Les premières éditions de festivals, la naissance d’une nouvelle salle de concert, la confirmation d’une artiste ex-machina et hors format, le grand retour d’un rendez-vous incontournable de la Côte d’Opale et une très belle soirée mettant à l’honneur la nouvelle scène indie lilloise : voici nos cinq bons plans concerts à ne pas manquer durant tout le mois de juin.
Elysian Fields au Festival Fuzz’tival
Jeudi 2 juin au Sismographe (Aurillac)
Une nouvelle salle fait son apparition dans le paysage musical en France, le Sismographe à Aurillac, avec une jauge format club de 400 personnes debout. Après un premier concert inaugural à guichets fermés avec les éternels Têtes Raides, le lieu accueillera dans le cadre du festival Fuzz’tival, le duo culte américain Elysian Fields, articulé autour de la chanteuse Jennifer Charles et du guitariste Oren Bloedow. Chaque concert de ce groupe pas comme les autres est la porte ouverte vers une expérience pleine de poésie, de grâce et de sensibilité dans un maelstrom d’émotions contrastées qui puisent leurs origines dans le rock, le blues et le folk. Jennifer Charles est indéniablement une chanteuse d’exception, à l’expression subtile et habitée, capable de déclencher la foudre comme de chuchoter la mélancolie avec un feeling bouleversant, au point de se rapprocher par moments, de l’intensité de l’immense Billie Holiday. Du côté d’Oren Bloedow, il y a quelque chose de magnétique et de viscéral qui habite ses mains dans son jeu de guitare expressif et agité. Dans le cadre d’une mini-tournée à travers la France, Elysian Fields diffuse avec toujours autant de force la puissance évocatrice de son dernier album sorti en 2020, le magnifique « Transience of Life », avec cette escale cantalienne avant de filer à Paris pour deux concerts de rang à l’Archipel. À Aurillac, de jeunes musiciens et groupes en herbe auront l’honneur d’ouvrir pour les New-Yorkais : Brain’s Bug, Tropico et Anonymusic.
DeLaurentis
Jeudi 16 juin aux Étoiles (Paris)
Pour celles et ceux qui connaissent DeLaurentis depuis ses débuts, son premier album, « Unica », a marqué un véritable tournant sur le chemin de la jeune compositrice. Acceptant la machine comme son double créatif à part entière, la musicienne a donné naissance au journal intime de leur relation entre orages et éclaircies, acceptant ce prolongement d’elle-même comme une part cruciale de sa personnalité. Et c’est bel et bien sur scène que la symbiose prend une ampleur inégalée. Là où le spectateur blasé imagine une simple performance consistant à interpréter plusieurs titres en se reposant sur l’intelligence artificielle, DeLaurentis épouse littéralement les contours des outils dont elle dispose, les fait parler et s’exprimer en tant qu’entités aptes à revêtir leur existence propre. Une union fabuleuse et hypnotique, amplifiée depuis peu par les perfectionnements technologiques que l’artiste a adoptés afin d’offrir à ses objets futuristes une âme, un dialogue unique et fascinant.
Pies Pala Pop Festival
Les 24 et 25 juin au Jardin Moderne (Rennes)
Pour fêter ses six premières années d’activité, soit près de quarante concerts organisés dans tout Rennes depuis 2016, l’association Des Pies Chicaillent annonce fièrement fin juin au Jardin Moderne la tenue de son premier festival en plein air. Huit formations pop, rock et folk, du 100% indé et DIY, mêlant talents locaux et internationaux sont ainsi à l’honneur sur les deux journées. À l’affiche du vendredi soir : la chanson pop alternative cynique des Parisiens de Belvoir, l’indie nonchalant et sans pression des Hollandais de Lewsberg, le post-punk kraut mordant des formidables Irlandais de Junk Drawer ainsi que la chamber folk lumineuse de la Bordelaise Julie Margat aka Lispector. Quant au samedi, place au duo art punk captivant ontarois Deliluh, à l’œuvre électronique curieuse et hors format de l’Écossaise R.AGGS, aux théories punk fumeuses et dépravées du quatuor parisien Les Clopes et également au nouveau projet pop expérimental d’Eric Pasquereau, le curieux Claptrap où bossa nova, indie pop et prog futuriste trouvent une parfaite entente. Mention spéciale au nom du festival qui rappellera aux boomers que nous sommes le refrain du regretté Scatman John.
Festival La Bonne Aventure
Les 25 et 26 juin à Dunkerque
Après une annulation en 2020 et un décalage au mois de septembre l’an passé, La Bonne Aventure reprend ses quartiers d’été les 25 et 26 juin à Dunkerque, ou plutôt à la station balnéaire de Malo-les-Bains. Les pieds dans le sable côté plage ou une bière à la main côté casino, La Bonne Aventure propose plus que jamais cette année un programme éclectique qui vous permettra de faire le grand écart de Roméo Elvis à The Murder Capital ou de You Man à Clara Luciani, en passant par Arnaud Rebotini, Gaël Faye, Thylacine et bien d’autres. Tout cela sans oublier un programme d’installations artistiques côté plage et surtout, surtout, le retour des parcours secrets, ces occasions uniques d’assister (sans savoir qui l’on va voir ni où) à des concerts intimistes dans des lieux insolites.
Yolande Bashing, Paprika Kinski et Orange Dream
Mercredi 29 juin à Petit Bain (Paris)
Hello Music, dispositif de repérage et d’accompagnement des artistes de la Métropole Européenne de Lille exporte ses talents lillois à la capitale le temps d’une soirée à Petit Bain. On ne se mouillera pas trop en vous recommandant chaudement de venir buller en bonne compagnie de trois formations électro, pop et rock très singulières. À commencer par l’ovni synthético-mélancolique Yolande Bashing, grand bricoleur de sons et d’émotions tourmentées. On craque aussi fort pour la bubble pop acide et sensuelle de Paprika Kinski au groove torride. Plus foudroyant encore, l’indie rock chamanique d’Orange Dream, duo guitare-batterie-chant, devait faire grimper façon hammam la température déjà torride de la scène flottante parisienne, sinon faire sacrément tanguer l’embarcation. Argument béton en plus : la soirée est à 5 euros, alors ça serait vraiment dommage de s’en priver !