[Entourage #2] Hugo Fabbri (Fuzzy Vox)

Avant la sortie de « Ba-Da-Boom », le tout nouvel EP de son déjanté groupe Fuzzy Vox ce vendredi 17 novembre, Hugo Fabbri, rockeur et chanteur fiévreux et animal (ses chemises zébrées ne mentent pas) est venu causer de ses amitiés musicales. Des Frenchies, des Ricains et des Gallois sont au programme de ce second Entourage qui nous en dit beaucoup sur la magie des rencontres heureuses en backstage, des collaborations impromptues et des amitiés musicales qui débouchent souvent sur d’amusantes anecdotes. Avec Hugo, on n’est pas prêt d’en manquer !

Fuzzy Vox (Hugo, chanteur et guitariste au centre) – crédit : Bob Norris

The Inspector Cluzo

J’ai rencontré Laurent, le chanteur-guitariste à l’EMB Sannois. Ce groupe est complètement atypique ; c’est un duo guitare-batterie composé de deux Gascons pur jus, tous les deux agriculteurs et producteurs. Ils passent la moitié de l’année à tourner dans le monde entier, et l’autre moitié dans leur ferme près de Mont-de-Marsan à cultiver des fruits, légumes, à élever leurs propres animaux dans leur propre ferme qu’ils ont retapée tous seuls. Ils vendent leurs produits à leur stand de merch après les concerts : tu peux pas faire plus indépendant ! Ils nous ont invités à manger dans leur ferme, on s’est régalés, d’ailleurs. Je suis toujours sidéré de voir que si peu de gens connaissent ce groupe en France, alors que c’est un des plus grands groupes de rock français, et qu’ils jouent devant des milliers de personnes au Japon, en Chine, en Inde, au Brésil et qu’ils ont (comme nous) enregistré aux USA ! Bon, il faudrait que Laurent travaille plus sérieusement la guitare (il ne fait que des soli à la Frank Zappa), mais ça reste un groupe incroyable à voir en live, et plein d’énergie.


Graveyard Johnnys

J’ai rencontré Callum, le guitariste, en faisant la manche sur le pont des arts. Il avait un banjo avec lui, il m’a demandé s’il pouvait jouer avec moi, il connaissait du Johnny Cash, du Wanda Jackson, et du Jerry Lee Lewis : j’ai tout de suite su qu’on allait s’entendre. Il fait partie des Graveyard Johnnys, c’est un super groupe de pub-rock/rockabilly gallois qui tourne beaucoup (ils reviennent d’une tournée avec les Slackers). Il est moitié Irlandais, il m’a initié à la musique celtique et irlandaise traditionnelle. J’ai pas mal joué dans la rue avec ce gars, par ailleurs tout à fait adorable, et j’ai beaucoup appris. C’est un super guitariste-banjoïste au jeu de telecaster très sec et tranchant, bien anglais comme on l’aime. C’est une des rares personnes avec lesquelles je me suis retrouvé à faire le grand écart dans le métro à minuit, en hurlant du Bo Diddley sur un banjo : les gens étaient un peu perplexes, mais on s’est fait plein de thunes, haha.


The Bellrays

Je ne vais pas présenter les Bellrays, dans le genre vrai rock’n’roll à la MC5, c’est un peu les maîtres du genre depuis les années 90. On a eu la chance de faire plusieurs fois leur première partie. Quand on les a rencontrés à Paris, puis au Danemark, ça a tout de suite été le coup de foudre : j’ai rarement rencontré un groupe aussi chaleureux et qui jouait aussi bien. Lisa, la chanteuse est avenante, généreuse (elle a fait un feat sur une de nos reprises des Easybeats) et son mari, Bob, est un guitariste très talentueux. Ils ont un autre projet plus soul, Lisa & the Lips, qui est extraordinaire et je pèse mes mots. On s’est souvent retrouvés à parler astrologie et politique après les concerts jusqu’au bout de la nuit, ce sont vraiment des personnes que j’apprécie.


Pogo Car Crash Control

J’ai rencontré Louis, le batteur, après leur concert au Nouveau Casino, mais on se connaissait déjà sur Facebook. Puis on a joué ensemble aux Secrètes Sessions du Divan du Monde en juin dernier, et on s’est tapé des grosses barres en cherchant des noms pour un groupe de ska hypothétique : Les Skatophiles, les Skamionneurs ou les Skatoliques… Oui, OK, on était un peu ivres… Qui sait, peut-être qu’on montera ce projet un jour et qu’on deviendra des super stars de rocksteady ? En tout cas, gros respect pour ces petits jeunes qui chantent en français ; j’ai rarement pris une claque aussi rock’n’roll en live, c’est genre l’apocalypse. Et ils sont très marrants.


The Norvins

J’avais 16 ans, j’écoutais AC/DC et Michel Berger et j’étais le seul mec aux cheveux longs de Saint-Maur-des-Fossés. Un jour, je vais à la discothèque de prêt de ma ville pour louer des CD nuls (genre Scorpions) car j’y connaissais rien, et je tombe sur ce mec avec une chemise bizarre, qui travaille là. Il voit mes CDs et il me dit « Mais nan, c’est dommage d’écouter ça, attends je vais te conseiller des trucs. Tu vas écouter du VRAI rock’n roll ». Et bam, il me passe des disques de Big Star, Gun Club, Fleshtones, The Jam, The Cramps, Dr Feelgood, Radio Birdman, The Plimsouls… Ça a été une révolution dans mon cerveau, j’ai enfin compris ce que c’était que ce concept du « vrai » rock’n roll avec des « vraies » chansons. Ce type s’appelle Gerry, il a fait presque toute mon éducation en termes de musique, et il joue dans un super groupe de garage 60’s, les Norvins, c’est mortel ! Ils font partie de la scène 60’s de Paris, qui regorge de super groupes – The Wave Chargers, Howlin’ Jaws, The Ready-Mades pour ne citer qu’eux – à découvrir en live absolument !

Et on n’oublie pas : d’une, la sortie de l’excellent EP « Ba-Da-Boom » de Fuzzy Vox sort le 17 novembre prochain. Quatre titres rock envoyés par-dessus la troisième corde, à l’entrain et à la ferveur contagieux qui rivalisent d’efficacité mélodique avec les meilleurs combos d’outre-Manche.
Et de deux : de prendre dès maintenant tes places pour leur release party le 29 novembre prochain au Point Éphémère avec Dätcha Mandala (notre chronique de « Rokh »). Deux des meilleurs groupes rock indépendants français réunis le temps d’une soirée à la capitale, ça ne se manque pas !


Retrouvez Fuzzy Vox sur :
FacebookTwitterInstagramBandcamp

Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques