Le premier vol pour Nowheresville s’vouplait

Sounds From Nowheresville ou l’explosion indie made in England de ce début d’année. Le duo de l’outre-Manche nous propose avec ce nouvel album une véritable révolution. C’est la tête en bas que l’on se laisse emporter vers cet autre monde très coloré, extrêmement tonique. Comme prisonnier d’une écoute dont on se délecte, on s’éveille alors que « Sounds From Nowheresville » laisse transparaitre des influences insoupçonnées, une profondeur non par le « sens profond » de l’album, mais par la richesse de ses ressources.

On le comprend très vite – dès l’ouverture, tout juste excellente – ce disque va dynamiter le genre, remettant en cause une hiérarchie dont le groupe n’était pourtant pas exclu. Les incursions électros sont mesurées, perspicaces,  au service d’une recette que les mancuniens affinent maintenant depuis six ans.

L’excitation nous gagne alors qu’à chaque changement de track, notre vision de l’album est chamboulée. Il est clairement impossible de classer cet opus et le phénomène se renforce à l’écoute d’ « In Your Life ». Ce morceau image parfaitement l’impuissance de toute analyste face à l’album ! Après quelques secondes, ce que l’on aurait pris pour la B.O. d’un western contemporain se transforme en un remake d’Hallelujah façon J.Buckley, signé Ting Tings.

Outre le d’ores et déjà semi-cultissime « Hands » (sélectionné pour la bande-son d’une des dernières productions EA), l’album nous propose d’excellents titres, tous marqués d’un atypisme enivrant, « Guggenheim » en tête. Au fil de l’écoute, j’ai très vite le sentiment que ce disque va ravir un public averti certes, mais aussi faire chavirer des réfractaires, initier un nouveau public.

Au final, cet album c’est plus d’une heure sans que l’on puisse ne serait-ce que baisser le son. Envouté par un puissant pêle-mêle inédit que je qualifie, à chaud, de révolutionnaire, je termine l’écoute de la dernière sortie de The Ting Tings abasourdie. Le mot est bluffé, plus exactement.

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Rémi Deleo

Disquaire et chroniqueur repenti, aujourd'hui blogueur et chineur à proies multiples - et des fois, je rechute.