Jamais forcément facile, jamais totalement difficile. Savoir ce qui devrait se passer une fois l’oubli installé, derrière les portes closes de la solitude, ne se fait cependant pas dans la demie-mesure. Pourtant, rien n’est question de complainte ou de complaisance dans une forme encombrante de détresse et de repli sur soi. « Wallflower » éteint les lumières de salles vides et abandonnées, mais n’omet pas de laisser, au loin, de quoi rallumer la flamme. Même si cette dernière demeurera éternellement dans le souvenir.
Tandis que d’autres auraient trempé leurs pinceaux musicaux dans les couleurs ternes du spleen, LE BLEU s’emploie à démontrer qu’au-delà de l’incompréhension et de l’absence, il y a avant tout l’humain, son cœur et son esprit. Grâce à cette fragile équation, « Wallflower » ne s’abîme jamais dans la mélancolie ou au plus profond d’accords mineurs rebattus et épuisés. Du constat naît l’évidence. Celle d’une relation arrivée au bout de la route et exigeant que les mains se séparent, que les doigts se délient. La bande-son de cette séparation peut dès lors s’imprimer au creux de nombreuses scènes que chacune et chacun de nous aura, un jour, vécues. L’intelligence de LE BLEU réside dans cet espoir que beaucoup s’imaginent vain ; il n’est à aucun moment une fatalité.
« Wallflower » réconforte, rassure et assimile la nouveauté par la disparition. La fugacité par la désincarnation de la passion. Les racines pop rock de la chanson ne pleurent pas ; elles regardent couler le flot existentiel, ses conséquences et ses modifications. LE BLEU est un esprit libre, emprunt à la sagesse de la rupture. Sans avoir besoin de pardon, de colère ou d’opposition frontale, ce merveilleux conte réaliste nous met, nous aussi, à l’épreuve. Sommes-nous capables de surpasser l’évidence ? Arriverons-nous à ne plus intérioriser l’affection mais, au contraire, à la maîtriser et l’offrir comme ultime présent ? Par l’écoute, les réponses sont évidentes. Et viennent, lentement mais sûrement, effacer les clichés et les chagrins trop exagérés. Une incroyable lumière au bord du précipice aisé de l’introspection.
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