qui se renouvelle d’ailleurs sans cesse au contact d’un nouveau public, pas vrai ?

C’est sûr, ça a été incroyable et ça rend tangible le succès de ce pour quoi tu as travaillé. Il n’y a pas de presse ou de radio qui puisse rivaliser avec le fait d’entendre des gens reprendre tes chansons en chœur. C’est très puissant. Pour moi, elles sont spéciales parce qu’elles sont toujours à la limite du ridicule. Je pense que tous les meilleurs interprètes, les Iggy Pops, etc. font ça, tu es juste à la limite du clown, mais tu ne dépasses pas tout à fait les limites et c’est ça qui rend l’expérience très forte.

  • Pour avoir eu la chance de vous voir en live il y a quelques années – c’était lors du festival l’Ère de Rien en 2018 -, je me souviens d’un live absolument généreux dont la performance de votre frontman, Alex Rice, m’avait totalement fasciné avec son allure incarnée entre Mick Jagger et Eddie Argos. Comment vous préparez-vous collectivement à accueillir votre public chaque soir avec cette même fraîcheur de vos débuts, maintenant en 2022 ?

Je pense que tous ceux qui sont montés devant une vraie foule doivent ressentir quelque chose de primitif en eux. Je ne sais jamais si c’est juste un instinct de combat ou de fuite, mais j’ai soudain l’impression que toi et ton groupe de potes derrière vous vous battez contre le monde, en essayant de donner le plus d’énergie qu’il est possible de donner.

  • Je me souviens également que l’inexpressivité volontaire de Ben Mack, au clavier, qui avait, il faut le dire, stupéfait une partie de l’auditoire. J’ai l’impression que ce running gag scénique entre vous est toujours d’actualité. Ben, ce rôle pince-sans-rire que tu as dans le groupe, en décalage avec l’énergie combinée des autres membres, elle remonte à un pari perdu ? Quelle est l’histoire vraie derrière ton talent de mime ?

Haha, j’aimerais que ce soit une façade. C’est pourtant vraiment Ben en personne ici. Je soupçonne très fortement qu’il déteste être dans un groupe la plupart du temps.

  • Alex « Al » Greenwood, tu es derrière la batterie et la seule femme au sein de Sports Team. En France, il y a un collectif de femme qui s’est monté pour dénoncer le manque de femmes musiciennes dans le réseau des musiques actuelles : More Women on Stage, dont tu as d’ailleurs peut-être déjà entendu parler. J’ai vu que tu es membre d’un collectif de créatives, créé par des femmes, pour des femmes : Inmotion. Tu peux nous en dire plus à ce sujet ?

Je n’ai pas entendu parler de ce collectif spécifique (NDR, More Women On Stage), mais l’initiative semble vraiment géniale. D’une manière générale, je pense qu’une visibilité accrue dans tous les domaines est le meilleur moyen de renforcer l’autonomie des personnes. C’est en partie la raison pour laquelle j’ai créé ce collectif pour le sport féminin – pour célébrer et défendre le sport et le mouvement des femmes et accroître leur représentation. Je crois fondamentalement que lorsque les filles sentent qu’elles peuvent prendre de leur place et évoluer sur un terrain de sport, cela se répercute sur la façon dont elles prennent leur place dans la société.

  • Et peux-tu également nous partager ton expérience en tant que seule femme dans un groupe de mecs et aussi ton regard sur la scène anglaise vis-à-vis de cet équilibre vers lequel tendre en matière de mixité homme-femme dans les programmations de festival ?

Mon genre ne joue pas un grand rôle dans la dynamique du groupe. Nous sommes un groupe d’amis (et parfois d’ennemis) avant tout, et en tant que groupe, la culture que nous avons construite fait que je me sens en sécurité et valorisée, souvent en colère, mais jamais rejetée. L’industrie musicale au sens large a malheureusement encore beaucoup de travail à faire. Les choses commencent à changer, mais pas assez vite et chaque fois que nous partons en tournée, je ressens le rappel fatigant et ennuyeux que je ne suis pas la norme. Les groupes dirigés par des femmes à l’affiche des festivals ne sont que la partie émergée de l’iceberg et reflètent un manque de diversité à tous les niveaux – des labels aux studios d’enregistrement – et cela ne concerne pas seulement les femmes.

