[Entourage #102] Of Course

L’histoire d’Of Course a tout d’une aventure : au départ groupe de metal, les Français sont partis chez nos cousins du Canada avec la ferme intention de conquérir le Québec. Entre temps, ils ont laissé les grosses guitares de côtés pour se tourner vers une musique où le funk et le rap cohabitent avec bonheur. L’an passé le groupe, désormais en duo, a trouvé la formule qui claque avec l’EP « Montréal Bagarre ». Un groove insolent, de l’humour, de l’amour et une petite dose de sérieux, la musique du duo a définitivement tout pour séduire. Alors qu’ils avaient fait leur grand retour avec « Paris Bastonne » en featuring avec Oré, Of Course a profité du confinement pour mettre du respect sur le pangolin, avec un titre hilarant. Aujourd’hui, c’est en toute logique que les plus Français des Québécois nous parlent de leurs amitiés canadiennes.

crédit : Marie-Laure Blancho

L’Amalgame

Will : Je commence par eux parce que c’est pour nous deux plus que juste un groupe qu’on aime : c’est nos frères. Je les ai rencontrés en 2015 lors de l’enregistrement d’un podcast de musique live que j’anime (Le Studio) et j’ai tout de suite adhéré à leur style. C’était funky, c’était un gros bordel et ce qui m’a plu, c’est qu’il n’y avait rien de calculé, contrairement à d’autres rappeurs, c’était sincèrement eux ! Ça m’a tellement plus qu’on a monté un projet ensemble (voir Suprême sans plomb). Avec le temps, ils ont fait évoluer leur style musical, vers un truc plus rap, mais on retrouve toujours leur touch un peu bordélique et presque théâtrale (les mecs font une chorégraphie que j’ai dû voir 100 fois, mais qui me fait toujours autant rire sur leur track « Danse rituelle »). Dans leur dernier album, ils ont fait une fixation sur la boisson énergisante Gatorade Cool Blue (je me fais juger parce que moi clairement j’aime la « Orange ») mais la track qui va avec le concept a un refrain juste parfait.


Suprême sans plomb

Émile : Attention : conflit d’intérêts en vue ! Début 2016, on nous avait proposé de devenir résident d’un bar concert de Montréal avec un concept : jouer tous les mois et inviter des rappeurs à performer sur nos musiques. La première édition était avec L’Amalgame, on a composé des sons avec eux, et la connexion s’est faite super rapidement, ils étaient très funky, on faisait du funk, ça ne pouvait que marcher. Malheureusement la résidence n’a pas continué, mais notre collaboration, par contre, si : on a sorti un EP « Le prix du funk » et monté Suprême sans Plomb à la suite de ça. On a fait une tournée au Québec et quelques concerts, ce qui a vraiment soudé notre amitié et la puissance d’énergie que le groupe dégageait. Sérieusement, on n’a jamais vu un show de Suprême sans Plomb où le public ne se levait pas! On a même fait la première partie de Karim Ouellet, musicien plutôt très calme, devant une salle assise avec une moyenne d’âge plus vieille que notre public cible, et la salle s’est transformée en discothèque. On s’est arrêté il y a presque un an maintenant : les projets solos des mecs de L’Amalgame prenaient trop de temps, Of Course aussi. Mais je pense qu’à un moment ou un autre, le projet va reprendre, parce qu’il y avait un vrai potentiel.
Là où Suprême sans Plomb et l’Amalgame restent important dans l’histoire de Of Course, c’est avec eux que Will a assumé le côté rap dans son chant, qui aujourd’hui fait clairement parti de notre son.


Catboot

Émile : Catboot aka Thomas O’Malley. Lui, c’est un frère. Il est dans l’Amalgame, donc on a fait beaucoup de shows ensemble, avec notre ancien projet commun ou avec nos groupes respectifs. C’est un artiste complet et vraiment productif, il écrit vite et bien. C’est une faculté qui m’a toujours impressionné chez les gens comme lui ou Will. Nous avons des goûts similaires en matière de musique, et ça se ressent quand on travaille ensemble. On fonctionne de manière très intuitive. Il collabore avec des gens d’horizons différents et quand il m’envoie des projets, je ne sais jamais à quoi m’attendre. Si tu veux sortir de ta zone de confort, c’est exactement ce qu’il faut. C’est pour ça que j’aime travailler avec lui.


