[Live] Snail Mail et Soccer Mommy à la Maroquinerie

En 2018, nous avions noté parmi nos nouvelles songwriters américaines préférées Soccer Mommy et Snail Mail. Une chance unique donc de les voir réunies en double plateau à la Maroquinerie, avec même en bonus, un petit duo. On a vécu une soirée de rêve.

Soccer Mommy – crédit : Cédric Oberlin

Soccer Mommy ouvre le bal avec son quintet. Plus d’un après son premier album, on pouvait s’attendre à quelques nouveautés. Ainsi, entre le très apprécié « Your Dog » et autres bijoux indie-pop de son « Collection », comme « Try », de nouvelles chansons se sont glissées. L’état d’esprit est le même, avec sa volonté d’écrire des titres introspectifs, délicats, évoquant le passage à l’âge adulte, et une intense mélancolie. La fin du set voit le band se retirer pour trois dernières prestations en guitare/voix, avec parmi elles sa reprise favorite de Springsteen « I’m on Fire ». Lindsey Jordan alias Snail Mail, qui guettait dans le coin de la scène en embuscade a rejoint à cette occasion pour répondre au chant de son amie sur « Still Clean ». Une ultime performance réunit tout le groupe et met fin à la première partie sur « Scorpio Rising ».

La révélation Snail Mail nous a enchantés l’année passée avec son rock mélancolique, mais elle n’avait encore jamais eu droit à un concert en tête d’affiche dans une salle parisienne, malgré deux passages remarqués en festival dans la capitale (à la Villette Sonique puis en Main Event du Pitchfork). C’est désormais chose faite à la Maro, et amplement mérité pour cette jeune représentante d’une vague US qui séduit avec ses cordes de guitares acérées, un songwriting soigné et ses envolées fortes en émotion (on pense au trio Boygenius). La voix éraflée de Lindsey Jordan permet ainsi, à sa manière, de chanter des textes livrés à fleur de peau.

Elle n’a pas vingt ans, mais ses hymnes pour cœurs brisés, tels « Pristine » ou « Heat Wave » font mouche, marques d’une sensibilité et d’un talent à l’état pur. Imitant son acolyte de Nashville, qui observe tout le set depuis un bord de la scène attenant aux coulisses, Lindsey Jordan achève la soirée avec deux morceaux en guitare/voix qui laissent pantois devant ce mélange de fragilité et de maîtrise, le tout à peine contenu par une nervosité palpable et qui marque encore ses performances. Elle progresse ainsi de concert en concert, et rend toujours plus transcendantes ses compositions malignes et catchy parmi lesquels « Full Control » et « Speaking Terms » font figure d’apothéose.


Retrouvez Snail Mail sur :
Site officielFacebookTwitter

Retrouvez Soccer Mommy sur :
FacebookTwitterBandcamp

Photo of author

Charles Binick

Journaliste indépendant, chroniqueur passionné par toutes les scènes indés et féru de concerts parisiens