  • Sortons un peu des aspects purement musicaux pour parler du graphisme de votre pochette qui est, cette fois-ci, très minimaliste, presque cartoonesque avec ce bâton de dynamique prêt à exploser dans un style presque pop art. Comment est venue cette direction artistique qui se situe presque à l’inverse de celle de « Deep Down Happy » qui arborait un côté quasiment « art brut » avec son mélange de collages de cartes postales et de prospectus, de griffonnages complétés de coups de peintures ? Et qui l’a réalisé au passage ?

Je ne me souviens plus du nom du gars qui l’a fait, mais notre point de référence c’était la pochette de l’album de Teenage Fanclub, « Bandwagonesque ». On voulait juste que ce soit audacieux et que ça sorte du lot. Nous avons toujours abordé la question des flyers, des cartes postales, etc. à partir d’une scène DIY assez punk, car c’est un moyen très important de sentir que l’on a une connexion avec les gens, d’avoir quelque chose de tangible qui donne l’impression d’avoir été fait avec beaucoup d’amour. C’est aussi un bon moyen d’étoffer les idées que l’on a eues entre deux albums et d’emmener les gens en voyage avec nous.

  • « Gulp! » est désormais disponible. Comment avez-vous vécu cette sortie ?

Très excité, très épuisé.

  • Enfin, une question sur le public français, car vous avez déjà eu quelques fois l’occasion de vous y frotter. Quels souvenirs en gardez-vous et d’ailleurs, parlez-vous un peu français ? Un mot en particulier que vous aimez ?

La petite amie d’Henry vit à Paris et fait partie d’un groupe appelé PPJ, donc je pense qu’il progresse beaucoup en français grâce à elle.

J’ai vécu au Cameroun pendant un certain temps quand j’étais jeune et je pense que je le parlais bien mieux que maintenant. Quoi qu’il en soit, nous aimons jouer en France, c’est vraiment un public attentif qui, je pense, est là pour entendre quelque chose qu’il juge innovant. Et puis la nourriture, la nourriture est incroyable. Je reste après la dernière nuit de notre tournée à Paris et je vais à Toulouse. Je vais faire le plein de gourmandises avec le cassoulet.


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ENGLISH

Before their show on Monday night at the Boule Noire, Paris, the spirited London-based Sports Team will have time to answer our questions we sent them at the end of the summer. But it’s well known that good news comes when you don’t expect it any longer. If the extended interview inevitably leads us to talk about « Gulp! », their second album released at the end of September, this is also a great opportunity to look back on this collective adventure started on the benches of Cambridge University in 2016. In the presence of Alex Rice, their charismatic singer, and Al Greenwood, their remarkable drummer, the sextet tells us about the writing of this energetic and explosive record, which clearly embodies that inimitable British spirit, at once lively, cynical and protesting.

crédit : Lauren Maccabee
  • « Gulp!  » is for me a very tasty album, almost gluttonous. It starts with a bang, with its very catchy, fast and obviously explosive side as the sequence of songs offered by « The Game », « Dig » and « The Drop » quickly demonstrates. How did you bring new creative ideas on this album, what did you want to bring new to Sports Team with this second long format?

Yeah, I think it’s explosive, it’s trying to make sounds that feel big on the grand stage when you’re playing to loads of people, but also trying to do it with a bit of subtlety which we’ve not necessarily nailed before. I think the album and the way it’s played in the live set have a lot of different moods to it. Takes you in and out. It was tough not playing live during the period of writing (covid) but I think that probably just made us romanticise the experience even more.

  • In the two years since your previous album « Deep Down Happy » in 2020, the world has deeply changed. What impact did this worldwide situation had on your inspiration, on your songwriting? Have you been able to easily come together during periods of lockdown to compose music together?

We had a pretty odd experience of lock down in that we weren’t really torn apart but forced together. We all lived in the same house in Camberwell through it, having started renting it thinking we’d only be there a handful of days around the tour, it definitely wasn’t made to house 6 so it was intense but that’s what you need to put an album together really.