LaF

Émile : C’est gars-là, c’est du sérieux… On gravitait un peu dans le même milieu avant de les rencontrer en partageant la scène lors d’un show. Ils sont vraiment talentueux et possèdent chacun leur propre personnalité en plus d’avoir un beatmaker de feu. Pour moi, ce sont les gars les plus solides du milieu, hand down… On a fait en quelque sorte un échange de bons procédés avec eux. Mantisse est venu poser une verse sur notre chanson « Oublie-moi » et moi j’ai enregistré quelques basses pour leur premier album « Citadelle ». Ça a été une superbe expérience de travailler ensemble, car ce sont de vrais pros en plus d’être vraiment sweet.


Vanwho

Émile : Ça fait longtemps que je connais Vanoue puisque nous étions collègues avant de jouer dans le même groupe. Je pense que c’est la personne la plus entière et spontanée que je connaisse. Elle a un univers très personnel qu’elle a patiemment travaillé pendant des années. Elle exprime des sentiments de façon simple, mais toujours avec beaucoup de sensibilité. On a partagé beaucoup de bons moments, sur la route, en studio. Mais je pense ce qui ressort le plus de notre collaboration, c’est que ça m’a permis d’explorer un côté plus sensible de ma personnalité musicale.


Kirouac & Kodakludo

Will : À la base, je suis tombé sur l’EP « Wesh » de Kirouac & Kodakludo par pur hasard, « back » est parti dans mes oreilles via une playlist aléatoire et j’ai accroché direct. Leur EP m’a fait tout mon été 2018, j’ai fait un road trip en Italie, c’était clairement ma bande-son. Ils ont un truc assez unique au Québec, très électro house, le beatmaker Kodakludo a clairement une touche très européenne dans son approche, avec le flow plutôt doux de Kirouac, ça fonctionne merveilleusement bien !
À mon retour de voyage, on était sur la prod de « Montréal Bagarre », on composait les démos et vu que j’étais secrètement super fan, j’ai demandé à notre manager qui le connaissait de nous arranger un featuring avec le rappeur Kirouac. Dès qu’il a accepté, on a composé « Minuit » sur mesure pour lui, puis il est arrivé à notre première rencontre en me disant « Mec je sais pas pourquoi, mais ce son me fait penser à une soirée au Casino ». On est parti sur une double histoire, lui qui arrive chanceux, moi qui repars bredouille. Ça a fait un de nos plus gros succès en date ! On a essayé de commencer des productions avec Kodakludo aussi, mais nos emplois du temps ne sont pas super faciles à synchroniser, mais j’ai espoir que ce projet finira par arriver à un moment, parce que ça sera certainement une grosse claque sonore.


De.Ville

Will : Ce groupe est un ovni montréalais, on les connaît un peu, car on a le même manager et qu’on a pu faire quelques shows ensemble. De.Ville, pour les présenter, c’est un duo composé d’un multi-instrumentiste, Simon et d’un chanteur, Ziad, qui fait de la musique disco électro funky chantée principalement en arabe. C’est franchement génial : ils ont leur univers, c’est très facile d’embarquer dedans autant en live qu’en album. On parle depuis quelque temps d’une collaboration avec eux, on aimerait vraiment que ça aboutisse dans le futur, j’ai l’impression qu’ils nous préparent quelque chose d’énorme pour faire suite à leur EP « Sables ». C’est un groupe montréalais à suivre de près, ils vont certainement faire parler d’eux bien au-delà du Québec.



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Charles Gallet

Conteur d'histoires musicales, j'explore les tendances actuelles à travers le spectre des émotions qu'elle procure.