[Live] Pitchfork Music Festival Paris 2021

21 novembre : Sébastien Tellier et Muddy Monk

Sommaire

En (presque) clôture, après l’ajout du concert de Metronomy à la Fondation Louis Vuitton, le Pitchfork Paris décidait de faire basculer le dimanche soir dans une atmosphère rêveuse et suave. Et quel meilleur endroit que la Salle Pleyel – longtemps dédiée au classique – pour offrir à cette nuit 100% francophone le plus bel écrin ?

Muddy Monk

Venu présenter son nouvel album – « Ultra Dramatic Kid » – à paraître au printemps 2022, Muddy Monk ouvre la soirée dans l’onirisme le plus total. Seul en scène, dans un setup minimaliste, entouré de deux imposants et fascinants panneaux lumineux, l’artiste suisse se mue en prêcheur vers lequel près de 2000 corps et âmes se tournent. Au fil de sa voix céleste, Monk déroule l’ensemble des inédits de son second LP annoncé. L’occasion d’effectuer un premier concert-test et de recevoir les retours en direct d’un public qui n’avait pas encore eu l’occasion d’en entendre la moindre note. Au fil de tracks puissants et profonds, contrastant avec le chant cristallin et toujours empli de lyrisme de son interprète, le galop d’essai s’avère concluant.

Rassuré par le bon accueil réservé par le public, Muddy Monk conclut son set sur « TR », premier court single paru récemment. À l’image de ce titre brut et néanmoins finement produit, le live a permis de déceler l’explosivité des nouveaux morceaux. Toujours portées par des paroles dédiées à l’expression du sensible, les chansons offrent une densité encore peu explorée jusqu’ici dans la discographie du Fribourgeois – si ce n’est peut-être sur « Myllenium », sorti en 2020. Entre quelques touches de claviers French Touch et superpositions de strates électroniques, Muddy Monk nous rend curieux de découvrir le produit fini de son album studio et de le retrouver au cœur d’une scénographie plus garnie pour voir quelle en sera la résonance en compagnie, pourquoi pas, d’autres musiciens.


Sébastien Tellier

Le chemin était alors tout tracé pour permettre à Sébastien Tellier, en tête d’affiche, de parfaire l’envoûtement. L’immersion immédiate dès les premières notes de « Sexual Sportswear » a permis d’offrir une transition idéale du sensible au suave. Dans un habit couleurs arc-en-ciel, et accompagnés de ses trois musiciens aussi doués qu’agités, Tellier fait rapidement de Pleyel son salon et de la soirée une fête. Chez lui pour l’ultime concert de sa tournée, il prouve à quel point sa musique sans cesse réinventée – et riche de dix albums studio en vingt ans – sait se muer en bande son à caractère cinématographique. Les inarrêtables claviers placés en plein centre de la scène – comme pour mieux valoriser les arrangements électroniques – nous mènent tout du long au fil d’un voyage spatial extrêmement prenant. L’acoustique exceptionnelle du lieu n’a de cesse de servir la qualité de production et la précision instrumentale délivrées par les 4 hommes sur scène.

Longtemps après le concert ont tourné dans la tête du public les basses synthétiques et profondes de « Cochon Ville » et « L’amour naissant », les claviers hypnotisant de « Stuck in a Summer Love », la batterie martelée de « Domestic Tasks »… D’une puissance sonore rarement expérimentée, la prestation léchée a constamment viré à l’extatique – malgré un public trop statique – jusqu’à son épilogue autour de « Stunt », titre composé avec Mr. Oizo pour la bande originale du film « Wrong Cops ». En alternant le tendre (« Roche », « La ritournelle », « L’amour et la violence ») et le dansant, le rétro et l’actuel, Sébastien Tellier a montré combien il savait synthétiser à lui seul, avec sa propre patte, ce qui se faisait de mieux sur la scène électronique – et plus globalement musicale – en France ou à l’international.


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Florian Fernandez

Florian Fernandez

"Just an analog guy in a digital world". Parfois rock, parfois funk, parfois électro, parfois folk, parfois soul, parfois tout à la fois.