In terms of the songwriting, Rob who puts it all together would probably tell you that the first album was more drawn from personal experiences growing up. This second one we can’t really pretend we’ve been living a normal life for the last, however, many years. So it’s got that attempt to find a real humanity in things, big themes that unite everyone rather than specific experiences. There’s a lot of death in there…

  • There are six of you in this affair with an unaltered line-up since you met at Cambridge University in 2016. What makes it always work so well between you all six? What brings you all together?

It’s worked so well because we’re those odd people who just feel very at home on the road, travelling a lot and playing shows, that’s all we want to do. There’s obviously tension at times, though, I think that’s a good thing.

  • There is something of instinct, of immediateness on this record. How, on the (almost) 34 minutes that this second album lasts, did you work on the rhythm and the chaining between the tracks? What was the most obvious and, on the other hand, the most complex to achieve on this new album?

Yeah, I think so, tracks like “Dig” and “Cool it Kid” have a real intensity that gets released on the brasher songs. But there are also more poignant moments that I don’t think we would’ve been able to do on the first album…something like Light Industry. The Drop took forever, we had brass sections in and everything, then ended up getting Ben to play it on his Casio with a trumpet effect. We don’t go in for too much studio production because ultimately, I don’t think we’d be able to translate it live.

  • On this brand-new record, did all the songs come easily or, on the contrary, was it a real headache at certain moments? Tell us a little bit about the behind-the-scene process of writing « Gulp » if you will!

Oh, plenty of fights, sulking when people don’t get their own way. For us at least there’s never that Queen moment where someone starts tapping out “We Will Rock You” and everyone gets round the campfire, it’s pretty gruelling. It was written all over the place though, a little in Devon, some at the house, other pieces in Margate with the guy we worked on “Winter Nets” with (Dave McCracken).

  • I especially loved the amazing music video for « The Drop » shot by videographer and architect Asaf T Mann in a mansion. How did you react when he presented you the script of this short film, which is totally crazy and has a very Lynchian atmosphere at some points? And what memories do you have of this session?

Ah Asaf is amazing, it was the first video where I think we’ve been presented with a really thought through set of artistic references. There’s a lot of ​​René Magritte in there amongst others. I think we were really excited by it throughout, the ambition of it all was incredible. I remember him swinging up with a particularly glamorous entourage who stuck around him and his beautiful baby, he just brought a swagger to the thing I think we felt we had to match.

  • For me, as a Frenchman, I may have dutifully translated the lyrics, but the story of « The Drop » seems totally out of the box. I have also read that it is an invitation to enjoy the moment rather than trying to succeed at all costs. Is that what it’s about?

I think that’s right. The line ‘Katie died just waiting for the right time to retire’ sums it up. It’s a feeling a lot of people have I think, especially in their 20s. Wondering what they’re actually working towards, having been sold a dream that no longer feels like an achievable reality. You don’t want to get too much into economics, but it does feel like the social contract is broken for young people at the moment.

  • I understand « The Game » as an acerbic criticism of the modern world that prevents some people from really fulfilling themselves outside of work with this part « Ah yeah / That’s the game / Life’s hard but I can’t complain ». Before to live from your activity as musicians, did you have any bullshit jobs or alimentary jobs that don’t give you any satisfaction? What message would you give to the youth of today about this?

We all worked loads of jobs before, we were really lucky to have them too and having just graduated from Cambridge probably in a better position than most to find interesting things to do. For me at least there was just a soullessness to being in an office in the day, the unending nature of it and the sense that your life wasn’t really in your own hands. If I had any advice, it’s probably that people can change things and they can do it through politics. There are plenty of people (I’m a big fan of David Graeber) who have helped to imagine a different way of working, living and being a community. There’s just such disenchantment with politics that makes it hard to achieve anything. I’m involved with the Labour Party in the UK and I think that’s probably not a bad starting point if you want things to get better.

  • To conclude with the lyrics, there is the end of « Dig! » which amused me a lot: « Ah ha he’s hotter than a car bonnet / You could cook an egg on him / Ah ha he’s hotter than a car bonnet / Oh you could cook a whole omelette ». The cooking man, is it a concept to be dug?

Oh you can get at all of culture through cooking I think.

  • For a few months now, the gigs have been going back to normal for you. What makes live performances a special experience for you? Which is constantly renewed by being in contact with a new audience, isn’t it?

For sure, it’s been incredible and just makes tangible the success of what you’ve been working on. There’s no piece of press or radio that can compete with hearing people sing songs back at you. It’s very primal. For me they’re special because they’re always teetering on the ridiculous. I think all the best performers, the Iggy Pops, etc. do that, you’re right on the edge of being a clown but you don’t quite take it over the edge, and it feels powerful.

  • Being lucky enough to have seen you live a few years ago – it was during the L’Ère de Rien Festival in 2018 – I remember an absolutely generous live show where the performance of your frontman, Alex Rice, totally mesmerised me with his embodied allure between Mick Jagger and Eddie Argos. How do you collectively prepare to greet your audience each night with that same freshness from your debut, now in 2022?

I think anyone that’s gone up in front of a proper crowd of people must feel something primal in them. I’m never quite sure if it’s just a fight or flight instinct but it suddenly feels like you and your group of mates behind you squaring off against the world, trying to give more energy than they can give you.

  • I also remind myself that the voluntary inexpressiveness of Ben Mack, at the keyboard, which had to say it stunned a part of the audience. I have the feeling that this stage running gag between you guys is still going on. Ben, this deadpan role that you have in the band, out of step with the other members’ combined energy, it goes back to a lost bet? What is the real story behind your miming expertise?

Haha I wish it were an act. That’s very much Ben in person too. I strongly suspect he hates being in a band most days.

  • Alex « Al » Greenwood, you are behind the drums and the only woman in Sports Team. In France, there is a women’s collective that was created to denounce women musicians in the current music network: More Women on Stage, which you may have already heard of. I have seen that you are a member of a creative collective, created by women, for women: Inmotion. Can you tell us more about this collective?

I haven’t heard of this specific collective but it sounds great. In general, I think increased visibility across the board is the best way to empower people. This is part of the reason I set up the women’s sports collective – to celebrate and champion women’s sport and movement and increase representation. I fundamentally believe that when girls feel like they can take up space and move on a sports field, this will translate to the way they take up space in society.

  • And can you also share with us your experience as the only woman in a guys’ group, and also your vision of the English scene in regard to this balance towards which to tend in terms of male-female mix in festival scheduling?

My gender doesn’t play much of a role in the band’s dynamic. We are a group of friends (and sometimes enemies) first and foremost, and as a group, the culture we’ve built means I feel safe and valued, often pissed off, but never othered. The music industry more broadly sadly still has a lot of work to do. Things are starting to change, but not quickly enough and every time we go out on the road I experience the tiring and boring reminder that I am not the norm. Female-fronted acts on festival bills is really the tip of the iceberg and reflects a lack of diversity across the board – from labels to recording studios – and this isn’t just about women.

  • Let’s get out of the purely musical aspects to talk about the graphic design of your cover which is, this time, very minimalistic, almost cartoonesque with this stick of dynamics ready to explode in an almost pop art style. How did this artistic direction come about, which is almost the opposite of that of « Deep Down Happy », which had an almost « art brut » side with its mix of postcards and flyers collages, scribbles completed with paint strokes? And who did it by the way?

I can’t remember the guy’s name who did it but a reference point for us was « Bandwagonesque »‘s Teenage Fanclub album artwork. We just wanted it to be bold and stand out y’know.

We’ve always come at all the flyers and postcards, etc. thing from quite a punk DIY scene, though, it’s a really important way of feeling like you actually have a connection with people, having something physical that feels like a lot of love has gone into it. It’s also a good way of fleshing out ideas you’re having in between making albums and taking people on the journey with you.

  • « Gulp! » is out now, how do you feel about this new release?

Very excited, completely exhausted.

  • Lastly, a question about the French crowd because you already had a few times the opportunity to perform there. What memories do you have of it and do you speak a bit of French? A particular word that you like?

Henry’s girlfriend lives in Paris and is in a group there called PPJ, so I think he’s picking up quite a lot of French. I lived in Cameroon for quite a while when I was young, so I think I used to speak it far better than I do now. Either way though we love playing in France, it’s definitely a thoughtful crowd who I think are there to hear something they feel is innovative. Also, the food, the food is unbelievable. I’m staying on after the last night of our tour in Paris and heading down to Toulouse. Going to go full gourmands on the cassoulet.


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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques